Décidemment, Brian De Palma est agaçant. A chaque fois qu'il sort un film, on y va avec l'espoir de retrouver la qualité des films de sa période italiano-hitchcockienne et à chaque fois, depuis bon nombre d'années, la même déception est au rendez-vous. Certes, il y a une virtuosité de mise en scène, mais elle est noyée par un tel manque de finesse qu'il est bien difficile de l'apprécier. Cette grossièreté, elle se retrouve à plusieurs endroits. Déjà dans le thème développé dans le film et que l'on pourrait traduire par : « si tu es une fille méchante, tu finiras noyée dans la Seine. Si tu es une fille gentille, tu seras très riche, et le prince Charmant viendra (sic !) ». Grossiéreté aussi dans les choix artistiques, les décors notamment. Celui de l'appartement des parents de Lily est un modèle de mauvais goût. Grossièreté dans la musique, insupportable, qui va du plagiat de Bernard Herrmann
des films d'Hitchcock
ou bien du boléro de Ravel passé à la moulinette…
Pourtant, on ne pourra pas dire, comme pour l'ignoble Mission to Mars ou le raté Mission: Impossible,
que ce film n'est pas proche de De Palma.
On y retrouve son univers (le voyeurisme, la femme mystérieuse, l'obsession sexuelle, le double etc), mais seulement rien ne fonctionne. Le scénario est une suite de deus ex machina douteux. Par exemple, juste au moment où Laure est coincée, elle tombe sur une famille dont la fille est son sosie ! Enorme. Encore plus énorme : elle trouve par terre, au milieu du salon, le passeport de son sosie avec un billet d'avion pour les Etats-Unis, justement ce dont elle avait besoin à ce moment de l'intrigue! Le renversement final, pompé sur le Sixième Sens
est lui aussi pathétique et surtout bien prévisible. Le motif de l'eau est trop souligné (le travelling latéral gauche droite quand Lily vient s'asseoir près de Peter Coyote,
et qui s'arrête sur une bouteille d'eau que l'on vide dans un verre, ou bien encore les six verres d'eau qu'un policier remplit lors de l'interrogatoire d'Antonio Banderas).
Les affiches publicitaires « Déjà Vue » vraiment trop lourdes et trop systématiques et le plan sur le 15h37 présent lors de la baignoire et de l'interrogation est bien appuyé lui aussi…
La seule réussite du film, réussite vite gâchée il est vrai, c'est le changement de point de vue qui s'opère au milieu du film. Pendant toute la première partie, on suit le personnage de Laure. Puis, on bascule sur le personnage d'Antonio Banderas que l'on suit dans la découverte de cette femme mystérieuse… Le procédé n'est pas nouveau, il est même très classique, mais ici il fonctionnait bien… Jusqu'à ce qu'on arrive au renversement à la Sixième Sens.
Déception donc… Quoique pas vraiment surprenante…
Ce qui est terrible, c'est qu'à force de voir des nanars lourdingues de Brian De Palma, on en revient à réévaluer ses anciens films. Au fond, le seul vraiment totalement réussi, mature et sans référence, c'est finalement "Outrages
". Ce qui n'empêche pas de bien aimer son oeuvre, mais sans illusion. Non, Brian n'est pas un grand.
C'est vrai que De Palma n'est pas un génie, mais "Femme fatale
" tout en étant bourré de défauts majeurs (les numéros atroces de Thierry Frémont
ou Eva Darlan)
laisse une impression pas désagréable. En fait on dirait qu'un réalisateur français plutôt doué a pompé Brian De Palma
!
Se rendre compte qu'il s'agit d'une parodie d'un genre (le thriller) et de sa propre oeuvre (thème de la redite marqué par le Boléro qui tourne en boucle,de l'affiche "Déjà vu" (titre originel de "Obsession") ; thème de la dérision dans le titre même (une femme ne peut être que "fatale"), et par l'incroyable panneau "Route de la prison". Bref, c'est du maniérisme à prendre au second degré.
D'accord avec toi, mais le maniérisme et le second degré ne sont généralement pas la preuve d'une grande inspiration, mais plutôt de paresse et d'auto-complaisance. Là, je crois que De Palma a fait très fort.
Brian ferait mieux de rentrer chez lui, parce qu'à force de faire n'importe quoi, il va se retrouver à tourner des "Navarro".
Tu as raison. Espérons qu'il s'agit pour De Palma d'une sorte de bilan de son oeuvre et que "Femme fatale
" sera le point de départ d'une nouvelle inspiration !
Mais où est donc passé BRIAN DE PALMA ???
Voilà un titre de thriller qui donne froid dans le dos aprés la vision de ce film bancal, mal foutu, hommage raté à HITCHCOCK. L'histoire ne tient pas debout, les acteurs sont comme chloroformés par la bêtise de l'intrigue.
Le réalisateur de chefs d'oeuvre comme BLOW UP, LES INCORRUPTIBLES est usé, asséché. Quel dommage !! non QUel gachis !!!!!!
BRIAN DE PALMA. Grand cinéaste et virtuose de la camera. J'ai attendu impatiemment cette femme fatale lors de sa sortie. Quelle déception! Un pétard mouillé. J avais l impression de voir un remake fait par un réalisateur français pour rendre hommage au talent de ce grand metteur en scène. Mais j attends quand même domino son dernier film prévu en vod cette année. Parce que c est de Palma. On attend et on espere! Même si la bande annonce ressemble à un téléfilm parmi d autres! A voir donc…
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