4,5/6. Revu avec grand plaisir huit ans après. Le temps passe… Gun fury (1953) est un très bon western de 78 minutes de Raoul Walsh, reposant sur une trame de poursuite sans répit derrière une bande de malfrats, des répliques sur le bon sens de la guerre de Sécession, et un combat féroce autour des valeurs à défendre et des comportements à assumer. Les protagonistes censés filer vers le Mexique tournent en réalité en rond autour des mêmes paysages imposants et atypiques des alentours de Sedona (Arizona), déjà vus dans La flèche brisée par exemple. La rivière traversée à deux reprises à des moments différents de Gun fury, est en réalité la même…
La qualité de la mise en scène de Walsh rend invisible cette caractéristique tant la gestion de l'espace est parfaite, avec des déplacements à toute vitesse à pieds ou à cheval optimisés. Les personnages semblent fusionner avec le décor, épouser la forme des nuages ou surgir du sol poussés par le vent. Les bivouacs qui émaillent la poursuite servent à ralentir le rythme et à introduire aspects réflexifs ou duels verbaux. Réalisé par un autre cinéaste, Gun fury serait sans intérêt. Avec Walsh, et sa gestion du temps et de l'espace, on fait corps avec des personnages en éruption permanente, telluriques, poussés vers quelque chose d'inaccessible : terres, argent, pouvoir, amour…
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