Classique sans-doute indémodable revu sur grand écran en copie numérique restaurée, mettant en valeur la qualité des prises de vue de Robert Burks, sur fonds de nuages de plus en plus sombres, et d'une lumière déclinante. The Birds (1963) présente avec foison de détails des personnages dans leur environnement quotidien et banal (école, maison, boutique). Les décors intérieurs très soignés et le cadre extérieur réaliste de Bogeda Bay créent une impression de réalité. Des quidams issus de la classe moyenne contrebalancent le poids accordé aux deux personnages principaux, appartenant à la classe sociale aisée de San Francisco. Sur la durée réduite d'un week-end, une accumulation de jalousie, remords, mensonges et médisances génère un monde inconnu dominé par l'angoisse, l'irrationnel, le non prévisible. Peu de solutions, à part la fuite physique avec les moyens du bord, s'offre à la population locale, abandonnée par les institutions gouvernementales.
Suzanne Pleshette et Tippi Hedren expriment des sentiments contradictoires vis à vis de Rod Taylor, lui-même déroulant une attitude énigmatique : qu'est-il venu faire exactement dans la boutique des oiseaux ? Les mensonges et non-dits des uns génèrent des réactions négatives des autres, fracturant la communauté, entourée par une nature foisonnante et dominante. La mise en scène au cordeau de Hitchcock, celle d'un grand maître, déploie une grande variété de plans percutants : cuts zoom-avant face au cadavre dévoré par les oiseaux, travellings arrières pour dévoiler la salle de séjour dans son intégralité. La mise en scène, usant de plans peu usités, produit une atmosphère de plus en plus oppressante, et angoissante. Elle place le spectateur au cœur des événements dramatiques. Reste que le caractère énigmatique de l'oeuvre (à l'image de sa conclusion abrupte) sort le spectateur de ses habitudes et de sa zone de confort, et rend Les oiseaux plutôt difficile d'accès.
…tout cela se déroule sur des images fort laides, tournées avec ce qu'on appelait jadis des transparences…
Oh comme je suis d'accord !
Et chez Alfred, c'est une vraie "pathologie". Bon nombre de ses films sont ruinés par ce procédé.
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