On a une lumière remarquable : les prises de vue en Sicile de la mer, et le port de Brighton (ou Ancone ?), par exemple, avec une gestion optimale de la lumière naturelle. Chef d'oeuvre à ce niveau. Mais le récit montre aussi l'Ecosse (la gare de Edimbourg), Londres, Sheffield, Bart, et Brighton. Intéressant. Le scénario parle de moeurs, et aujourd'hui s'avère insupportable, épouvantable, un des pires que j'ai pu rencontrer dans le cinéma italien. Monica Vitti est mal utilisé dans un personnage peu crédible. A voir comme un beau livre d'images, à la dramaturgie absente.

Le lien ci-dessous répertorie tous les sites visités : https://www.reelstreets.com/films/girl-w(..) Une séquence censée se dérouler à Brighton a en réalité été filmée à Ancone.

Séduite et abandonnée par un homme de son village, Vincenzo (Carlo Giuffrè), la Sicilienne Assunta (Monica Vitti) se rend à Londres avec un pistolet dans l'intention de l'assassiner.

Vu ce soir dans le cadre de la rétrospective Monicelli qui se déroule actuellement à la cinémathèque française avec l'ami Vincent. Je partage sa déception.

Le film commence plutôt bien, à la manière des comédies siciliennes acides de Pietro Germi telles que Séduite et abandonnée.

Mais il s'étiole avec l'arrivée de Assunta-Monica Vitti à Londres. On pense que Monicelli va se livrer à une analyse aussi subtile qu'approfondie des différences radicales entre la Sicile (ensoleillée) des années 1960 et l'Angleterre (pluvieuse) des sixties. Or l'intrigue se réduit à une banale course-poursuite, interminable tant le scénario, pourtant écrit par les talentueux Rodolfo Sonego et Luigi Magni, semble bâclé et tourne à vide.

Hélas La fille au pistolet suscite davantage l'ennui que le rire. Monicelli a pris l'actrice et le chef-opérateur de Antonioni mais la greffe entre la comédie à l'italienne et le cinéma d'auteur ne prend pas. Certes, les deux éléments remarquables du film sont justement la forte présence de Monica Vitti, qui s'apprêtait à faire une brillante carrière comique, et la qualité des prises de vue de Carlo Di Palma. Mais le problème, c'est que tout le reste est très moyen. On peut regretter, par exemple, que l'excellent Stanley Baker soit aussi mal utilisé.

Et effectivement, l'oubli dans lequel est tombé La fille au pistolet se comprend aisément.