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Oubliez Bond, c'est Flint le plus cool !


De vincentp, le 13 août 2013 à 12:12

James Coburn, on le retrouve à l'aise dans tous les genres : le western (La chevauchée de la vengeance,…), le drame (Opération clandestine), le film d'aventures (Cyclone à la Jamaïque), le film de guerre (Croix de fer), à tous les âges de sa longue carrière. Il ne possède pas un physique de jeune premier, mais une présence physique et joue juste, de façon naturelle, plutôt dans des rôles d'individu solitaire et à forte personnalité.

Les films parodiques décoivent souvent : au bout de vingt minutes, on a fait le tour des attributs liés au héros (en décalage avec les normes auxquelles il se réfère) et ensuite l'intrigue se traîne en longueur. Il vaut mieux ne pas trop se référer à un modèle et concevoir un univers original dès le départ (ex : Le bal des vampires).


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De Impétueux, le 13 août 2013 à 08:40
Note du film : 4/6

Entre deux sessions – matinale et vespérale – des Championnats du monde d'athlétisme, un divertissement désinvolte est de mise pour reposer le spectateur engagé qui souffre avec les athlètes (et bien davantage qu'eux, puisqu'il participe à toutes les courses et tous les concours). La moqueuse parodie des aventures de James Bond menée par un Derek Flint souverain d'aisance est tout à fait appropriée.

Comment oublier ce que fut l'irruption de Bond dans le paysage assez terne des films d'action et d'espionnage, à la fin de 1962 ? En une seule apparition (Dr. No), Sean Connery, idéalement choisi, ringardisait pour toujours Lemmy Caution, OSS 117 et Francis Coplan. La franchise, comme on dit aujourd'hui, s'ouvrait une voie royale, qui se perpétue encore aujourd'hui, cinquante ans après, même si elle est absolument dénaturée.

Puisque le personnage avait un succès pareil, comment n'en pas créer un en poussant à l'extrême tous les traits qui avaient fait le succès du modèle ? Et de le faire de façon détournée, parodique, sans tomber dans ce qui aurait été une ennuyeuse surenchère si on avait fait dans le genre grave et sérieux (c'est bien d'ailleurs ce que l'on peut reprocher aux récentes moutures de James Bond)… De fait, si Bond est un subtil connaisseur des grands crus, goûtant comme personne un Dom Pérignon 1951, Flint peut, à la simple mention de traces de safran, de fenouil et d'ail mêlées au curare d'une flèche empoisonnée, discerner le quartier de Marseille où un type particulier de bouillabaisse est servi. Si Bond collectionne les bonnes fortunes féminines, Flint, lui, est à la tête d'un véritable harem de quatre jeunes femmes ravissantes qui non seulement s'entendent parfaitement mais ont aussi le cœur assez vaste pour accueillir, à la fin, une nouvelle favorite, la méchante repentie. Si Bond est un virtuose du Walther PPK, Flint néglige le pistolet au profit d'un briquet comportant 82 fonctions, 83 si on l'utilise pour donner du feu

Flint peut également, d'un souffle de sarbacane, clouer une mouche à un mur en moins d'une seconde, arrêter son cœur quelques heures afin de se relaxer, et pratiquer en quelques instants une opération d'urgence pour sauver l'irascible Cramden (qu'on ne peut appeler son patron, puisque il refuse toute autorité) d'un empoisonnement certain. Il est d'ailleurs à peu près omniscient, quoiqu'il s'en défende plaisamment; c'est dire ! Malheureusement la parodie ne peut plus, à un moment donné, tenir le rythme et l'intrigue se banalise tout à fait normalement.

On s'amuse bien de retrouver les paradigmes de la modernité 1966, dans les décors psychédéliques, l'attrait pour les gadgets, les chevelures crêpées des jeunes femmes et, comme le signale narquoisement Tamatoa, la désuétude des effets spéciaux. Et on retrouve les ordinateurs de l'époque, qui emplissaient des pièces entières et triaient des cartes perforées qu'ils recrachaient en clapotant. On retrouve aussi le vieux mythe des scientifiques fous, en tout cas si imbus d'eux-mêmes qu'ils prétendent imposer au monde leur vision morale. Et si les perturbations climatiques rendent, c'est vrai, un son bien actuel, on peut discerner aussi la démarche puritaine qui voudrait interdire toute dérive du politiquement correct

La démarche féline, l'allure désinvolte, l'aisance cavalière de James Coburn, Derek Flint idéal font beaucoup pour le succès du film et l'agrément qu'on prend à le regarder. Lee J. Cobb, en patron d'une agence intergouvernementale bourru, vite dépassé par le moindre événement, secrètement admiratif de Flint, n'est pas mal du tout. Les filles sont aseptisées et jolies. Il manque un vrai méchant pour donner un peu de substance, mais Notre homme Flint tient bien la route. D'ailleurs je crois me souvenir que F comme Flint, deuxième incarnation du personnage est meilleur encore. J'irai y faire un tour bientôt.


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