D'évidence, Le silence des agneaux exploite l'usage des objets et vêtements en peau humaine. Et le cannibalisme, naturellement. La complicité morbide familiale, c'est dans The Devil rejects. Et, de façon plus surprenante, puisque ça se passe dans nos contrées civilisées, la famille tout entière cannibale, on la retrouve dans Ma loute de Bruno Dumont !
Point positif du film : Tobe Hooper ne mégote pas dans le sordide et annonce clairement la couleur : dès le générique, présentées de façon presque subliminale, des dents, des os, des membres découpés, des fragments de chair ; puis un passage bref – mais suffisant – sur la profanation d'un cimetière texan, des corps torturés, désarticulés, qui se décomposent. Et tout de suite après, une scène incongrue mais volontairement gênante : Franklin le paralysé qu'on a descendu du van pour qu'il puisse satisfaire un besoin naturel dans une boîte de conserve et qui dégringole une pente vive… On est dans l'ambiance, malsaine et glaireuse. Dieu merci – si j'ose dire – le réalisateur ne fait pas trop longtemps attendre et il a le bon goût d'accélérer de plus en plus au fur et à mesure que le film avance pour se terminer en véritable hystérie. Il cède bien un peu à la facilité consistant à faire se séparer les protagonistes de façon qu'ils soient plus facilement éliminés par les méchants, mais il n'abuse pas de ce travers quasiment obligé. Et il conserve le meilleur pour la fin, la jeune Sally, dont le sang frais va ranimer un tout petit peu le patriarche momifié (John Dugan), pas tout à fait assez néanmoins pour qu'il puisse retrouver le coup de main légendaire qui faisait de lui le meilleur tueur de bestiaux d'Abilène à Waco… Dans le supplément du DVD, Hooper explique comment lui est venue l'idée du film ; il songeait déjà à réaliser un conte d'horreur mais un jour, dans un centre commercial archi bondé dont il essayait de sortir, son regard est par hasard tombé sur le rayon des tronçonneuses ; et il s'est dit que, muni de cet engin, il se fraierait sûrement avec aisance un chemin. Il est en tout cas bien certain que le titre du film, le vrombissement terrifiant de l'ustensile et la façon dont Leatherface le manipule ne sont pas pour rien dans le mythe…À lire le début de votre message, Steve McQueen, j'ai eu terriblement peur qu'il ne se continue sur les riantes perspectives que vous dressez dès l'abord. Et je me suis dit que Pianiste allait tomber dans le panneau et regarder un film d'apparence idyllique (néanmoins privé d'Anouk Aimée et de Jean Rochefort). Les glapissements effrayés que nous aurions dû subir ensuite auraient été à la mesure de votre perversité.
Heureusement, vous rétablissez dans vos paragraphes suivants l'avertissement indispensable qui doit en écarter les âmes sensibles.
Amis qui ne supportez pas l'horreur, n'allez pas jeter un œil curieux sur Massacre à la tronçonneuse : vous y ressentiriez quelques désagréments que vous ne pourriez supporter.
Vive Tobe Hooper !
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