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Le meilleur d'Ozu !


De vincentp, le 17 avril 2016 à 15:46
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Revu ce matin sur grand-écran, dans des conditions optimales, pour une troisième vision de cette oeuvre en dix ans, avec pour objectif d'en comprendre un peu plus. Ozu décrit le mode de fonctionnement de la société humaine, en mettant en scène un grand nombre de personnages, dont certains entrent un par un dans l'intrigue pour en ressortir rapidement et collectivement (les deux colporteurs, par exemple). Un œil et une oreille exercés peuvent remarquer que la thématique va au-delà du sujet traité au premier abord. Des images de calendriers, de réveils,… Un choeur traditionnel japonais se superpose à l'image du petit garçon debout dans sa classe face à son institutrice. Et puis, il y a ces propos sur la forme des nuages, sur le temps qu'il fait et qu'il va faire… Pas de doute, Ohayo traite du temps et de l'espace, des rapports entre l'homme et le cosmos. Comme le font à la même époque dans des pays différents : Bergman, Satyajit Ray, Henry King.

Les acteurs sont fabuleux. Keiji Sada et Yoshiko Kuga tout d'abord, dans le rôle des jeunes gens qui n'arrivent pas à se prendre par la main… Ils incarnent pour l'un l'intellectuel qui voit juste mais qui est incompris, et pour l'autre la jeune fille idéale, mais un peu timide. Voilà un beau couple que l'on aimerait voir marier ! Ces acteurs ont été vus dans d'autres films de Ozu comme Fleurs d'équinoxe. Kuga est toujours en vie, âgée aujourd'hui de 85 ans, alors que Sada est décédé accidentellement en 1964 à l'âge de 38 ans. Le retraité, professeur en pets sonores, est incarné par Eijiro Tono, acteur prolifique avec plus de 250 films à son actif (pour le compte de la plupart des metteurs en scène majeurs du cinéma japonais). On retrouve Chishu Ryu, acteur emblématique de Ozu. Mais aussi Kuniko Miyake (neuf rôles dans le cinéma de Ozu) dans le rôle de la "trésorière" et Haruko Sugimura (huit rôles chez Ozu) dans celui de la "présidente".


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De jfr2, le 5 octobre 2014 à 18:26
Note du film : 6/6

Le film Bonjour d’OZU produit sur le spectateur un effet léger comme celui de la satisfaction d’un travail bien accompli. Lorsque j’approche ce film, le néophyte que je suis se sent transporter dans une pâtisserie à choisir une part de forêt noire. Un choix déraisonnable car trop lourd, trop crémeux qui sera regretté une fois englouti.

Mais à la fin, on est surpris car le biscuit est fin et croquant, la crème légère et parfumée, le tout est accompagné d’une petite cerise rouge au doux parfum de rhume, un délice !

On se trouve transporté dès la première bouchée, emmené par cette crème onctueuse, douce et chaude, dans laquelle on s’enfonce ! Mais étonné ! On garde toujours pied, on avance retenu par ce biscuit, la trame, qui nous guide au travers de ce décor. Une brise amicale nous accompagne, elle achemine cette douce odeur du mélange de chocolat et du coulis de cerise, cet humour d’enfant japonais, et on tombe dans cet ensemble de couleurs apaisantes si bien qu’on traverse cette histoire de vie en oscillant paisiblement entre jeunesse et traditions tout en perdant la notion du temps. Tout cet ensemble s’en va vers une fin inévitable comme cette route droite et longue, qu’empruntent tour à tour les personnages.

Mais ne vous y trompez pas, cette fresque légère marque ironiquement la fin d’un monde et la prise de pouvoir d’un nouveau modèle qui affecte le Japon d’OZU : l’arrivée de la télévision, objet symbolique de la modernité et des changements de mœurs. Cette route droite et haute, une voie incontournable qui s’impose à ces maisons en contre bas, ce titre « Bonjour » est des plus ironique, car il s’agit d’un au revoir !

Ce film si délicat n’en cache pas moins ce thème récurrent à OZU et la justesse de son art.


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