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Forum : Brancaleone s'en va-t-aux croisades

Sujet : Formidable comédie à éditer en DVD


De Marta, le 24 mai 2004 à 14:39

Mes souvenirs du film sont lointains mais avec mon frère nous en parlons encore et notamment la scène de traduction simultanée du langage "clochette" utilisé par les lépreux qui ne pouvaient pas s'approcher à une distance qui permette l'usage de la parole ce qui donne lieu à des quiproquos…

Gassman est spéctaculaire dans ce film !


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De Arca1943, le 24 mai 2004 à 15:41

Moi, ma scène préférée, c'est celle du pénitent masochiste (Luigi Proietti) qui se jette avec délices contre une grosse pierre suspendue à un arbre !

Maintenant, voici : Brancaleone aux croisades est une formidable comédie, inspirée, enlevée, tout ce qu'on voudra. Le prophète qui contrôle mal son écho… La "mer" méditerranée qui est un lac… La bataille d'anathèmes entre les deux Papes concurrents que le pauvre Brancaleone devra départager en traversant pieds nus les braises ardentes… La finale étourdissante en rimes plates, avec Adolfo Celi en roi qu'on dirait tiré d'un jeu de cartes… Sans parler du duel de Brancaleone avec la Mort, bien sûr. Et aussi (brusque passage au tragique typique du genre) la scène de l'arbre aux pendus que la "sorcière" Sandrelli fait parler. Enfin, c'est vraiment un joyau, une réussite artistique et comique qui mérite dix fois, cent fois une réédition DVD. Un des trente à quarante sommets de ce vaste serial appelé « comédie à l'italienne », qui représente pour le cinéma la même contribution que fut la commedia dell'arte pour le théâtre. (Et à des siècles de distance, fut traînée dans la boue par les letterati – les intellectuels – pour exactement les mêmes raisons ! ).

Pourtant, croyez-le ou non, gente dame, comme la plupart des sequels, Brancaleone aux croisades – un classique de la comédie, on s'entend – n'est pas à la hauteur de l'original.

Hein ? Quoi ? Comment ? me direz-vous, incrédule. On peut faire ENCORE MIEUX ?!? Si fait. On peut. L'Armata Brancaleone est un miracle de farce. Et les miracles ne se produisent pas deux fois.


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De spontex, le 10 août 2004 à 13:43

Je vote ! Pourquoi sortirait-on tous les Don Camillo, et pas Brancaleone aux croisades ?


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De Ara1943, le 10 août 2004 à 17:27

Salut, Spontex ! Merci mille fois pour ton vote. En même temps, je me permets de supposer qu'en bonnee logique, tu ne voteras pas pour le sequel en laissant en plan le film original…

D'autant que la fiche de L'Armée Brancaleone est à deux doigts de franchir le cap des 1000 visiteurs…

Arca1943


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De 9chatel, le 7 novembre 2004 à 23:02
Note du film : 5/6

Ce film est une petite merveille qui n'a rien à envier aux monthy python, sacré graal je dirai même plus, que Monicelli est un précurseur malheureusement oublié, je souhaite le ré-habiliter en votant, si je pouvais le faire, je renouvellerais ce vote autant qu'il faudrait pour voir arriver enfin à ce qu'il soit ré-édité en DVD, je ne l'ai vu qu'une fois, alors votez comme moi, merci les cinéphiles !


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De Arca1943, le 7 novembre 2004 à 23:34

Salut 9Chatel! Merci mille fois d'ajouter ton vote aux nôtres en faveur du superbe sequel de L'Armée Brancaleone. Mais parlant d'esprit de suite, que tu dirais-tu d'ajouter aussi ton vote à la pétition pour le film original? Pour que sorte enfin, dans sa splendeur enfin restaurée, le plus grand film comique du cinéma parlant?

Arca1943, de la secte des Adorateurs de la déesse Càl'i.


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De Gummotime, le 4 janvier 2005 à 12:42

Je n'ai pas vu ce volet des aventures du chevalier Brancaleone, mais étant très fan de l'Armée Brancaleone, que j'ai eu la grande chance de découvrir un soir sans m'y attendre, (quelle poilade, putain !) et qui reste comme l'un de mes plus grands moments cinématographiques, même si il y en à beaucoup! Donc si il ya une suite, même si comme toute les suites l'effet de surprise est moins important, il faut qu'elle soit vue par le plus grand nombre de fans!


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De david-paul, le 7 mars 2005 à 00:38
Note du film : 6/6

ah, ça serait bien de pouvoir voter plusieurs fois !


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De claude.z, le 16 mars 2005 à 14:24
Note du film : 6/6

J'ai eu la chance de voir ce film en version française à la télévision au début des années 80 et depuis je cherche désespérément à acheter le DVD ou une VHS mais ce film est introuvable. C'est certainement le fim comique le plus intéressant et le plus drôle que j'ai vu… Je souhaite donc vivement une ré-édition de ce film en version française.


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De brancaleone, le 15 avril 2005 à 16:02

J'ai aussi un vague souvenir de ce film, quelques scènes éparses.

Mais j'ai comme grand souvenir que ce film nous avaient fait rire avec mes camarades. Si ce film est souvent très drôle il est aussi beaucoup plus !


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De bigjim, le 28 août 2005 à 16:07
Note du film : 6/6

Bon, j'étais à la recherche de l'or de Naples en DVD (sous-titres bienvenus)… avec l'inimitable Toto, et de fil en aiguille (biographie de Gassman), je tombe sur le titre d'un film que j'avais dû ranger dans une petite case, au fin fond de mon adolescence… Et là, telle une madeleine moyenne me reviens une scène de tonneau avec un Mix type Septième Sceau.

Oui, définitivement oui, ce serait une joie de revoir ce film en DVD.

Bonjour à tous.


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De Arca1943, le 29 août 2005 à 03:46

Et ça, c'est encore rien ! Crois-le ou non, l'original est encore plus puissant que son très bon sequel…


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De Pépé le Moko, le 11 mars 2006 à 11:54
Note du film : 6/6

Quelle tristesse de ne pouvoir revoir ce film superbe. Il cumule plusieurs qualités et on peut le voir de différentes manières. Je l'ai vu pour ma part comme une parabole sur la tolérance (Ah! la scène des pendus dans l'arbre) avec les sujets connexes sur l'amour et la mort. Film profond mais tourné de façon légère avec un humour désopilant et décalé façon Monty Python en plus profond. Acteurs superbes (Vittorio Gassman,Stefania Sandrelli et les autres!), images superbes (la mort dans les dunes), bref, un film a éditer en DVD et en VHS d'urgence!!!!


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De RdT, le 17 mars 2006 à 17:20

J'imagine bien quelques «habitués de ce site» vont trouver étrange mon vote pour l'édition de ce Brancaleone aux croisades supposément «traînée dans la boue par les letterati». Non, ma présence ici ne vaut pas reniement de Jean de Tinan, Flaubert, Bohumil Hrabal, Marcel Bealu, Bresson, Chytilova Godard ou Ruiz. Mais je suis tenté de m'esbaudir face à « La bataille d'anathèmes entre les deux Papes concurrents que le pauvre Brancaleone devra départager en traversant pieds nus les braises ardentes…» que nous décrit Arca1943. Et pour paraphraser la «Jerusalem délivrée» de Le Tasse «J'honore les pieux combats, et le guerrier qui délivra la Comédie Italienne. De nombreuses chroniques signalèrent sa prudence et sa valeur, des travaux nombreux éprouvèrent sa patience dans cette glorieuse conquête(…)DVDtoile protégea ses efforts, et il ramassa sous l'Italique étendard ses compagnons errants» Arca1943, votre croisade n'est donc pas sans produire quelques fruits. A l'heure où je me penche sur la filmographie à redécouvrir de la Brigitte Bardot Yougoslave Beba Loncar je suis fort curieux de découvrir sa Bertha d'Avignone. Une cause entrainant toujours sa conséquence, je vote pour la parution en DVD, tout en me demandant si Agenore Incrocci ou

Furio Scarpelli peuvent atteindre la qualité de Jeanson, Prévert ou Godard pour évoquer quelques grands dialoguistes.


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De Arca1943, le 17 mars 2006 à 19:11

« Supposément «traînée dans la boue par les letterati». »

Étant au bureau, je serai bref : il n'y a pas de « supposément » qui tienne. C'est vérifiable. Rappelons aussi que l'époustouflante Armée Brancaleone, dont ce film-ci constitue un très bon sequel (sans égaler évidemment la farce originale), fut copieusement hué lors de sa présentation au Festival de Cannes.


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De RdT, le 17 mars 2006 à 19:47

En 1966, Godard faisait «Masculin-féminin», Jiri Menzel faisait Trains étroitement surveillé, et Mario Monicelli faisait l' Armée de Brancaleone. En 1965 Godard faisait Pierrot le fou et Beba Loncar tournait dans Signore & signori de Pietro Germi… Evidemment en faisant ce type de face à face on peut sans doute provoquer des réactions épidermiques et défavorable du public des «professionnels» Cannois… Reste à savoir si ces «professionnels» sont représentatifs de tous les «litterati» Mais vous ne m'avez pas répondu sur la capacité de Agenore Incrocci et Furio Scarpelli à rivaliser avec Prévert, Jeanson, Godard ou Audiard


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De Impétueux, le 17 mars 2006 à 21:58
Note du film : 4/6

Doux Jésus ! Si vous cherchez Arca sur Age et Scarpelli, surtout en les abaissant au rang de Godard, vous allez vous retrouver éparpillé façon puzzle vitement !

Fermez les écoutilles !


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De RdT, le 17 mars 2006 à 22:18

Impétueux, vous m'avez mal lu… Je demandais s'il fallait les mettre à une hauteur aussi considérable que Prévert, Jeanson, Godard ou Audiard… Je n'en ai pas la moindre idée. Ma question est totalement naÏve. Je n'ai jamais vu Brancaleone aux croisades, alors je m'informe auprès du preux chevalier servant de la Comédie Italienne, j'ai même voté, par curiosité. J'espère ne pas avoir commis un acte irreversible… Mais il s'agissait surtout de soutenir la Bertha d'Avignone de Beba Loncar.


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De mylord, le 7 avril 2006 à 23:36
Note du film : 6/6

Bonjour,

Ce film, BRANCALEONE ALLE CROCIATE, je l'ai vu au cinéma au début des années 80 et si je me souviens bien il s'intitulait BRANCALEONE S'EN VA-T-EN GUERRE. Je devais avoir 12 ans à l'époque et j'en garde un excellent souvenir quoi qu'un peu vague. Et pourtant, la musique de ce film me reste toujours en tête, alors oui, plébiscitons une édition en DVD de ce film et si j'en crois vos commentaires sur la première partie (que je n'ai pas vue) alors souhaitons une edition en double DVD avec L'ARMATA BRANCALEONE. Si j'ai bien tout suivi, les deux sont sortis en Italie. Est-ce vraiment si éloigné de la France ??? Je pourrais bien entendu le commander par le web, mais je n'arrive pas à savoir si ces films sont en VF, en VO sous-titrée en français ou s'ils sont uniquement en VO. Si quelqu'un a la réponse, merci.


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De Arca1943, le 8 avril 2006 à 04:38

Si vous êtes attentif, vous remarquerez que sur certains sites italiens de vente de vidéo, certains DVD dans leur édition italienne (chez Mondadori ou d'autres) sont parfois dotés de sous-titres français. C'est le cas pour Divorzio all'italiana, Séduite et abandonnée, La calda vita et Salvatore Giuliano. Il doit y en avoir d'autres, mais je n'ai pas encore eu la patience de tout éplucher.

Malheureusement, les deux Brancaleone ne sont pas du nombre.

Mon édition DVD de L'Armata Brancaleone est un Zone 1 brésilien avec sous-titres anglais, portugais ou espagnols et doublage en portugais ou en espagnol. Rien en français.

Rien, si ce n'est la demoiselle d'Avignon interprétée par Beba Loncar dans le second épisode : lorsqu'elle parle enfin, on a la surprise de l'entendre s'exprimer presque en français, un français un peu réinventé tout comme l'italien du film est réinventé. (D'ailleurs on retrouve un peu de cette dimension lexicale et dialectale dans une autre farce médiévale, Les Visiteurs).


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De Arca1943, le 4 décembre 2006 à 18:52

« …notamment la scène de traduction simultanée du langage "clochette" utilisé par les lépreux qui ne pouvaient pas s'approcher à une distance qui permette l'usage de la parole… »

Scène très drôle, en effet ! Et je me rappelle que c'est justement ce rôle que joue la Beba Loncar si chère à RdT. Sauf que la demoiselle d'Avignon n'est pas lépreuse du tout : c'est un camouflage pour pouvoir voyager tranquille, explique-t-elle à Brancaleone tout émoustillé de voir soudain la blonde et suggestive enfant s'extirper des frusques d'une lêpreuse. Et elle le lui explique, ô surprise, en français – enfin, en français du Moyen-Âge : histoire d'ajouter encore à la couleur « dialectale » du film. C'est amusant, je regardais ma vieille V.O. sur VHS, très concentré car mon italien n'est hélas pas encore vraiment au point, et tout à coup, voilà que je comprenais chaque mot du dialogue…


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De Le moine fou, le 14 février 2007 à 02:13

Je suis Canadien, j'habite le quartier italien de Montréal, mais la raison pour laquelle j'aimerais que le film Brancaleone alle Crociate fut réimprimé en format DVD,c'est que j'ai joué dans ce film. Je traversais le Sahara à pied lorsqu'une voiture s'est arrêtée près de moi, et que l'un des occupants m'a demandé si je voulais jouer dans un film de Croisades, le recrutement de figurants de type Caucasien laissait à désirer dans le coin : le moine qui salue le Roi en brandissant son épée, c'est moi, le herault à la trompette, c'est moi, le garde soumettant avec violence l'intrépide Brancaleone, c'est toujours moi, un tout petit moi devant le gigantesque Vittorio Gassman. On s'est vraiment fendu la pipe à tourner ça… J'aimerais mettre la main sur une copie du film car ma fille n'a jamais cru que j'avais joué pour vrai dedans. Salut


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De frontine, le 4 juillet 2007 à 22:15
Note du film : 6/6

Je m'associe à la demande générale bien qu'il faille malheureusement d'autres critères pour infléchir les lois de l'argent-roi.


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De Arca1943, le 5 juillet 2007 à 00:21

Merci grandement pour votre vote ! Mais voilà, grande gueule à mes heures, je ne peux m'empêcher de répéter à quel point « les lois de l'argent-roi » ont été payantes pour cette paire de farces populaires, surtout la première qui fut une date dans l'histoire du box-office italien : quelque chose de gigantesque, de l'ordre de 30 millions de spectateurs et plus. Une opération extrêmement rentable. Le cinéma coûte cher, il faut beaucoup d'argent-roi pour faire tourner la machine, ce qui permet de tourner des tas films, aussi de les distribuer à l'étranger, et également – une fois bien à l'aise sur un solide coussin financier – de prendre des risques. Franco Cristaldi pouvait-il se lancer dans une aventure financièrement aussi risquée que Salvatore Giuliano s'il n'avait rempli ses coffres avec Divorce à l'italienne ? Alberto Grimaldi pouvait-il investir dans Fellini sans ses westerns spaghetti si rémunérateurs ? Grâce au beau principe de concurrence, qui est la transposition dans la sphère économique du principe libéral de pluralisme, nous avons présentement au moins deux collections qui se font face : Cinéma all'italiana chez Studio Canal et Comédie italienne chez Seven7. Cette bataille en vue – car c'en est une – rend plus probable, et pas moins probable, que L'armata Brancaleone et sa petite soeur trouvent enfin preneur chez l'un des deux, désireux de damer le pion à l'autre, de s'assurer la suprématie dans le créneau qu'elle a choisi : le bon film populaire italien en français (VF et VOST). N'en est-on point content ?


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De Impétueux, le 6 août 2017 à 17:49
Note du film : 4/6

Par une bizarrerie éditoriale que je ne m'explique pas, Brancaleone s'en va-t-aux croisades paraît en France avant le premier volet de la geste du chevalier errant, dont les amateurs éclairés disent pourtant qu'il est le meilleur des deux. Si c'est bien le cas, je me réjouis à l'avance du moment où L'armée Brancaleone nous parviendra. Parce que je me suis régalé à la découverte de ce second épisode, qu'on peut, il est vrai, voir indépendamment de son prédécesseur. Et pourtant je m'engageais sur ce chemin avec un petit bout de réticence, malgré Mario Monicelli, malgré Age et Scarpelli, malgré Vittorio Gassman, craignant un peu que ce soit principalement une farce pleine de trucs grossiers, comme Pasolini en a tourné avec Le Décaméron et Les contes de Canterbury. La truculence n'est pas mon fort et je n'ai jamais trop accroché aux récits rabelaisiens.

On ne peut pas dire que Brancaleone soit tout à fait dépourvu d'effets faciles, mais on les oublie assez vite au bénéfice d'une histoire picaresque intelligente, sarcastique, souvent cruelle, souvent profonde. Et toujours – on ne le dit pas assez – magnifiquement tournée. Il n'est pas si fréquent dans un film aussi burlesque qu'on puisse ici et là admirer une séquence d'une grande beauté formelle. Des exemples ? À foison : au début l'apparition, au dessus des compagnons de Brancaleone fichés en terre, de la mort voilée de noir et de sa longue faux ; la belle atmosphère sombre du jugement de Tiburzia la sorcière (Stefania Sandrelli) ; le paysage où est érigée la colonne de saint Colombin le stylite (Luigi Proietti) entre les ruines d'une abbaye et les ruines d'un temple romain ; le tapis de braises de l'ordalie affrontée par le chevalier ; le combat final de Brancaleone avec la Mort dans un désert de sables infinis… et bien d'autres images superbes.

Ceci est la belle écume des choses ; mais Brancaleone aux croisades est avant tout un film qui fourmille d'idées, touchantes, singulières, irrésistibles… Ah oui, c'est vrai, le cinglé masochiste qui a commis un péché tel qu'il ne peut être confessé à personne et qui monte des dispositifs compliqués pour se fracasser le crâne en pénitence (et se jette avec avidité sur toutes les occasions de se faire souffrir), ou la fausse lépreuse Beba Loncar qui joue spirituellement des grelots qu'elle porte attachés aux chevilles pour se faire comprendre par l'interprète attitré de la petite troupe… (remarquable personnage, d'ailleurs, cet interprète qui sait tout)… Et aussi les fulminations réciproques des deux papes concurrents, Clément et Grégoire (au fait, ne voir aucune historicité dans les deux personnages : si le Grand schisme d'Occident a ravagé la Chrétienté entre 1378 et 1417, et si certains des Papes concurrents portaient les noms de Clément et de Grégoire, aucun ne s'est retrouvé dans la simultanéité plaisamment décrite par Monicelli…).

Après avoir dit le miel, faisons un peu la fine bouche : le film souffre un peu de l'absolue présence du merveilleux Vittorio Gassman : livré à lui-même, sans aucun contrepoids, il est sans doute tout à fait excellent, mais son omniprésence aurait été rehaussée par la présence d'un faire-valoir de haut niveau…. faire-valoir qui aurait pu être Adolfo Celi, au profil d'aigle magnifique et excellent dans tous ses rôles (de L'homme de Rio à Mes chers amis en passant par Opération Tonnerre) et qui interprète là le roi Bohémond  ; mais précisément, le dernier quart de Brancaleone aux croisades, qui se passe sous les remparts de Jérusalem me paraît être à la fois singulièrement plus faible et totalement extérieur par rapport au reste du film ; j'ai la forte impression que le format étant trop bref, le réalisateur et les scénaristes ont ajouté un long passage très artificiellement attaché aux premières séquences : singularité des tenues, des allures, des dialogues versifiés qui n'ont rien de commun avec le reste.

C'est bien dommage, parce que sinon, on ne serait pas loin d'être dans un des sommets de la comédie italienne…


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De Arca1943, le 11 août 2017 à 19:00

« Par une bizarrerie éditoriale que je ne m'explique pas… »

Il ne peut s'agir que d'une histoire de droits. Je ne vois pas autre chose. L'Armata Brancaleone, l'original, n'est jamais sorti en France, même s'il a fait exploser le box-office italien et s'est bien exporté dans le monde (grand succès en Espagne, au Brésil, en Allemagne…). C'est d'autant plus étrange que la Marceau Films, une compagnie française, était coproductrice.

Pourtant, le film n'est pas bloqué au point de ne pouvoir être vu en France: j'ai eu connaissance qu'on le montrait à Paris, il y a trois ou quatre ans, dans une copie flambant neuve – probablement à la Cinémathèque.

Cela dit, comme je l'ai dit ailleurs, pour profiter au mieux du diptyque, sans doute vaut-il mieux découvrir en premier le second volet, plus faible (mais tout étant relatif, ça reste une très bonne comédie, où le vent de folie du premier tome souffle encore !), avant la farce à écarquiller les yeux que fut l'original.


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