J'adore ce film robuste et solide comme un chêne. Les personnages de Bourvil et Lino Ventura
sont d'une humanité irrésistible, les "tronches" des gibiers de potence sont servies nature, le conflit de départ – entre une grosse exploitation forestière et une petite – reste dans les limites du vraisemblable, de même que les aperçus sur le travail des bûcherons. Bourvil qui dévale seul la colline avec la charette à bras, c'est vraiment terrible. Tout en étant serré et mené à un rythme sans faille, le récit sait prendre son temps pour humer l'air de la forêt et nous faire connaître ses personnages. Un film qui fait aimer la liberté.
Une autre de mes bonnes raisons pour préférer souvent les "vieux" films d'avant ma naissance à ceux qui se sont faits depuis. Je ne sais trop comment l'expliquer, mais il existait dans ces "vieux" films un ton, une manière, un tour de main dont je raffole et qui me semble faire défaut de nos jours. Quel bébé avons-nous jeté avec l'eau du bain? Je vois bien que c'est affaire de rythme, d'atmosphère, de personnages; mais je n'arrive pas à le définir plus avant. Il faut dire que j'ai découvert la plupart de ces films au cours des années quatre-vingt, selon moi la décennie la plus moche de l'histoire du cinéma : ceci explique peut-être cela. Quand je me suis mis à écumer les clubs vidéo d'alors, j'avais pris l'habitude de mettre de côté les nouveautés pour aller fouiller dans les vieux trucs, espérant vaguement dénicher des bons crus en fût de chêne comme ces Grandes gueules, justement, dont l'épaisseur humaine toute simple offrait un heureux contraste avec le côté très souvent factice et cheap du cinéma des '80s.
Arca1943
Ce qui a changé et que l'on ne retrouve plus c'est l'atmosphère d'une époque .c'était,les années 60-70 d'un romantisme incroyable et surtout les acteurs dégageaient une vérité absolu.on prenait le temps de jouer. bourvil, ventura, belmondo, delon, trintignant,gabin sans compter romy schneider,m.jobert m.d'arc et combien d'autres……..et puis le scénario tenait la route ;les musiques : morricone, Roubaix, Delerue,etc avaient un style qui leur étaient propres et TOUS avaient fait leurs preuves au fil des années.
Maintenant au 1er pet on est encensés et on doit être rentable …le film "les grandes gueules" prend chez moi de plus en plus d'importance ,je le regarde souvent ,parce qu'il incarne des valeurs éternelles,la camaraderie,le partage dans le travail,l'amitié,l'amour,la nature….choses qui ont tendance à foutre le camp ;j'ai 51 ans aujourd'hui et je pense ne plus revivre cet instant ou une certaine image de la France,certes pas facile,n'appartenait qu'a elle même .
Je pense que ces "gueules", si chères à notre souvenir, ces vedettes des années 60 et 70, avaient cette épaisseur humaine de par leur vécu. De Ventura émigré, catcheur, à Bourvil
paysan, fantaisiste, en passant par Delon
et l'Indochine, De Funès
et ses années de galère, leur vie était riche et intéressante, et leur donnait un poids formidable à l'image. Que dire aujourd'hui des Lorant Deutsch,
Michael Youn
(on ne va pas recommencer la déprimante énumération !), qui ont quelques années de télé, une ou deux séries, et sont propulsés stars incontournables ?
Ceci dit, les acteurs américains connaissent le même problème. Tous ceux de la génération 2000, se réfèrent constamment à Lee Marvin, Brando,
James Dean,
etc. véritables personnalités, qui eux ne se référaient à personne.
Tout ça pour dire que si on envisageait un remake des Grandes gueules (pitié, non !!! C'est juste une supposition gratuite !), on serait bien embêtés pour le casting…
Mais que fait, cher PM Jarriq, la photo de mickael young, -à qui je ne donne mème pas ce coup de chapeau calligraphique qu'est la majuscule – sur ce site ? Il a pollué le cinéma comme par ses insanités, il vomit sur l'esprit de nos enfants au travers de ses débilités chantantes ! Vous me direz qu'il n'est pas le seul, ce qui ne l'excuse pas. Et puis, non, de gràce cher ami, ne supposez pas !! Surtout pas ! "Ils" seraient bien capables de vous prendre au mot ! On en a vu d'autres, souvenez vous…..
Il est vrai que sans jouer les puritains à tout crin, le dernier clip du sieur Youn, où en compagnie de l'accablant Magloire, il joue les "gays" hardcore, en minishort, casque de chantier et le corps huilé, est des plus dérangeants qui soient. Surtout quand le dit-clip est martelé à longueur de journée sur toutes les télés, et que la (non, je ne peux pas dire "chanson") chose est n°1 dans les ventes…
J'aimerais bien savoir ce que pense la communauté gay de ce clip, tiens… Vraiment.
il n'y a pas de remake à faire des grandes gueules.on ne refait pas Bourvil,Ventura et j'en passe.ce film ,cher à nos coeurs et nos mémoires,est intemporel .et puis ce film est tellement dans l'esprit français ,le faible contre le gros arrogant,c'est bien une image de la France qui partage …ses souvenirs .. et ses émotions…..lino .
Je crois, sauf erreur, que c'est Michel Galabru qui a dit à Jacqueline Pagnol, venue lui demander de reprendre "Marius" sur scène : "-Je veux bien Madame, mais on ne refait pas un Rembrandt…"
J'aimerais avoir des renseignements sur la carrière de Jean Claude Rolland. C'est un acteur que j'ai découvert dans "l'Espagnol" de Jean Prat en 1967. Quel s'est-t-il passé dans sa vie pour qu'il en arrive au suicide?
Ce film est décidément inusable. Il n'est pas sans défauts, mais allez savoir pourquoi, je m'en fous. Je viens de le revoir pour la énième fois avec le même plaisir.
Par contre, en cliquant sur Les Gens du cinéma, je viens de réaliser quelque chose : le jeune comédien Jean-Claude Rolland, qui a un rôle substantiel aux côtés de Ventura dans le rôle de Mick, s'est suicidé en prison en 1967. Quelqu'un connaît-il l'histoire de cette mort ? Et pourquoi il était en prison ?
Dans son livre de mémoires, Au cœur de ma vie Éditions Christian Pirot Robert Enrico écrit que l'acteur était en prison pour avoir détruit, par le feu, l'appartement de sa femme. Une passion qui finissait bien mal, comme toutes (ou presque) les passions…
Il nous apprend également, dans un registre moins grave, que Ventura joua tout le film avec une grosse foulure à la cheville et devait requérir les soins incessants du rebouteux du coin.
Ce n'est pas mal du tout, ce western vosgien, comme on a appelé Les grandes gueules, surtout si on s'y jette sans trop se soucier de vraisemblance et si on se satisfait de péripéties et de caractères taillés à la serpe plutôt que ciselés à la pointe fine. Il est vrai que Robert Enrico
fait rarement dans la dentelle, mais il sait tenir un sujet, un récit, une histoire, des personnages et qu'on ne s'ennuie pas en sa compagnie.
Le premier quart du film paraît presque ethnographique : la mise en marche de l'extraordinaire machinerie artisanale de la scierie, les enchères descendantes hululées par les agents des Eaux et forêts (il me semble que la criée au poisson de La Rochelle, dans Le bateau d'Émile donne le même mélodieux spectacle) ou l'état habituel d'alcoolisation des ouvriers forestiers (survivance, au milieu des années Soixante, du formidable goût du pinard qu'avait la société française : j'ai connu à ce moment là des mecs dont la ration avoisinait quatre litres quotidiens et me disaient que les terrassiers d'avant-guerre tenaient leurs six litres : on voit pourquoi la production d'aramon du Languedoc ne connaissait pas la crise !). Il y a des visages, des paysages, des aperçus sur la vie au village qui sont rares et apparaissent presque exotiques aujourd'hui. Il y a des ambiances totalement disparues, comme, dans l'église du bourg, l'ange qui hoche la tête pour remercier dès qu'on glisse une pièce dans le tronc, et les verres de Byrrh bus au bistro. Il y a l'omniprésence des clopes…
Bien que l'histoire soit assez tordue, la caricature assez présente, le mélodrame proche (la bagarre des inséparables beaux-frères Nénesse (Jess Hahn) et Fanfan (Pierre Frag) et la hache plantée dans la poitrine du minus), et qu'il y ait des trucs ridicules (la cigarette jetée au sol par les malfrats qui viennent menacer Hector d'incendier la scierie, et qui flambe comme si c'était une allumette), Les grandes gueules
donnent un très grand, un très vif plaisir au spectateur, pour peu qu'il marche, qu'il se laisse aller au rythme du récit.
C'est dû, en grande partie, aux merveilleux acteurs, Bourvil et Ventura
bien sûr, mais aussi à Marie Dubois,
fraîche et jolie comme souvent, à Paul Crauchet,
Michel Constantin,
Marcel Péres
et les autres ; mais les dialogues ne sont pas mal (Hector à Nénesse, qui s'étonne que la femme de Mike soit si jolie Y'a des femmes qui ont du goût pour l'ossature fine !) et c'est très bien fait…
Ça m'a fait penser, sur quelques images (les bûcherons rentrant joyeux du boulot) à Blanche Neige et les sept nains ; et puis de temps en temps aussi aux Sept femmes de Barbe-Rousse
: deux films qui ne sont sûrement pas de mauvaises références !
Et voilà, ça y est ! J'ai encore revu Les Grandes gueules. Du coup, j'ai le thème musical de François de Roubaix
qui ne veut plus me sortir de la tête. Quel bon film, sur lequel j'ai dit plus haut tout ce que j'avais à dire !
« …et qu'il y ait des trucs ridicules (la cigarette jetée au sol par les malfrats qui viennent menacer Hector d'incendier la scierie, et qui flambe comme si c'était une allumette). »
Nous sommes dans une scierie : le sol est vraisemblablement tout imprégné de bran de scie. Saviez-vous que la sciure n'a même pas besoin d'une source extérieure pour s'enflammer ? Primo Levi a vu la chose se produire dans une usine où il était ingénieur-chimiste. Un baril de sciure (substance dont on parsemait le sol de l'usine pour l'empêcher de devenir glissant) s'est mis à dégager de la fumée "par ses propres moyens". Combustion spontanée fut le verdict. Le bois, nous explique l'ingénieur Levi dans Le Métier des autres, est chimiquement parlant une substance hautement instable. Et ce passionné de nous décrire tout le processus moléculaire qui mène à la combustion.
Donc, si je jette une cigarette au sol devant une scierie, il est au fond assez vraisemblable que le sol autour du mégot prenne feu, donnant ainsi l'impression que la cigarette flambe "comme si c'était une allumette".
Et comme ce film a été tourné dans une véritable scierie désaffectée – désaffectée mais qui a dû servir pendant des décennies- il n'est même pas impossible que la cigarette ait pris feu sans que ça soit prévu au script !
parfois on a l'impression que c'est juste en raison de la consonance du nom REICHMANN d'origine étrangère…Que les repris de justice veulent se venger avec une haine farouche…
Pas toujours…
Dans un registre plus léger, La métamorphose des cloportes, le même Lino Ventura
veut se venger farouchement de….Tonton (!), Pierre Brasseur,
Arthur (!), Maurice Biraud,
Edmond (!) Aznavour
et Rouquemoute (!!), Georges Géret.
On ne peut guère le taxer d'antisémite ou de racisme machin..
Mais il est vrai que Ventura se donnant tant de mal dans Les grandes gueules
pour faire sortir ""Rouq'moute'' de la prison et le tuer, ça ne ferait pas très sérieux..
Pom po-po-pom pom pom pom pom. C'est énervant : il y a chez moi un film français pour cinquante titres italiens et voilà que tout ce que mes amis de passage veulent regarder, c'est Les Grandes gueules !? Bon, bon, ça va. Alors, je l'ai dit plus haut inusable ? Il est inusable ! Cette fois je l'ai commencé à reculons, frustré de ne pas revoir Années difficiles,
et au bout de cinq minutes, c'était oublié. Pom po-po-pom pom pom pom pom. J'ai beau connaître tout ça par cœur, ce film est un chêne. Ça donne aussi envie que la mélodie fasse un grand retour dans la musique de film. Quel mélodiste, quand même, ce François de Roubaix.
Et en prime y'a la Marie
qu'est rudement gironde !
Et pourquoi les cinéphiles s'extasient toujours sur le contre-emploi de Bourvil dans Le Cercle rouge,
comme si Melville
y avait pensé le premier, alors que son premier et spectaculaire contre-emploi, c'est dans ce film-ci ? Ça leur aurait écorché les lèvres de rendre à César ce qui appartient à César ?
Et pourquoi les cinéphiles s'extasient toujours sur le contre-emploi de Bourvil dans Le Cercle rouge, comme si Melville y avait pensé le premier, alors que son premier et spectaculaire contre-emploi, c'est dans ce film-ci ? Ça leur aurait écorché les lèvres de rendre à César ce qui appartient à César ?
Ah non ! Bourvil n'a pas attendu Robert Enrico
pour s'offrir un rôle à contre-emploi. Et que faites vous des Bonnes causes
de Christian-Jaque
en 1963 ? Du Miroir à deux faces
de Cayatte
en 1958 ? De Un Drôle de dimanche,
la même année ? Des Arnaud,
en 1967 ? C'est pas du contre-emploi, ça ? Et qui nous prouve bien que si Bourvil
s'est souvent cantonné dans des rôles de benêts, il pouvait faire bien d'autres choses que l'andouille a dada…Je crois que le meilleur exemple reste le formidable Fortunat
oû il sait très exactement jongler avec les deux registres, le drame et la comédie. Et puis, contre-emploi, contre-emploi…Un acteur de cette classe est capable de tout jouer sans que l'on s'extasie pour autant dès qu'il change un brin de tessiture. On parle de Bourvil,
pas d' Aldo Maccione
!
« Bourvil n'a pas attendu Robert Enrico pour s'offrir un rôle à contre-emploi. »
Ben oui, maintenant que vous le dites, me voilà frais. Tel un rédacteur du Canard enchaîné qui s'emmêle les palmes, je vous dois donc un coup de rouge. (Rouge au sens de la boisson, bien sûr, et non d'une montée inattendue du PCF dans votre district électoral).
C’est un de mes films préférés. Le film est considéré comme un western vosgien. Un western sans bétail, sans cow boys, sans sheriff…et sans peaux rouges ! On entend néanmoins dans le film la phrase culte vers 18 ' 11 s Eh,Laurent, fais gaffe aux peaux-rouges !. Qui sont ces peaux rouges ? Therraz et ses hommes ? Probablement , Mick et Laurent vont d’ailleurs les croiser peu après. …A 30 ’ Therraz au café propose d’embaucher : "Vous aurez des petites chambres individuelles et puis on vous paiera davantage.
divorce tentera d’incendier la voiture et l’appartement de sa femme .En prison en 1967 il se pendra dans sa cellule . A noter : A 1 h 25 mn 19 s un avion (de chasse?) survole le ciel, suivi de deux explosions vers la scierie , comme si l’avion avait bombardé la scierie . Plan suivant, dans la scierie Hector Valentin demande à Pelissier "qu’est ce qu’il se passe". Rien à voir avec les explosions, la scierie est arrêtée, il n’y a plus d’eau. Terraz et ses hommes ont fait un barrage. Hector Valentin et ses ouvriers font sauter le barrage avec des explosifs. Etait-ce pour cela qu’on avait entendu des explosions ? Des essais des explosifs dans la scierie ? Concernant Raoul le mafieux, son nom est dans pratiquement tous les castings, mais je ne l’ai entendu qu’une fois dans le film lorsque Nénesse appelle Stan et Raoul en renfort lors de la bagarre à la fête du village. Mais je n’ai pas vu le mafieux arriver en renfort, mais Scarella !
Page générée en 0.012 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter