Oscar du meilleur film en son temps,
Le mur invisible fait partie des films jadis réputés qui ont plutôt mal vieilli. Plus que l'anti-sémitisme, le sujet traité réside plutôt dans une réflexion plus globale sur les différences : de classe sociale, d'âge, de sexe, de niveau de responsabilité au sein d'une activité professionnelle. Chacun voit la vérité à sa porte et à du mal à comprendre autrui. Cet aspect est intéressant. Le problème est que ce film est long (1h58 minutes), bavard, accumule pas mal de poncifs (le garçon est victime des caïds de son école,…), assez guindé et un peu artificiel. La mise en scène de Kazan n'est pas en cause, mais plutôt le scénario sur lequel le producteur
Zanuck semble avoir eu la haute main. Un peu d'humour de temps en temps, ou des changements de rythme (à la Walsh ou Hawks) auraient fait du bien ! Même impression au final que pour
Les plus belles années de notre vie,
autre film oscarisé avec un an d'écart. La "modernité" des années soixante, qui s'autorise plus de liberté dans la forme, et qui rapproche le cinéma du quidam, a sans doute contribué à rendre un peu obsolète ces drames psychologiques solennels si respectés dans les années 40.
Le mur invisible mérite d'être vu toutefois car il est ambitieux par ses idées, plutôt bien développées (même avec les réserves exprimées ci-dessus) et bien interprété. Loin d'être un mauvais film. Parfait dans le parcours d'un cinéphile.