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Réellement fascinant


De Nadine Mouk, le 3 août 2017 à 01:06
Note du film : 5/6

Je suis tout à fait d'accord avec Droudrou. Nous sommes en présence d'un thriller formidablement construit, qui prend aux tripes, et voilà que des exhibitions à répétition dévoilant l'anatomie complète de Bruce Willis viennent gratuitement gâcher la force du film. Ca n'était vraiment pas nécéssaire. Une démonstration quelque peu érotique de la chose aurait largement suffit à entériner l'attachement du psy vis à vis de sa patiente, la très sulfureuse Jane March. Je ne joue pas les pucelles outragées, mais je pense que ce genre de scène n'a pas vraiment sa place dans le contexte violent, sanguinaire et torturé de l'histoire. Les ébats amoureux sont souvent une source d' émois dans la peinture d'un rapprochement. A condition qu'ils ne soient pas filmés de façon aussi vulgaire et très évidemment racoleuse. En revanche, droudrou évoque Le dernier tango à Paris, et je lui précise que tout le film était construit autour et pour les ébats amoureux bestiaux des protagonistes. Dans ce cas, ce prosaisme grossier se justifiait. Ici, certainement pas. D'autre part, et pour en revenir à Color of night, je regrette beaucoup que l'intrigue, très adroitement bien agencée, retombe quelque peu gâchée par la découverte rapide d'un détail trop évident que l'on doit à des gros plans intempestifs. Lesquels auraient du se faire bien plus discrets. On devine trop tôt. Dommage …

En dehors de ça, c'est un très excellent film au ton glacial (beaucoup de sang, de désespoir) qui alterne par bonheur avec des moments légers, fort bien venus. Et légers ne veut pas dire graveleux. De plus formidablement interprété par des acteurs hors pair, dont la troublante Lesley Ann Warren que j'avais découvert dans la série Mission impossible. A l'époque, remplaçant Barbara Bain au pied levé, elle avait mis un terme à la kyrielle de beautés froides qui se succédaient dans le répertoire I.M.F . Ici, vingt cinq ans après, elle endosse son rôle de nymphomane avec un talent qui ne se dément pas. Présence considérable .

La prestation de Bruce Willis, encore chevelu, est très convaincante. Ses émotions, quand elles ne sont pas physiques, se font ressentir avec une grande, une réelle intensité. Ce psy blessé, ex-héros du piège de cristal, est tout à fait crédible. Et tous les acteurs, Brad Dourif, Kevin J.O’Connor, Lance Henriksen qui incarnent le groupe de thérapie comportementale sont aussi bons les uns que les autres. Ils savent merveilleusement recréer cette atmosphère étrange, lourde, qui règne entre les gens perdus, aux cicatrices morales indélébiles. Et je rejoins Bastien qui "adore la longue place réservée aux séances de psy". Oui, c'est fichtrement bien senti. J'ajoute que j'ai aussi découvert un acteur extraordinaire : Rubén Blades, dans le rôle d'un flic brut de décoffrage. Quelle présence il a ce type ! Si ce film est plein de figures claires et démonstratives, la fin semble un peu tirée par les cheveux mais reste quand même captivante. J'ai vu et beaucoup apprécié une oeuvre vraiment envoûtante dans son ensemble. Du très bon cinéma américain, il en existe. Mais il était inutile de nous faire savoir que Bruce Willis ressemblait à une cafetière quand il était en émoi. La puissance du film n'en aurait pas été altérée…


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De droudrou, le 15 janvier 2007 à 11:55

Le trouvant voyeur et malsain, je ne suis pas un bon avocat de ce film ayant vu au cinéma la version "courte" et par la suite en VHS la version "longue".

Je me suis posé la question quant à savoir si le réalisateur du film n'en avait eu assez avec L'amant et qu'il voulait élargir sa vision de mademoiselle Jane March… Quant à monsieur Bruce Willis je me suis posé la question de savoir également ce qu'il pensait de mademoiselle March et, par ailleurs, si ce n'était une possibilité de "dévoiler" complaisamment le matériel dont dame nature l'avait doté dans sa générosité…

Ce que je trouverais surtout débile c'est que des films comme Color of night ou Le dernier tango à Paris peuvent littéralement détruire des carrières au niveau des artistes féminines. Qu'on se souvienne de Maria Schneider ou Jane March qui n'ont guère vu leur carrière profiter d'un jeu qui ne cachait rien de leurs possibilités…

C'est très dommage.


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