5,1/6. Une fidèle et solide adaptation du roman de Raymond Chandler, réalisée par Edward Dmytryk en 1944. On perçoit la perfection absolue de l'oeuvre de Raymond Chandler, aux multiples pistes criminelles enchevêtrées, avec Philip Marlowe au milieu, tantôt largué et manipulé, tantôt maître du jeu. Marlowe, engagé par plusieurs clients pour investiguer, a des principes qu'il n'applique pas à lui-même ; de nature rebelle, il mène sa propre enquête et agit contre les intérêts de ses clients… L'oeuvre de Chandler est une admirable parabole de la vie en société et de la psychologie humaine, génératrices d'intérêts divergents ou convergents et d'alliances de circonstance hautement improbables.
Les dialogues de Murder, my sweet, percutants, font mouche de bout en bout, la qualité de l'interprétation évidente (un casting d'enfer!), la réalisation de Dmytryk impeccable, dynamique, portant le mystère et le suspens (les visites des différents lieux de l'intrigue). L'introduction de l'oeuvre présente sur le dvd évoque les travellings et panoramiques employés par le réalisateur. Howard Hawks a sans doute utilisé les mêmes ingrédients, à dose plus élevée dans The big sleep en 1946 : Marlowe y est plus insolent, les personnages féminins plus sensuels, les gangsters mieux intégrés dans la société et d'une envergure supérieure. Face à un très, très bon Murder, my sweet, un exceptionnel The big sleep.
Une mise en scène excellente de Dmytryck, des acteurs parfaitement dans le ton (Powell très bon dans le rôle du détective Marlowe, Claire Trevor géniale dans celui de la femme manipulatrice), une ambiance qui n'appartient qu'à ce genre de film… Le résultat est logiquement l'un des meilleurs films noir de cette époque.
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