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Critique


De dumbledore, le 20 novembre 2003 à 23:50
Note du film : 4/6

Jean Renoir vient de se marier à un ancien modèle de son père, Catherine Hessling. Elle aimerait être comédienne alors Jean Renoir décide de produire un film pour elle. Il en écrit le scénario et s’associe à un acteur établi, Albert Dieudonné pour mener à bout le projet. Ils co-signeront la réalisation, réalisation compliquée car les deux hommes ne partagent pas la même vision de l’histoire.

Le film est loin d’être abouti. Il s’agit d’un mélo en bonne et due forme avec une fin digne des meilleurs (c’est-à-dire des pires) moments du genre : la jeune femme s’endort malencontreusement dans un wagon que deux poivrots décident soudainement et sans raison (sacrée coïncidence) de décrocher. Elle assiste à la scène, mais refuse de descendre, acceptant d’aller vers ce destin. Comme de bien entendu, l’amant passe par la en voiture et se met à courser le wagon. Du coup, la belle accepterait bien de descendre, mais le wagon va trop vite. Bien sûr aussi, l’amant arrive finalement à s’approcher d’elle, est sur le point de la sortir de là, mais voilà qu’elle tombe dans les pommes ! (ressource magique par excellence des mélos), etc, etc.

Pour un premier film toutefois, il est étonnant de voir combien déjà les thèmes et la patte de Renoir se retrouvent dans un certains nombres de scène. En premier lieu dans sa vision acerbe de la bourgeoisie. Catherine, jeune femme simple et sincère, se trouve être la victime privilégiée de l’hypocrisie bourgeoise. Le héros du film devra lutter sans cesse pour avoir lui aussi le courage de se mettre au ban de la société pour pouvoir vivre son amour. Il ne pourra pas changer cette société (Renoir n’est pas un utopiste) et il devra fuir avec sa belle, vision à la fois cruelle et plein d’espoir.

La scène de la visite de Catherine lors de la soirée bourgeoise est également très « renoirienne », académisme montré par un montage répétitif, fait de plan statiques avec quelques travelling lateraux décrivant l’organisation de la scène, et arrivée turbulente de la domestique qui casse cet ordre établi…

Plusieurs scènes et effets sont intéressants quoique sporadique. D’abord le travail sur les décors à la fois très réalistes (l’hôtel borgne) et très symbolique (le décor bourgeois démesuré), mais aussi une mise en scène qui ose entrer dans l’action, avec des mouvements cahotique, non maîtrisé. On voit également une influence du cinéma soviétique dans les scènes d’actions comme la bagarre à la sortie du bistrot, etc, etc.

En tout cas, de ce film, il faut remercier et bénir une personne, Catherine Hessling. Elle a eu le mérite de mettre Jean Renoir sur la voie du cinéma. Rien que pour cela, merci !


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