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Forum : L'Affaire Mori

Sujet : Avis


De Nanard, le 16 septembre 2004 à 23:17

Excellent, il n'y a rien d'autre à ajouter !


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De Arca1943, le 19 mars 2005 à 07:10
Note du film : 5/6

Rien, sinon que ce grand film un peu oublié doit absolument sortir en DVD, comme au moins un autre film de Pasquale Squittieri, Lucia et les gouapes. Et pendant que nous y sommes, ajoutons illico le chef-d'oeuvre de Francesco Rosi, Lucky Luciano (sur lequel j'ai un message en préparation depuis des mois ! ). Et encore quelques autres incontournables : A chacun son dû de Petri et La Mafia fait la loi de Damiani. Et plus près de nous, La Scorta. Ainsi qu'un film magnifique de Margarethe Von Trotta, Le Long silence, avec une lumineuse Carla Gravina et un inoubliable requiem final signé Morricone.

Tous ces films, bien sûr, sont des films italiens sur la Mafia. Ce sont, bien sûr, des oeuvres de fiction; mais aussi, souvent – comme L'Affaire Mori, justement – des films historiques arc-boutés sur la réalité : celle des faits et aussi des mentalités. Pour qui veut bien se renseigner sur le sujet, la Mafia que l'on voit à l'oeuvre dans ces films offre une ressemblance bien plus grande avec la Mafia véritable que ce que nous en montre Hollywood.

C'est déjà une excellente raison pour les rééditer.

Arca1943


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De Arca1943, le 19 mars 2005 à 07:20
Note du film : 5/6

Vous savez quoi? Une rumeur court, selon laquelle L'Affaire Mori sortirait soit le 4 ou le 7 avril. Mais bon, une rumeur est une rumeur, et l'on sait quels effets délétères une rumeur peut avoir sur un esprit affaibli par la convoitise… N'empêche, si c'était vrai…


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De spontex, le 19 mars 2005 à 08:56

Certes, il sort le 7 avril prochain… mais il sera doté d'une VF uniquement :-(


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De Arca1943, le 27 avril 2005 à 13:45
Note du film : 5/6

Excellente VF, faut-il le préciser. Et quel film ! C'est encore meilleur que dans mon souvenir. La qualité Cinecittà at its best.

Giuliano Gemma est surprenant d'autorité dans le rôle de Mori. Quand il énonce sa politique ( « L'État doit faire plus peur que la mafia! »), on y croit.

Et même, on s'y croirait. Occupés à construire leur « southern » (western du Sud !) incluant quelques chevauchées fusil au poing, Squittieri et son équipe ont su pourtant introduire tous les éléments qu'il fallait pour rendre crédible et vivante cette Sicile de 1925-1935. Je ne parle pas seulement de la touche magique des artisans costumiers, décorateurs – cette « expertise de l'authenticité » dans la reconstitution hitorique – expertise dont il ne reste aujourd'hui que de vagues échos, même si on peut penser que c'est encore elle que Scorsese voulait retrouver en allant faire produire Gangs of New York à Cinecittà – je ne parle pas seulement de l'aspect physique, mais aussi et surtout des personnages et de leur direction : du baron qui, menottes aux poignets, est fier de montrer ses mains qui n'ont jamais travaillé et le dit, à la paysanne misérable (Claudia Cardinale) qui souffre le martyre d'avoir à porter des chaussures lorsqu'elle se présente, intimidée, dans le bureau du Préfet de Fer pour lui demander la grâce de son fils. C'est parsemé de touches comme ça, de détails qui, de proche en proche, installent le réalisme à l'italienne. (Détails fugaces qu'on risque de rater si on est trop occupé à lire les sous-titres, hi! hi! Mais passons…)

Et si les données sont simplifiées au profit du spectacle, on n'en saisit pas moins, chemin faisant, la différence entre crime de mafia et crime de brigandage, on n'en est pas moins initié aux méthodes complexes que prend Cosa Nostra pour donner un aspect légitime à ses prévarications – déjà en 1925, on a quelques avocats et notaires dans sa poche. Surtout, on comprend que la stratégie de la Mafia reste toujours l'infiltration : si les fascistes de Rome déclarent la guerre à la mafia en envoyant le préfet Mori, la réplique consiste à infiltrer le fascisme local. Superbe et ironique scène finale où Mori comprend, au cours de cette cérémonie fasciste où on le couvre d'éloges, qu'il vient de se faire avoir. « Je suis comme un chirurgien qui a opéré à moitié… » glisse-t-il au capitaine Spano (Stefano Satta Flores).

Ennio Morricone s'est fendu d'une « Ballade du préfet Mori » chantée en dialecte sicilien, sur ce mode si reconnaissable où l'on sent l'influence arabe sur le phrasé, sur la mélodie…

Et puis, malgré ses efforts opiniâtres pour ne pas être touristique, Squittieri est bien obligé, au cours de nombreuses scènes en plein air, de nous montrer ce fantastique décor naturel, ces villages de montagnes encaissés, aux rues toutes croches… Quelle beauté ! Ah, que c'est beau la Sicile, mes amis !

Eh oui, c'est un DVD "service minimum" : pas de suppléments, pas de VOSTF. Ce sont, hélas, les conditions qui semblent dévolues aux grands films qui ne sont pas nimbés de prestige du "grand cinéma d'auteur" – et qui n'en sont pas moins formidables.

À cheval donné…

Arca1943


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De fretyl, le 16 octobre 2010 à 14:01
Note du film : 5/6

On regrettera que L'affaire Mori ne soit pas plus politique. Le sujet ambitieux (Rosi se serait régalé) manque un peu de relief et s'arrête au polar, alors que le sujet pouvait laisser prédestiner un film politique de haut niveau.
Mais ce n'est pas tellement grave car cette histoire est bien tournée et que Pasquale Squitieri sait donné à son film la force nécessaire, pour combler le creux idéologique de l'œuvre.
Et même si le film manque de politisation il n'en demeure pas moins historiquement fidèle et intéressant.

Qui n'aura pas envie d'en savoir plus sur le fonctionnement de la justice Italienne durant l'ère Mussolinienne ? Qui n'aura pas envie de connaitre cette période historique trouble et troublante ?
Le film dresse un portrait sans concession d'une Italie miséreuse, déchiré socialement ou bourgeois et prolétaires se rapprochent par la voie du fascisme.
Je ne pourrai pas m'empêcher de mettre le destin de Cesare Mori en superposition avec celui de Dalla Chiesa. Général des carabiniers, assassiné le 3 Septembre 1982 à Palerme. L'histoire de Dalla Chiesa a d'ailleurs été traité au cinéma dans Cent jours à Palerme, malheureusement assez pauvre au niveau budgétaire et académique malgré la présence de Lino Ventura.
Même si les deux films sont différents (d'ailleurs Cent jours à Palerme lui est clairement plus politique) l'aspect mafieux et le combat de la légalité, que l'on sait perdu d'avance, ne peut pousser qu'à la comparaison.

Giuliano Gemma froid, imperturbable et rigoureux magnifie de sa présence la sobriété de la réalisation. Pas de Eliott Ness ; Cesare Mori n'est pas un aventurier justicier, mais un homme frigorifié par le droit, humainement absent ; seul la mission qu'on lui a confié compte pour lui.

Le dernier point intéressant achevant de faire de L'affaire Mori un grand film, est la dimension Western du film.
Pasquale Squitieri vraiment mauvais avec Django défie Sartana se rattrape ici et Giuliano Gemma, ,entre autre interprète de titres qui m'ont l'air intéressant, tel que : Méfie-toi Ben, Charlie veut ta peau, Le Bâtard, Le Dernier jour de la colère, Les Longs jours de la vengeance, Arizona Colt, Le Dollar troué, semblent s'être vraiment plu à intégrer dans la Sicile de 1923 des hommes à cheval, des règlements de comptes, des duel sur une musique signée Ennio Moriconne.
On se prend à penser par moment que l'on a vraiment à faire à un western spaghetti !


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