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Le secret derrière la porte


De Impétueux, le 25 janvier à 16:00
Note du film : 2/6

Voilà un modeste petit film de série d'origine canadienne qui n'est pas désagréable à suivre paresseusement mais qui manque trop de personnalité pour retenir longuement l'attention. Un récit assez banal et composite, fabriqué avec de nombreuses orientations assez banales : films de teen-agers, films de tueurs en série, films où est observée l'étrangeté du voisinage, films qui se passent dans des patelins calamistrés d'Amérique où, au milieu des maisons proprettes et des pelouses bien tondues, de terribles crimes rodent. Mais n'est pas David Lynch qui veut, ni même Alfred Hitchcock et c'est bien au-dessous de Blue velvet ou du médiocre Fenêtre sur cour.

On ne voit pas très bien pourquoi l'intrigue se situe en 1984 plutôt qu'en 2018, date du tournage ; les quelques allusions à l'actualité (présidence de Ronald Reagan, boycott par les pays de l'Est des Jeux Olympiques de Los Angelès) ou l'utilisation d'appareils qui paraissent aujourd'hui archaïques (talkies-walkies ou téléphones) n'ajoutent absolument aucun piment à l'intrigue. Et comme le récit met en scène quatre adolescents qui traquent, ou essayent de traquer un tueur en série, on ne voit pas comment la distance temporelle a le moindre intérêt : comme les ados de toutes les époques, les jeunes gens se jouent la comédie de la maturité, tentent d'échapper à la férule de leurs parents, connaissent les vicissitudes familiales (divorces) et, avant tout, avant tout, songent aux filles, à leurs seins et à leurs fesses. Rien que de très naturel, donc.

Quatre copains qui ont 15 ans, dans une toute petite ville, Ipswich, dans l'Oregon. Quatre gamins bien caractérisés. Le personnage principal, Davey Armstrong (Graham Verchere), dont le père est journaliste et qui est féru de complotisme et de mystères ; ses potes : le grassouillet Dale « Woody » Woodworth (Caleb Emery), le séducteur Tommy « Eats » Eaton (Judah Lewis), le rouquin maigre Curtis Farraday (Cory Gruter-Andrew). Tous – mais surtout Davey – rêvent de la jolie Nikki (Tiera Skovbye), voisine qu'ils mâtent avec des jumelles lorsqu'elle se déshabille dans une maison proche. Rien que de normal, rien d'aussi décevant.

Dans la région, un tueur en série d'adolescents sévit ; pour un esprit aussi imaginatif que celui de Davey, pourquoi ne pas penser qu'un voisin, policier estimé et bonhomme qui vit seul, Wayne Mackey (Rich Sommer) ne serait pas le coupable, protégé par sa réputation, son statut, ses connaissances professionnelles ? Mais Davey a suffisamment de capacités de persuasion pour convaincre ses copains de surveiller le policier suspecté.

On prête au cardinal de Richelieu cet aphorisme glaçant, mais parfaitement juste : Qu'on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j'y trouverai de quoi le faire pendre. Et de fait, lancés dans la surveillance continue des déplacements, acquisitions, habitudes du policier, la bande voit dans n'importe quel fait ou action la marque irréfutable de sa culpabilité. En d'autres termes, elle se monte le bourrichon avec exaltation.

Bon, je ne vais pas raconter la fin, qui est tout de même assez prévisible ; et aussi sanglante. Mais les dernières séquences montrent Davey, livreur occasionnel de journaux, parcourir à vélo les rues de la ville en se demandant ce qui est sous la surface paisible des choses. Ce n'est pas mal, cela.


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