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Sujet : Truffaut l'inégal


De l'artiste, le 27 juin 2004 à 22:04

Ce film, c'est vraiment du n'importe quoi ! Le cinéma doit d'abord etre divertissant ; ce n'est vraiment pas le cas de ce film, à oublier illico, relouez plutôt Les bronzés ou Les anges gardiens


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De Arca1943, le 27 juin 2004 à 22:43
Note du film : 5/6

Mon père, un type dans la soixantaine qui n'est vraiment pas un cinéphile et encore moins un intello, est resté marqué par ce film et m'en parle souvent. Il avait certes des reproches à lui adresser (je pense qu'il le trouvait un peu amoral…), mais certes pas d'être ennuyeux et encore moins d'être n'importe quoi. Il faut comprendre que l'histoire d'un amour à trois, au début des années 60, ç'a frappé quelques spectateurs !

Le cinéma doit être divertissant, dites-vous. Je n'en disconviens vraiment pas ! Mais vous seriez surpris de ce qui peut être considéré comme divertissant selon les spectateurs. Pour ma part, je préfère les farces, alors…! Sur la fin, pourtant, Truffaut – de plus en plus débarrassé du puritanisme antipopulaire et idéologisant de sa triste époque "Cahiers du cinéma" – a fini par trousser quelques films que je trouve très divertissants, notamment L'Homme qui aimait les femmes et Vivement dimanche!. Comme quoi tout le monde peut changer d'idée…

Arca1943


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De léa, le 31 juillet 2004 à 00:32
Note du film : 5/6

Quelle honte d'écrire un tel message !!!

Cela s'adresse à l'artiste bien sûr!


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De PM Jarriq, le 31 juillet 2004 à 09:34

Je pense que l'artiste fait de la provo bête et méchante d'ado boutonneux. C'est probablement de son âge. Enfin… Je l'espère pour lui !

Ce n'est pas tellement ce qu'il décrète sur Truffaut que je trouve alarmant (je n'ai jamais été fan de celui que la presse a transformé d'année en année, en Saint François), mais plutôt les films qu'il propose à la place.


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De vincentp, le 1er mai 2006 à 17:49
Note du film : 4/6

Je me mèle, chers amis internautes, à votre conversation de haute tenue d'il y a deux ans, venant de découvrir ce classique de Truffaut, dans le cadre de l'excellent cycle "50 ans de cinéma art et essai", en cours de programmation, ce printemps 2006, au cinéma Action école, à Paris (il n'y a pas que la cinémathèque qui propose un programme intéressant). Bravo aux programmateurs de ce cycle !

Le traitement de Jules et Jim est intéressant, les acteurs excellents, le scénario original… Il a ses admirateurs, notamment dans mon entourage. Sans doute un très bon film, peut-être un chef d'oeuvre.

Mais pour moi, rien à faire. Je n'adhère pas (sauf au début du film)! Ce style de film ou le héros passe trois plombes (et quelques années) pour se choisir une dulcinée, plutôt déséquilibrée d'ailleurs, et parlote à tout va, m'énerve grandement. Quel couillon lunaire, ce Jules !

Quant à 'l'homme qui aimait les femmes' du même Truffaut, je n'avais pas pu tenir plus de dix minutes, et l'avais trouvé ridicule (*).

Preuve que la perception que l'on a d'un film est très subjective, et est avant tout une question de senbilité, peut-être aussi une question d'état de forme. Il faut peut-être aussi se conditionner progressivement au style d'un auteur, et passer de Friedkin à Truffaut en quelques heures, c'est peut-être faire un trop grand écart intellectuel.

Vivement Dimanche et le retour de Impétueux pour nous remonter le moral avec ses bons vieux Duvivier !

(*) Hum : j'aime beaucoup toutefois certains films de Truffaut.


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De Freddie D., le 1er mai 2006 à 18:27

Le seul film de Truffaut que je trouve émouvant et sincère, c'est La nuit américaine, qui décrit à merveille l'univers du cinéaste, le quotidien des "intermittents du spectacle". J'aime bien Les quatre cents coups, mais le reste me semble surfait, chichiteux et bavard.


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De lych666, le 1er mai 2006 à 20:28
Note du film : 4/6

Je rejoins à peu près l'avis de VincentP sur Jules et Jim, la première fois que je l'ai vu, j'en avais entendu parler comme un chef d'oeuvre incontestable du cinéma francais, au final j'étais plutot déçu. Mais je peux comprendre qu'il touche certaines personnes et comme l'a souligné Arca1943, il faut le replacer dans son époque de sortie. Mais malgré son inventivité et la performance des acteurs je n'ai pas accroché plus que ça…De Truffaut je préfère le cycle Antoine Doinel (Les quatre cents coups, Antoine et Colette, Baisers volés, Domicile conjugal, L'amour en fuite) et bien sur La nuit américaine.


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De PM Jarriq, le 2 mai 2006 à 20:52

Moi, ce que je trouve bien dans ce fil de discussion, c'est qu'enfin on désacralise Truffaut, on ose dire que son oeuvre n'est pas une montagne de chefs-d'oeuvre immortels, que l'homme était plus roublard que réellement génial. Il n'était pas dénué de talent, bien sûr, La nuit américaine et (un peu) Le dernier métro le prouvent, mais de là à en faire la figure emblématique qu'il est aujourd'hui, c'est quelque peu excessif. Heureusement, le temps passe et remet les choses à leur place.


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De vincentp, le 2 mai 2006 à 20:59
Note du film : 4/6

Tu y vas fort ! Le dernier métro est un des meilleurs films français que j'ai vus.

Vivement Dimanche est un film remarquable. Idem pour les 400 coups, l'enfant sauvage.

Pour en revenir à Jules et Jim, il aurait peut-être fallu en faire une aventure picaresque, et conserver le ton léger qui fait la force du début. Malheureusement, le film évolue vers ce que l'on peut appeler une tragédie, sans réussir à apporter de l'émotion, et nous ennuie avec des rebondissements un peu lourds. De mon point de vue, un très beau sujet, mais gâché. Comme vous le faites remarquer, il faut replacer ce film dans son contexte. Aujourd'hui, Truffaut ne referait certainement pas ce film de cette façon.


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De paul_mtl, le 2 mai 2006 à 22:28
Note du film : 4/6

Des fois on parle bcp d'une oeuvre d'art pas pour la maitrise de son artiste, mais pour l'apport dans la nouvelle maniere de faire de l'art concerné.

D'autres artistes vont se servir de cette maniere et cet oeuvre devient une reference même si la maitrise est moyenne.

D'ailleurs c'est souvent comme ca que ca marche avec les pionniers.

Le cinema c'est aussi une forme d'art même si c'est surtout du divertissement et un produit industriel pour les Américains.

Ce film que j'ai vu il y un an ou deux ne m'a laissé guère de souvenir, excepté une certaine ambiance particuliere.

Alors comment noter un tel film pour le film en lui-même ou ce qu'il a apporté au cinema ?

La note ne sera pas la même suivant votre choix a moins de faire un compromis des deux.


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De verdun, le 2 mai 2006 à 22:41

J'interviens sur ce site avec beaucoup de prudence car c'est l'un des rares films de Truffaut que je n'ai pas vus….

Sinon je trouve qu'il y a du vrai dans ce que vous dîtes. Je pense que Truffaut mérite sa place dans les grands cinéastes français. Mais j'ai deux réserves, voir trois:

1° Le culte de la personnalité dont il fait l'objet est des plus horripilants. On a eu l'impression l'année des 20 ans de sa disparition que c'était un saint, alors que Dieu sait s'il a, en tant que critique, eu des partis-pris très discutables, pas seulement envers des aînés parfois meilleurs que lui. Et son œuvre est bien plus inégale qu'on ne l'a dit. Pendant ce temps-là, silence sur quelqu'un d'aussi talentueux voire plus que lui : je pense à Louis Malle.

2° Les films les plus célébrés de Truffaut ne sont pas forcément les meilleurs. La nuit américaine est un film agréable mais sur la création cinématographique, on a fait des films supérieurs: Les ensorcelés, Ed wood, Boulevard du Crépuscule, j'en passe et des meilleurs..

Le dernier métro est lui aussi surfait: réalisation molle, rien de transcendant dans la reconsitution de la France occupée… c'est surtout le casting parfait qui attire l'attention.

Parmi les grandes œuvres de Truffaut, je rangerais :

Les quatre cents coups, film sur l'enfance qui a gardé toute sa force.

Tirez sur le pianiste, polar inventif, un des films les moins académiques de Truffaut, servi par de magnifiques idées et un Aznavour parfait.

La peau douce, tragédie de l'adultère intense et émouvante.

Baisers volés, le meilleur de la série des Doinel après Les quatre centS coups qui doit beaucoup aux présences de Claude Jade et de Delphine Seyrig.

L'enfant sauvage, grande réussite ici aussi sur l'enfance.

La chambre verte, film austère, bressonien sur la mort et son obsession.

La femme d'à côté, Ardant et Depardieu sont magnifiques.

Sans oublier L'histoire d'Adèle H, histoire d'amour non-réciproque, ce qui n'est pas si fréquent que celà au cinéma avec la VRAIE Isabelle Adjani.

Parmis ses ratages:

Fahrenheit 451,adaptation raide d'un livre superbe et qui a très mal vieilli.

La mariée était en noir, hommage pataud à Hichcock, qui présente plus de maladresses qu'un Verneuil ou qu'un Labro. Truffaut vilipendait René Clément qui a fait des polars autrement plus convaincants.

La sirène du Mississipi, là aussi les invraisemblances nuisent à une histoire d'amour pourtant bien jouée par Deneuve et un étonnant Belmondo.

Domicile conjugal et L'amour en fuite, le cycle Doinel me semble à bout de souffle.

Je suis très partagé pour Vivement Dimanche mais en revanche, j'aime beaucoup L'homme qui aimait les femmes.Il me reste à voir donc ce JULES ET JIM,, comme LES DEUX ANGLAISES ET LE CONTINENT, UNE BELLE FILLE COMME MOI, L'ARGENT DE POCHE.

Donc Truffaut était un grand cinéaste, mais plus inégal qu'on ne l'a dit


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De Arca1943, le 3 mai 2006 à 04:45
Note du film : 5/6

Parmi ceux qui vous restent à voir, eh bien, dans le genre "entertainer-qui-s'ignore", comme pour L'Homme qui aimait les femmes, L'Argent de poche est un film vraiment sympa. Oh que ça fait longtemps que j'ai vu ça, par contre ! C'est une espèce de chronique unanimiste sur l'enfance, fondée sur l'art de la vignette. Avec des tas d'enfants. Et si je me rappelle bien, un film sans prétention.


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De Impétueux, le 3 mai 2006 à 12:45
Note du film : 2/6

Chers Vincentp, Freddie D et Lych 666, le vieillard cachochyme que je suis peu à peu devenu partage presque intégralement vos avis : vous voyez bien que la communauté de goût outrepasse les années, et que nous nous retrouvons là, dans une même méfiance, dans une même réticence à ne pas placer au plus haut ce Jules et Jim dont on nous a sans doute un peu trop seriné que c'était un chef-d'œuvre insurpassable.

Mon meilleur Truffaut, c'est dans la Tétralogie Doisnel, Baisers volés, qui a de la grâce…


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De Impétueux, le 22 avril 2017 à 19:44
Note du film : 2/6

Quatre ou cinq visions déjà de Jules et Jim, la dernière tout à l'heure et toujours le même étonnement que le film puisse bénéficier d'une aura pareille et être cité parmi les grandes réussites de François Truffaut alors que les débuts de la saga Doisnel (Les Quatre cents coups, Antoine et Colette, Baisers volés) mais aussi La peau douce, Tirez sur le pianiste, Le dernier métro, Vivement dimanche ont bien davantage de qualités.

Est-ce que le film a bénéficié, lors de sa sortie, du parfum distingué du scandale que pouvait susciter l'histoire de ce trouple (comme on dit, paraît-il désormais pour qualifier le ménage à trois, expression jugée trop proche du grasseyant vaudeville) ? Est-ce que, s'agissant du troisième film de Truffaut et du militantisme de ses copains des Cahiers du cinéma, la doxa de l'époque a tant crié au génie que le bourgeois, davantage amateur de Delannoy et de Grangier, n'a pas osé proclamer que cette histoire bizarre l'avait plutôt enquiquiné ? Va savoir !

Toujours est-il que je me suis à nouveau bien ennuyé et que je ne suis pas arrivé à marcher dans un récit aussi mollement filmé que sottement mené : on n'arrive pas une minute à croire à cette drôle de relation qui ne réunit pas que les trois personnages principaux, mais aussi tous les amants de Madame et les maîtresses de Messieurs. Et le paradoxe est pourtant que tout cela est tiré de la relation véridique et, paraît-il à peine romancée que fit Henri-Pierre Roché (c'est-à-dire le Jim du film) de sa rencontre avec le couple, dont est issu le célèbre Indigné majuscule Stéphane Hessel.

Autrement dit, d'une histoire survenue réellement et qui est celle à la fois de la frustration et de la liberté sexuelles (notions beaucoup moins antagoniques qu'on imagine), Truffaut filme un machin qui n'accroche pas, qui ne s'enclenche jamais, sauf, il est vrai, dans le premier quart d'heure, suffisamment vif et virevoltant pour qu'on puisse y croire. Mais ensuite, quel pensum ennuyeux, de la description interminable des aventures de la virago et de ses deux caniches !

On pourrait titrer en effet une glose sur le film La détraquée et ses deux nigauds ou, plus grossièrement La chieuse et ses têtes à claques ce long processus de dérèglement qui met en scène trois pantins sans substance et sans intérêt : qui peut bien ressentir la moindre empathie pour cette demi-folle égocentrique et ces deux rêvasseurs énamourés imbéciles qui subissent son imperium sans moufter alors que, sans elle, ils pourraient vivre une amitié intelligente, solide, marmoréenne ? Cette gonzesse leur pourrit la vie sans leur procurer une once de légèreté…

Je ne dis pas qu'il faudrait prendre en gaudriole cette question, qui n'est pas si simple, d'amours partagées. Mais on aimerait voir quelque chose d'un peu moins guindé : ce n'est pas parce que les trois clampins se donnent des bosses de rire ici et là qu'ils parviennent à convaincre, d'autant que les dialogues sont parmi les plus artificiels qui se puissent.

Il n'est pas tout à fait inutile, pourtant, de regarder Jules et Jim ; au moins pour le charme – trop peu employé, mais toujours bon à prendre – de Marie Dubois ; pour la qualité du jeu  – sur une aussi médiocre partition – de Jeanne Moreau ; et surtout, sans doute pour Le tourbillon de Serge Rezvani, chanté par Moreau qui est un joli petit chef-d’œuvre d'esprit.


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