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De PM Jarriq, le 14 août 2008 à 14:33
Note du film : 6/6

Souvent, L'ange ivre m'a fait penser au réalisme poétique à la Prévert-Carné, et le personnage de Mifune n'est pas sans évoquer au début, Pépé le Moko. On sent aussi des traces de l'expressionnisme allemand, dans le maquillage du tuberculeux, et les cadrages penchés et en contre-plongée, pendant les scènes de violence.

Théâtral et confiné, L'ange ivre est une belle histoire d'amitié, une tentative désespérée de rédemption, une énième lutte contre plus fort que lui, pour le vieux médecin ivrogne. Pétri d'humanité, mais jamais mièvre, celui-ci est le coeur du film, mais c'est Toshiro Mifune qui crève l'écran : à peine reconnaissable, tant il est jeune et efflanqué, l'acteur compose un rôle de voyou malade et déchiré, où subsistent quelques vestiges de l'enfant qu'il fut ("Rêve à ton enfance", lui conseille le docteur, alors qu'il tente de se rétablir). Ses coups de colère, ses expressions outrées, lors de son humiliation, laissent percer une énergie difficile à contenir. Le face à face avec Shimura est une splendide réussite, que les deux acteurs partagent avec la troisième star du film : cette mare d'eau fangeuse, puante, où s'engloutissent les espoirs et les destinées.

Pour un film de 1948, la réalisation de Kurosawa est bourrée d'effets (ralentis lors du cauchemar, ellipses, fondus-enchaînés à répétition) très en avance sur leur temps, qui rendent L'ange ivre tout à fait abordable 60 ans plus tard.


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De Arca1943, le 17 janvier 2008 à 04:05
Note du film : 6/6

J'ignore ce que la censure américaine laissait passer exactement en 1947, mais j'ose croire que le néoréalisme italien était allé faire son tour au Japon comme ailleurs. À voir ce film, ça ne m'étonnerait pas. La raison pour laquelle le remake de Scorsese est voué à l'échec (et d'ailleurs je l'espère, là !), c'est que la réussite éclatante de L'Ange ivre est indissolublement liée au contexte historique qui l'a vu naître : "Ruines non seulement matérielles mais morales…" disait le comte Sforza de l'Italie en 1945. Cette observation m'est revenue en tête pendant que je revoyais ce drame bouleversant d'Akira KurosawaTakashi Shimura et Toshirô Mifune sont en feu. Ce microcosme d'humanité déchue en dit très long. Mais quel sens aurait aujourd'hui de refaire cette histoire toute simple, élémentaire comme l'histoire du colleur d'affiches qui se fait voler sa bicyclette ? L'idée d'un remake de L'Ange ivre est une lamentable ineptie, une ignominie, une erreur !


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reedition de ce film en dvd


De cormega, le 5 novembre 2006 à 18:15
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Ce qui me marque le plus dans ce film, c'est la beauté plastique des images. Je viens de le découvrir et je pense que je vais être marqué pour longtemps par la puissance visuelle de ce film.

Les séquences alternent entre naturalisme et expressionisme. Le ton est tantôt néo-réaliste (pour les plans extérieurs notamment visant à montrer la misère du quartier) et tantôt expressioniste lorsqu'il s'agit de décrire le milieu des yakuzas. Et puis il y a pérpétuellement une audace dans l'utilisation des cadrages ou de la lumière qui en font pour moi un film hors-normes. C'est le septième film de Kurosawa, le génie est déjà bien présent.

L'histoire est également très belle et malgré le pessimisme général du scénario l'humanisme de Kurosawa est bel et bien présent, surtout à travers le relation entre le médecin (Shimura) et ses patients, et même avec le jeune yakuza (Mifune) pourtant peu docile.


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De criniere, le 20 juin 2006 à 15:03

oui pour réedition de l'ange ivre.


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