Dans le numéro 2, Matrix reloaded, il y avait, au moins une longue scène de bravoure sur une autoroute où les acteurs se castagnaient en sautant au milieu et au dessus des voitures et des camions lancés à vive allure ; c'était beaucoup trop long mais on avait son content de scènes acrobatiques parfaitement filmées. Et comme nous avons tous en tête le cauchemar de ce que nous pourrions être, pauvres malheureux humains, lancés dans pareilles circonstances, nous arrivions à frémir : il faut toujours un minimum d'identification aux personnages pour partager leurs émotions. Dans n°3, Matrix revolutions, la scène de bravoure – mais qui dure bien trois quarts d'heure, ce qui est une performance réelle, mais profondément ennuyeuse – se passe dans les profondeurs de la cité terrestre de Zion, attaquée par les machines.
Je défie quiconque de comprendre avec précision les différents épisodes de cette attaque, faite de brouhaha, d'explosions, de bourdonnements, et de tout le bataclan. Je sais bien que Fabrice del Dongo, dans La chartreuse de Parme ne comprend, lui aussi, que couic à ce qui se passe sur le champ de bataille de Waterloo, perdu entre charges, escarmouches et contre-charges. Mais enfin, les Wachowski ne sont pas tout à fait Stendhal et leur film n'est guère bâti que sur ces séismes visuels et sonores. Je sais aussi que les sous du producteur, si considérables qu'ils étaient, devaient être employés avec un vrai sens de la rentabilité et qu'il aurait été de mauvaise pratique de n'employer les spectaculaires pieuvres métalliques que dans trois ou quatre minutes ; là on en a son content et même sa saturation. On applaudit lorsqu'elles forment un nuage comparable à ce qu'aurait été une vertigineuse nuée de chauves-souris apparentées à notre vieux camarade Dracula, mais on a vite épuisé l'intérêt du procédé. Que dire de la stupidité infinie du scénario, de sa nullité intellectuelle ? On est affligé pour les collégiens et les lycéens qui ont pu se laisser impressionner par ce pathos grotesque corseté dans des tirades que je n'ai pas eu le courage de relever pour en reproduire l'inanité… Disons que le film, dans ses dernières images, se montre tel qu'il est : un chromo de soleil levant sur un paysage de tours ; c'est vert, rose, violet, bleu, jaune : on croirait voir une de ces aquarelles que des ateliers chinois produisent en quantité industrielle pour être vendues place du Tertre à Montmartre à des générations de gogos satisfaits.Bon. Jai fini la trilogie Matrix. Maintenant je vais regarder du cinéma.
mouai,mouai…bien qu'étant meilleur que le 2ème ce dernier épisode m'a tout de même décu quelque part.Dommage car ces deux suites un peu loupées gache la série et font ombre au premier de manière décevante.Quel gachis que tout ceci!
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