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Descente aux enfers


De Steve Mcqueen, le 11 septembre 2023 à 03:20
Note du film : 5/6

Bienvenue à Superior, petite bourgade de l'Arizona, purgatoire à ciel ouvert écrasé de soleil. C'est là que vient se perdre Bobby Cooper (impeccable Sean Penn) après que sa voiture, une Ford Mustang de 1967, a rendu l'âme. C'est le point de départ du film, le début des emmerdes pour Bobby, et l'argument d'Oliver Stone pour ciseler U-turn, son redoutable coup d'éclat où le polar aride le dispute à la comédie noire la plus saignante.

Sur un canevas qui rappelle le Red Rock West de John Dahl, le réalisateur de Platoon livre une incroyable galerie de personnages complètement déglingués, dont les derniers neurones (à supposer qu'ils aient un jour fonctionné, voire tout simplement existé) ont visiblement cramé au soleil.

Entre un garagiste (Billy Bob Thornton) dont l'apparente bêtise dissimule mal une duplicité motivée par le seul appât du gain, un vieil indien aveugle (Jon Voight) rescapé du Vietnam et qui commente l'action du film à grands coup de sentences métaphysiques ubuesques, ou encore Tobby N. Tucker (Joaquin Phoenix, alias TNT !), jeune homme n'ayant pas inventé l'eau chaude (ni tiède ni froide d'ailleurs) et qui veille sur l'"honneur" de sa copine qui fait du gringue à Bobby, ce dernier est mal barré.

Très mal barré, d'autant plus qu'il a le malheur de croiser le chemin de Grace (Jennifer Lopez), une jeune métisse incendiaire mariée à Jake (l'ogre Nick Nolte).

Et de purgatoire, Superior va se transformer en enfer.

Avec un style épileptique et des plans entrechoqués qui semble refléter la confusion mentale de Bobby, Oliver Stone déroule une imparable illustration de la loi de Murphy, qui veut que si quelque chose peut tourner mal, alors infailliblement cette chose va tourner mal.

Sur la corde raide, il réussit à faire sourire et à captiver en même temps le spectateur au fur et à mesure que le calvaire de Bobby devient de plus en plus irrémédiable, et les ennuis qui pleuvent sur l'anti-héros, par effet cumulatif, provoquent une redoutable jubilation.

Drôle, noir, agressif, U-turn est une implacable réussite sous-estimée et dont on devrait plus parler !

5/6


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De PM Jarriq, le 6 mai 2004 à 12:41

Je voulais dire, comme comédienne…


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