Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Pour faire oublier "Les Godelureaux.."...


De Tamatoa, le 2 mars 2013 à 17:44
Note du film : 6/6

Quelle merveille ! Quelle leçon de cinéma, de talents, de morale ! Quel régal que de (re-re-re-re) voir ce monument Michel Simon dans ce double rôle qu'il maitrise avec l' éblouissant jeu qu'on lui connait. Rien ne cloche dans cette oeuvre de Guitry. C'est de l'or ! Oû que l'on se tourne, ce n'est que virtuosité, aisance, génie. De la cuisse de poulet cédée à Alain au prix de l'aile, par sympathie, à la roublardise de Marguerite Pierry, absolument parfaite, via les employés de maison, futurs Mr et Mme Cruchot et les admirables face à face entre Albert et Alain Ménard-Lacoste, c'est un dessert savoureux, délectable qui n'en finit pas. Je fais fi de la prestation de Lana Marconi qui n'est pas là dans son meilleur rôle comme j'oublie que ce film est inclassable. Noir, certes, mais drame ou comédie dramatique ? En tout cas d'un réalisme féroce. Et cette façon de faire chanter Mouloudji en fond sonore à peine audible est une trouvaille magnifique. J'ai du voir ce film des dizaines de fois. Et le miracle a lieu à chaque projection. La scène oû Albert prend l'identité d'Alain me bouleverse. Quand il le peigne avec délicatesse est un grand moment qui peut passer inaperçu aux yeux de ceux qui ne s'immergeraient pas complètement dans l'âme de cette oeuvre. Je suis d'avis que Alain Ménard-Lacoste ne part pas se foutre à l'eau à la fin du film. Il vient de comprendre trop de choses pour aller les noyer…

Je place ce film parmi les meilleurs de Guitry . Avec des dialogues étincellants.

"-Je ne te retiens pas !-"
"- Et bien moi, je te retiens…-"
"- Je ne te raccompagne pas…-"
"- Tu es trop Honnête pour être poli…-"

Pourtant, le maître ne prête à ce film que sa voix irremplacable. Il n'apparait que dans le générique. Ses génériques fameux dont il a le secret. C'est un Guitry intimiste comme l'était La poison ou bonne chance, loin de la magnificence des Perles de la couronne ou autre Si Versailles m'était conté. Un Guitry désabusé comme il le fut très souvent au cinéma et dans sa vie. Mais tellement lucide.

La vie d'un honnête homme doit être projeté dans nos écoles. Il est question de remettre en selle les anciens cours de morale, en vogue dans les années 60/70. Alors pourquoi, tant qu'on y est, ne pas passer par le talent, le sublime ? Et donner aux bambins l'envie de revoir, plus tard, ce drôle de Monsieur si laid à qui il arrive toutes ces choses terribles qui les attendent…


Répondre

De Impétueux, le 17 juin 2007 à 21:11
Note du film : 4/6

Le nez de Claude Gensac – la future Mme Cruchot – est trop pointu pour parvenir – ou être jamais parvenu – à faire frémir en moi ce que peuvent susciter les pommettes hautes d'une Elsa Martinelli ou d'une Stéphane Audran qui sont, à mes yeux, le comble du charme…

Mais qu'importe ceci ! En revanche, la question que vous me posez sur le sort d'Albert Ménard-Lacoste après la fin du film est des plus intéressantes : un peu sottement, j'aurais tendance à écrire que Guitry, sceptique s'il en est, n'est pas pour autant jamais désespéré ; donc, une nouvelle vie peut commencer. Mais dans un soir de cafard, il peut bien m'arriver de songer le contraire…

Vous savez bien que le muret qui sépare tragédie et comédie est ridiculement facile à franchir…


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0042 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter