je n'avais jamais voulu voir ce film, étant trop (beaucoup trop peut-être) attaché à la version de Duvivier. Je me suis décidé, ce soir, à voir l'oeuvre de Patrice Leconte. Je n'ai franchement pas aimé cet opus là, qu'aurait pu revendiquer un Godard pour une fois inspiré ! Plus rien à voir, bien sur, avec la version Michel Simon. Même si Michel Blanc n'est pas ridicule. Il ne l'est jamais. Sandrine Bonnaire, en revanche, y est trop sage. C'est une garce froide, sans âme. Viviane Romance était la roublardise pétillante et chienne ! ce n'est pas un remake et c'est loin d'en être un ! Je parlerais de prétention de la part de Leconte. Trop classieux, frime. Mais remake ou pas, Simenon ou pas, déçu ! Très déçu mais pas étonné pour autant car comme un pressentiment insistant, je n'avais pas voulu voir ce film, ne sachant pas fermer les tiroirs…
Leconte, Duvivier : l'un crâne, l'autre pas. Mais n'ayant pas lu le bouquin, je ne saurais dire lequel des deux est le plus fidèle à l'esprit Simenon. .
La lenteur volontaire du déroulement de l'intrigue – en fait, on sait tout, on comprend tout presque d'emblée, que Hire n'est pas un type très net, mais qu'Alice est une manipulatrice qui va l'utiliser jusqu'au bout – cette lenteur volontaire permet d'installer la pesanteur du destin, la constance de l'inéluctable.
Musique (Brahms et le grand Michael Nyman, celui du Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant) admirablement choisie ; seconds rôles rares, mais remarquablement interprétés – André Wilms – le papa Le Quesnoy de La vie est un long fleuve tranquille – et, pour l'anecdote Cristiana Reali *, jolie fille dans le bowling à quoi Hire excelle). Michel Blanc et Sandrine Bonnaire sont exceptionnellement bons ; ça n'a rien d'étonnant pour la seconde (au fait, l'a-t-on jamais vue mauvaise ?) et, à la réflexion, rien non plus pour le premier, hélas trop souvent mal utilisé, ou plutôt enfermé dans des rôles qui ne sont pas à sa (dé)mesure.Je regrette encore davantage de n'avoir jamais pu encore voir Panique de Duvivier ; la différence d'interprétation des réalisateurs, et de jeu des interprètes (Michel Simon, dans Panique) doit être passionnante ! Et il est vrai que le roman, Les fiançailles de Monsieur Hire est un des grands textes de Simenon.
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