Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Curiosité passionnante


De vincentp, le 28 juin 2022 à 22:14
Note du film : 3/6

Deux sources d'intérêt : la photographie d'une qualité très élevée de Vilmos Zsigmond particulièrement visible sur le blu-ray, et les décors urbains (dont l'utilisation extérieure du fameux building sans fenêtre de la NSA à New-York, -même si officiellement ce building-bunker appartient à ATT-). Malheureusement le scénario de Winter Kills déçoit, le film ne présente qu'un intérêt très limité par son contenu, les dialogues et les situations mises en scène sont la plupart de temps médiocres, complètement artificielles. William Richert n'est pas une pointure de la mise en scène, et cela se ressent. Une forte déception. On a très loin de la qualité de Les 3 jours du Condor qui le précède chronologiquement de quatre ans, sur un sujet proche. Thoret procède à des choix souvent étranges, dans sa collection "Make my Day". J'espère pour lui qui a le soutien de ses chefs, mais j'ai un doute paranoïaque à ce sujet.


Répondre

De verdun, le 21 mai 2020 à 19:28
Note du film : 4/6

Ce titre inconnu au bataillon, inédit dans les salles hexagonales et réalisé par un cinéaste peu prolifique, vient d'être exhumé par Jean-Baptiste Thoret pour rejoindre les rangs de son indispensable collection dvd/blu-ray "Make my day" chez Studiocanal.

Sur le papier, Winter kills ne propose rien de bien original. Il s'agit d'un énième film traitant de l'assassinat de JFK sur un mode complotiste, comme l'annonce le résumé présent sur la jaquette du DVD: "Dix-neuf ans après l'assassinat de son demi-frère alors président des Etats-unis, Nick Keegan (Jeff Bridges) est contacté par un homme qui prétend être le deuxième tireur. Keegan se lance alors à la recherche de la vérité et pénètre dans le monde délirant des théories conspirationnistes".

Mais dès les premières minutes,Winter kills affirme une originalité évidente. Alors que Complot à Dallas, JFK voire notre franchouillard I comme Icare, frappent par leur gravité et leur didactisme, le film de William Richert traite le sujet de manière humoristique. On rit très souvent au court du visionnage de cet OFNI. En outre, contrairement aux films susvisés, les auteurs ne choisissent pas UNE théorie du complot mais balaient toutes les hypothèses conspirationnistes: Nick Keegan doit affronter tour à tour la mafia, Cuba, un studio furieux d'avoir perdu sa star, son propre père…

Malgré l'absence de réputation du réalisateur, la mise en scène est sans génie mais soignée, bien aidée par une belle photo du génial Vilmos Zsigmond. Les décors sont bien choisis, parfois très impressionnants, comme la base de renseignements où siège Anthony Perkins.

De gros moyens ont été mis à la disposition du cinéaste, comme en atteste également la distribution prestigieuse. Jeff Bridges est de toutes les scènes et, chose plus surprenante, John Huston, qui a des rôles assez brefs dans la plupart des films où il est acteur, est très souvent présent à l'écran et offre un numéro savoureux de magnat complètement pourri, qui ressemble à celui de Chinatown mais en plus grotesque. Son irruption en slip rouge est impayable pour ne citer qu'un exemple.

Le reste du casting est l'occasion d'un défilé de stars: Anthony Perkins, Tomas Milian, Elizabeth Taylor, Sterling Hayden, Richard Boone, Eli Wallach, Dorothy Malone, Ralph Meeker, Toshiro Mifune ou encore Brad Dexter ne font, pour la plupart qu'entre eux, qu'une simple apparition. William Richert voulait que chaque personnage soit incarné par une icône du cinéma, mais on ne peut que s'interroger sur l'utilité d'une telle distribution: était-il indispensable de confier à un acteur de l'envergure de Toshiro Mifune un rôle aussi insignifiant (2 minutes à tout casser) de majordome ? Les personnages ne sont, à part celui joué par John Huston, que des esquisses sans profondeur.

Par ailleurs, on regrettera une intrigue inutilement alambiquée, même si cette confusion est volontaire, en adéquation avec l'embrouillamini dans lequel se trouve notre héros. Maurice Jarre s'est contenté de réorchestrer le thème principal qu'il avait composé pour Le dernier nabab.

Par conséquent, Winter Kills n'est pas un chef-d'oeuvre mais une curiosité assez passionnante qui possède un ton très personnel, très singulier et dont on peut recommander le visionnage toutes affaires cessantes.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0044 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter