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Puissant comme un coup de mistral


De fretyl, le 10 janvier 2022 à 23:40
Note du film : 3/6

En décrivant avec une extrême habileté les problèmes sociaux des années 70 américaines, L'épouvantail pouvait passer sans doute à l'époque comme étant dans la lignée de chefs-d'œuvre tel que Easy Rider (on y pense très souvent) sans en atteindre au fil du temps l'allure culte qui des décennies plus tard fait qu'on n'oubliera jamais le film de Hopper. Mais le film est à fleur de peau, doux-amer. Le thème de l'amitié n'aura jamais été aussi bien été traité à ce moment là et le film évite de rentrer dans un descriptif anti discrimination contre des marginaux qui ne sont finalement que de doux rêveurs à la dégaine mal endimanchée.

Si le film est extrêmement bien photographié, la luminosité de la première scène est un véritable moment qui donne envie de voir le reste, que le scénario est vivement inspiré, la réalisation excellente, les acteurs, plus que jamais excellents… Il y'a quelque chose qui cloche dans cet Epouvantail… Qui cloche mais qui fait que le film n'en demeure pas moins épatant, captivant…

L'originalité du film, la rencontre et le le road movie entre deux histrions marginaux sur les routes d'une Amérique profonde en pleine années peace and love.

L'un brave bougre, impulsif et bagarreur, rationnel, violent, matérialiste aux divers projets dont on se demande s'il y croit vraiment (Gêne Hackman), qui ne se laisse faire par personne ; l'autre : espèce de clown, gosse naïf qui se laisse vivre et qui se moque du regard des autres (Pacino). L'un et l'autre ayant besoin d'être ensemble. L'épouvantail nous mène dans une ballade élégiaque à la rencontre de personnes lugubres à des bistrots mal famés… Deux épouvantails qui font peurs ou rires le monde.

Un film sans véritable engagement qui montre que les volontés révolutionnaires n'ont servi à rien ! Mis à part le regard qui est porté par tous sur deux marginaux zouaves que certains détestent jugés trop nidoreux… La police, n'est pas montrée comme un instrument de cruauté… Pas de violence nous sommes plus souvent dans la comédie qui court à la tragédie. Il est exact que comme beaucoup de critiques on peut y voir un rapprochement avec l'inspiration d'un John Steinbeck.

Certaines scènes sont vraiment magnifiques et éloquentes, d'autres donnent le malaise :(le strip-tease de Gêne Hackman dans un pub à ivrogne…) Grand moment ! L'ennui ce sont les longueurs, les dialogues très américains ou l'on ne parle pas mais on ou hurle, des personnages secondaires inutiles… C'est par moments trop volubile, parfois pas assez. Trop de bavardages… Des scènes qui durent…

Le final, la dernière demi-heure du film rattrape tout le reste. La fin est assez dure (film interdit aux moins de douze ans, quand-même…)

Et je cité Arca qui a raison :

Quand Hackman arrive à la banque avec sa botte, dans Scarecrow, je m'y crois : je ne suis plus au cinéma, sans blague, j'ai le front contre la fenêtre, tout empli de l'impression jubilatoire de toucher la vie du doigt.

Un Gène Hackman qui se croît infrangible alors qu'il n'a même pas de quoi se payer un billet de train ! Moment pathétique également. Quelle fin !

Le film obtint la palme d'or au festival de Cannes 1973. Nous sommes bien dans du cinéma d'auteur !


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De vincentp, le 14 novembre 2009 à 23:18
Note du film : 5/6

4,8/6.

…Mais il y a aussi les images de Vilmos Zsigmond (Delivrance, Voyage au bout de l'enfer, Rencontres du troisième type,…) : une photographie utilisant de façon magnifique les possibilités d'éclairage naturel offertes par les premiers rayons du soleil du matin (par exemple). Ou bien celles liées à la luminuosité forte d'un ciel couvert. Des cadrages tous impeccables, également. Du grand art !

Intérêt de L'épouvantail : montrer tous les dégrés du mode de pensée underground du début des années 1970, des hippies aux routards, lesquels croisent la route de marginaux ethniques ou sociaux. Egalement proposer quelques pistes de réflexion pour l'intégration sociale de tous ces exclus : via des solutions carcérales qui évitent l'enfermement. Les policiers, les médecins -et c'est surprenant dans ce type de film- sont montrés comme intelligents, pondérés, et développant des solutions adaptées. Schatzberg décrit la marginalité, mais aussi en filigrane son mode de résorbtion possible, dont le moteur est une société pragmatique, soudée et homogène, celle -illustrée par le récit- du Colorado des années 1970.


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