Plusieurs contes siciliens librement adaptés par les frères Taviani assistés de
Tonino Guerra.
Le cadre est rude, rural, ou villageois, chaud sous le soleil de plomb, respirable du fait de la mer. La région de Kaos est dominée par des traditions séculaires assez étranges et la religion chrétienne plus traditionnelle. Le ton de
Kaos (1984) est plutôt solennel, parfois dramatique, parfois poétique. Le rythme est plutôt lent (contemplatif), portant un propos de type humaniste. La violence, les pulsions de mort, inhérentes à cette île méditerranéenne, sont dominées par des actions ou des sentiments positifs, développés au prix d'efforts, de volonté et de courage. L'individu, le groupe, sont au final maîtres de leur destin, en capacité à vivre en symbiose avec leur environnement. Il est question du cycle de la vie, avec une mort omniprésente, qui invite au recueillement, au souvenir ou à l'action immédiate. Des idées solides, de bons arguments, et de l'émotion, distillés à la perfection. La forme de
Kaos (mise en scène, photographie, musique, montage) est de grande qualité. Cette oeuvre s'impose comme une réussite dans le registre du cinéma d'auteur, possiblement chef d'oeuvre du genre si l'humeur du spectateur le veut bien.
Nb : le film dure 2H18, on peut se passer de l'épisode de la jarre !