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Une restauration numérique fabuleuse !


De JIPI, le 21 octobre 2014 à 10:00
Note du film : 4/6

Optant pour un visuel conséquent, "French Cancan" préfère attarder ses images sur le côté spectaculaire et reluisant d'une époque.

Noyés dans des couleurs éblouissantes, le récit, absorbé par une figuration babylonienne et des décors frisant le péplum, peine énormément à s'arracher d'un statut de spectacle.

Dans de telles conditions, le spectateur privé d'investissement affectif, s'abandonne à des images colorées, montrant dans un déroulé scintillant, une reconstitution cohérente, ceci grâce à un budget conséquent, réservé à une œuvre préférant distraire qu'émouvoir.

La présence de la plus grande partie de la génération des comédiens, fantaisistes et chanteurs renommés de ces années cinquante, demeure un point vraiment positif.

Une agréable suite d'apparitions surprises ou programmées, dans plusieurs aspects humant certains parfums des "enfants du paradis" dans un ouvrage cossu, conçu uniquement pour éblouir.


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De vincentp, le 5 octobre 2010 à 12:08
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Le père Noel viendra peut-être à votre secours ! Vieux vaut cela que noyer votre portée !


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Feu d'artifice


De Impétueux, le 3 octobre 2010 à 23:17
Note du film : 6/6

Drôle de film, French cancan, film lumineux, enchanté, d'une énergie vitale et d'une gaieté qui emportent tout ; c'est précisément cette gaieté qui est singulière, qui met le monde du spectacle dans une optique assez particulière. Le bonheur n'est pas gai conclut le Narrateur à la fin du Plaisir de Max Ophuls ; la gaieté de French cancan est un délicieux moment d'artifice (et d'artifices) qui unit des tas de gens qui n'attachent, finalement, pas beaucoup d'importance aux sentiments, à la stabilité, à la paix de la vie. Monde de la fête, de la nuit, du champagne, des amours interchangeables, de l'excitation perpétuelle et de la perpétuelle illusion.

Le feu qui brûle Danglard (Jean Gabin, souverain !), c'est l'insatiété continue d'un homme qui ne vit que pour les frémissements, les orgasmes de la scène et des applaudissements d'un public qui oublie tout dans le charivari, dans le tourbillon, dans la griserie de l'illusion ; illusion magnifique et aveuglement de tous, des danseuses qui illuminent le Moulin rouge lors de son inauguration, mais qui finiront, toutes ou presque, comme la pauvre Prunelle, clocharde qui a eu, elle aussi, son heure de gloire et pour qui le succès a passé.

French cancan est un film magnifique et poignant, d'une beauté formelle exquise, d'un rythme exceptionnel ; personne ne peut résister au carrousel des vingt minutes finales où, de toutes parts et sous tous les angles, les danseuses brûlent le parquet du Moulin rouge, où le public est saisi d'une sorte de folie collective, où les hauts-de-forme s'envolent et où la frénésie saisit chacun. Frénésie, je ne vois pas de mot plus approprié; la grande illusion du spectacle, les décors, les costumes de scène, la volonté de s'amuser coûte que coûte, l'ivresse et la fantaisie, tout y est.

Pléthore d'acteurs, tous mieux dirigés les uns que les autres, y compris des silhouettes qu'on voit toujours dans les films de Renoir, Valentine Tessier, Gaston Modot ou Max Dalban ; silhouettes toujours croquées d'un trait agile, comme le fait remarquer un des suppléments de qualité de l'édition (peu de physionomies dont on ne se souvient, fussent-elles fugaces) ; enchantement de couleurs, dont l'artificialité va, d'ailleurs, tout à fait dans le sens de ce que souhaite Renoir : montrer la distance, le décalage entre la vie et la scène…

French cancan est un film important, une sorte de testament hédoniste et sarcastique ; joyeux amoralisme des comportements, rythme infernal des vies mangées par la nuit et la fête, indifférence au lendemain… Magnifique et brûlant.


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