Un classique du genre, certes, mais j'avoue avoir un faible pour le remake "Adieu ma jolie" de Dick Richards, tourné en '75 et qui offrait un de ses meilleurs rôles à Mitchum. A quand une édition décente de très beau film ? Le zone 1 sorti il y a quelques années était plus que basique…

excellent film.

Notez qu'une édition dvd vient de sortir en kiosques dans une collection intitulée "les grands classiques du cinéma". Cette collection prétend présenter des films en version remastérisée. Je ne pense pas que ce soit vrai pour cette édition qui propose le film en 1.33 plein écran. La vision du générique nous prouve bien qu'il s'agit d'une version légèrement recadrée.

C'est proprement scandaleux. Toutefois, on peut enfin profiter du film en français et en anglais, avec sous titres français non imposés.

Attention, c'est uniquement le recadrage qui est scandaleux.

Le format 1.33:1 4/3 est souhaitable pour ce film, pour préserver celui d'origine.

Hélas ! La remastérisation annoncée est un leurre absolu. La compression est visible, l'image verdâtre, la netteté quasi absente… Est-ce vraiment si compliqué de faire proprement ce genre de travail ? Le film coûte quand même presque 15 euros et – malgré le plaisir qu'on a de toute façon à revoir ce petit bijou – c'est encore un coup pour rien. Le film n'étant pas issu d'un grand studio, il semble peu probable qu'il sorte un jour dans une version "définitive". C'est bien dommage…

Une mise en scène excellente de Dmytryck, des acteurs parfaitement dans le ton (Powell très bon dans le rôle du détective Marlowe, Claire Trevor géniale dans celui de la femme manipulatrice), une ambiance qui n'appartient qu'à ce genre de film… Le résultat est logiquement l'un des meilleurs films noir de cette époque.

5,1/6. Une fidèle et solide adaptation du roman de Raymond Chandler, réalisée par Edward Dmytryk en 1944. On perçoit la perfection absolue de l'oeuvre de Raymond Chandler, aux multiples pistes criminelles enchevêtrées, avec Philip Marlowe au milieu, tantôt largué et manipulé, tantôt maître du jeu. Marlowe, engagé par plusieurs clients pour investiguer, a des principes qu'il n'applique pas à lui-même ; de nature rebelle, il mène sa propre enquête et agit contre les intérêts de ses clients… L'oeuvre de Chandler est une admirable parabole de la vie en société et de la psychologie humaine, génératrices d'intérêts divergents ou convergents et d'alliances de circonstance hautement improbables.

Les dialogues de Murder, my sweet, percutants, font mouche de bout en bout, la qualité de l'interprétation évidente (un casting d'enfer!), la réalisation de Dmytryk impeccable, dynamique, portant le mystère et le suspens (les visites des différents lieux de l'intrigue). L'introduction de l'oeuvre présente sur le dvd évoque les travellings et panoramiques employés par le réalisateur. Howard Hawks a sans doute utilisé les mêmes ingrédients, à dose plus élevée dans The big sleep en 1946 : Marlowe y est plus insolent, les personnages féminins plus sensuels, les gangsters mieux intégrés dans la société et d'une envergure supérieure. Face à un très, très bon Murder, my sweet, un exceptionnel The big sleep.