Disons que Le grand restaurant ne vaut que pour sa première partie. Pour un one man show De Funès ou véritable dictateur il humilie ses employés et se montre affable devant les plus importants. Le film s'essouffle vite, dès la disparition du président.
En vérité il n'y a que deux films de De Funès que je porte en réelle considération : Sur un arbre perché pour des instants d'angoisses et d'humour noir auquel le petit chauve ne nous a pas trop habitué et L'homme orchestre pour une légèreté assez simpliste mais un fond légèrement dramatique… Sinon un peu Les grandes vacances pour des paysages splendides de la Bretagne et de la Normandie. A noter que les deux premiers films cités ont été réalisés par un Serge Korber dont la carrière n'a rien de reluisante puisqu'il terminera comme réalisateur de films porno.
J'ai ce point commun avec De Funès d'avoir à la fois des origines espagnoles et profond amour pour ces régions là !
Que dire de la bêtise infinie du scénario ? Tout ça n'a aucune espèce d'importance, bien sûr. Les spectateurs ne sont présents que pour assister aux crises de nerfs de Louis de Funès, pour ses éructations, ses fulminations, ses colères insensées : on attend les numéros que le scénariste et le metteur en scène ont méticuleusement placés aux moments adéquats. Ça marche comme une horlogerie suisse et, aux intervalles repérés, ça fonctionne comme il faut. On n’en demande pas davantage.
Bon, c’est vrai, je concède, il y a deux ou trois bons moments. Celui, par exemple, au tout début où le visqueux Septime se répand en ronds de jambes devant le ministre (Noël Roquevert) , abaissant à chaque convive présenté son niveau d‘amabilité, ne portant pas même un regard sur le moins notoire.J’aime aussi l’air souffrant, désespéré de Jean Ozenne qui soupire à tout instant ‘’Mon Dieu ! Mon Dieu !’’. Mais ce que je peux apprécier ce sont de très courts moments, des bouts de sketches, des numéros de music-hall. En aucun cas un film. D’ailleurs, comme on l’a noté, le récit s’essouffle à toute allure et finit de la façon la plus piteuse qui se puisse.
Je suis bien conscient que le succès extraordinaire de Louis de Funès est un phénomène majeur qui, en tête d’affiche, éberlua le cinéma français pendant… pendant moins de vingt ans, au juste du Gendarme de Saint-Tropez (1964) au Gendarme et les gendarmettes (1982). On ne peut pas faire l’impasse là-dessus, j’en conviens.
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