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Atypique


De Impétueux, le 9 juillet 2012 à 19:21
Note du film : 5/6

Il est toujours déprimant, quand on fréquente DVD Toile, de passer après PMJarriq, parce que, synthétiquement, clairement, impeccablement, il a toujours dit, en mieux, ce que vous aviez vous-même envie d'écrire. Mais quelle idée il a eue de nous abandonner, il y a déjà trop longtemps !!! Il connaissait tout, avait tout vu, prenait des positions richement argumentées et d'une intelligence rare…

Spontex, notre webmestre m'a dit un jour qu'il ignorait qui il était, que jamais il n'y avait eu la moindre indication sur son âge, son identité, sa région d'habitation ; que lui-même ne savait pas qui il était. C'est bien dommage, parce que s'il en avait été autrement, je suis sûr que nous serions nombreux à lui demander de réviser sa position de silence et de venir nous gratifier de ses lumières ! S'il lit encore mes billevesées, qu'il sache cela !

Bon alors, et cela dit, pourquoi venir déposer sa contribution sur un film, également excellemment commenté par Verdun, Arca et Frétyl ? (Tiens, à ce propos, je n'ai pas entendu l'anecdote que Frétyl cite sur le bon supplément du DVD : il est exact que les passants de Barcelone, devant le corps étendu de Ventura, ont marqué la même indifférence que la plupart de ceux qui passent aux côtés d'un clochard ivre-mort, mais les intervenants ne disent pas que l'acteur ait eu un malaise. Simplement, comme la scène était filmée au téléobjectif, et qu'il ignorait si Deray en était satisfait, l'acteur demeurait allongé dans l'attente du clap. Et ce sont des assistants, est-il indiqué, qui sont venus lui dire qu'il pouvait se relever).

Pourquoi écrire donc ? Tout simplement parce que le film est excellent et qu'on n'en parle pas assez. Je conçois qu'il n'ait pas eu de succès public. L'un des intervenants du supplément, le chef monteur, Henri Lanoë fait d'ailleurs part de ses réticences sur l'esprit du film, redoutant que les spectateurs cartésiens revendiquent des explications rationnelles, veuillent savoir qui est qui, ce qu'il y a dans la mallette, par qui Roland Fériaud (Lino Ventura) est assassiné, etc. Même s'il affirme ensuite qu'Un papillon sur l'épaule est un des meilleurs films de Deray, on voit bien que ce style où l'on ne peut se raccrocher à rien n'est pas dans les habitudes du cinéma français.

C'est vrai, on est décontenancé, et quelque chose en nous voudrait obtenir des explications. Pourtant est-ce que ce genre d'histoire où les traces se perdent dans le sable, où des inconnus se croisent aux passages sans s'identifier, où des histoires se poursuivent dans d'autres univers parallèles n'est pas davantage semblable aux cheminements complexes de nos existences que ne le sont les récits bien léchés où toutes les pièces du puzzle trouvent leur place ?

Admirons en tout cas l'art de Jacques Deray pour nous installer dans le trouble, et quelquefois la panique ; c'est mieux que dans Frantic, de Roman Polanski, où, une fois les excellentes prémisses posées, on s'installe un peu dans la conformité au genre des énigmes policières ; c'est bien davantage rationnel que dans Le locataire, du même Polanski. Le souvenir qui m'est venu à l'esprit est celui des Espions de Clouzot, mais il y a trop longtemps que j'ai vu le film pour que je puisse pousser plus loin la comparaison…

On l'a dit, la singulière atmosphère de Barcelone – mais Barcelone d'avant les Jeux Olympiques de 92, qui l'ont profondément transformée – est pour grand chose dans l'étrangeté ; mais également le parti-pris intelligent de la couleur dominante, une sorte de vert-jaune très inquiétant. Aussi la furtivité des déambulations des silhouettes, le grelottement plus que fréquent des sonneries de téléphone : le fantastique quotidien se glisse là dans ses meilleurs habits, comme dans certains romans de Patrick Modiano, faits aussi de pistes qui s'enlisent, de destins interrompus sans horizons.

Et puis Fériaud/Ventura est tout seul ; il ne cesse de se buter à la réalité incompréhensible comme un insecte coincé dans une bouteille, qui ne comprend ni pourquoi il est là, ni comment il peut ne pas sortir : il ne fait que croiser des inconnus dont il perçoit qu'ils ne lui veulent pas forcément du bien, et quand sa femme le rejoint, il ne parvient pas à demeurer dix minutes avec elle. Il est complètement agi, courant durant tout le film sans rien saisir et très peu comprendre.

Dans le cinéma du malaise, Un papillon sur l'épaule prend une place intelligente, à réévaluer….


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De fretyl, le 21 septembre 2007 à 20:57
Note du film : 5/6

Lors du tournage Ventura fit un malaise en plein milieu d'un marché a Barcelone, personne ne s'arrêta pour le secourir il resta a terre dix bonne minutes jusqu'à ce qu'un technicien du film qui été là par hasard viennent le réveiller, tel son personnage à la fin du film.
Cela aurait été selon Deray un point d'identification énorme de la part de Ventura pour le personnage qu'il interprète.


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