Qui n'en est pas féru regardera les émotions représentées avec beaucoup d'étonnement, avec beaucoup d'extériorité, d'autant que l'ennuyeuse musique de Ravel, omniprésente, est là pour lui rappeler, s'il en était besoin que la pauvreté de ses sens lui interdisent d'être admis dans ce monde là.
Et après, qu'est-ce qui reste ? Trois personnages dont les relations m'ont paru être purement artificielles, similaires à celles d'éléments chimiques purs placés dans un certain milieu et inter-réagissant comme il est attendu qu'ils le fassent… Je n'incrimine pas les acteurs, même si je supporte de plus en plus difficilement la mièvrerie blondasse d'André Dussolier. Emmanuelle Béart est aussi ravissante que glaciale – ce qui est son rôle – et Daniel Auteuil fait admirer un jeu resserré, tendu, extérieur au monde, pourtant. Mais on n'entre pas, ou mal, dans leur histoire qu'on voit se dérouler sans émotion et avec beaucoup d'ennui.Ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu, finalement, (les personnages, non les acteurs, j'insiste) sont ceux qui sont à la périphérie : Régine (Brigitte Catillon), l'agent de Camille/Béart et le vieux professeur misanthrope Lachaume/Maurice Garrel. Eux ne sont pas figés, marmoréens et hiératiques…
Je pense que Sautet aura été LE cinéaste français des années 70, et que par la suite, son cinéma n'a pas eu la même portée émotionnelle, ou la même envergure sociale en arrière-plan (il faut être aveugle pour ne pas s'en rendre compte). Un cinéma bien rodé, certes, mais moins d'inspiration du à l'âge, des acteurs différents, ou autre ? Allez savoir !
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