C'est bien "sans queue ni tête" que je veux dire : dans mon souvenir, le film est cousu d'invraisemblances et de moments burlesques dont je saisissais mal – à l'époque – l'intérêt ou l'ironie. Et à l'époque aussi, j'aimais que les histoires fussent linéaires, comportant un début et une fin, un récit maîtrisé, voire un épilogue où tout s'expliquait (c'est mon côté "Comtesse de Ségur" : à la fin, on sait ce que sont devenus ou deviendront tous les personnages ; j'adore toujours la Comtesse de Ségur (née Rostopchine), mais je me satisfais bien davantage de récits plus déstructurés).
Quant à Antonioni, non, je campe sur mes positions ; je n'ai jamais rien vu de lui qui me plaise. Mais bon ! Chacun son truc !
« Lucia Bose a tourné avec Antonioni, Bunuel, Cocteau, on retrouve avec elle une exigence artistique à la hauteur de celle d'Ivana Karbanova. Mais ce qu'il faut souligner surtout ici, c'est que la carrière, l'itinéraire de ces comédiennes n'est sans doute pas comparable. »
Lucia Bose a même tourné avec Duras, si ça peut vous faire plaisir : «Nathalie Granger». Mais la même année – 1972 – elle jouait Elizabeth Bathory dans un film d'horreur espagnol. Me connaissant, il n'est pas dit que des deux, c'est le Duras que je vais préférer…
Je ne partage pas du tout votre point de vue sur Antonioni, monsieur l'Impétueux !
Mais vous n'êtes pas le seul à renier Antonioni, le critique éminent Jacques Lourcelles parlant à son propos de "grand illustrateur de poncifs, dépourvu de toutes les qualités qui font la force et l'originalité du cinéma italien"…"une gravité solonnelle qui impresionne beaucoup les spectateurs de festivals".
J'ai été pour ma part impressionné par le scénario et la mise en scène de blow up et de la nuit (avec en plus dans ce film l'interprétation sublime du couple Marcello Mastroiani et de Jeanne Moreau). Le désert rouge, l'aventura, chronique d'un amour sont aussi très bons voire beaucoup plus…
Il y a du génie évident dans ce metteur en scène : les premières minutes de son premier long métrage "chronique d'un amour" en sont une manifestation éclatante. Un plan séquence superbe, une atmosphère étrange, une utilisation optimale de la profondeur de champ.
En arrière plan de ces fims, il y a aussi le portrait d'un pays, ses miséreux et ses privilégiés (qui souffrent selon l'analyse de l'excellent ouvrage consacré à Antonioni et paru chez Taschen – d'une "sorte de malaise proche de celui de la Nausée de Sartre").
Et il y a lucia Bose, 19 ans, Miss Italie, la petite copine de Arca1943, qui surpasse allégrement Beba Loncar et autre Karbanova.
Merci pour ce trip "pop-art" plus-sixties-tu-meurs. Bien sûr, Joseph Losey est l'auteur de grands films sérieux, et vraiment très bons, comme Le Messager et Monsieur Klein, mais il avait bien le droit aussi de s'amuser, cet homme ! Et Monica Vitti aussi, d'ailleurs. Plutôt qu'aux aficionados de Losey, je recommande plutôt ce film très divertissant aux spectateurs de la série des Flint !
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