Exhibition est un titre à la fois raccrocheur (aspect renforcé par la publicité, en partie fausse : «le premier film hardcore français») et conforme au contenu explicite du film. Consacré à cette forme de cinéma qui consiste à exhiber les gestes de l'amour, il est aussi un strip-tease total de Claudine Beccarie. Cette dernière, spécialisée de longue date dans le cinéma érotique a vu son heure arriver avec la vogue (ou plutôt son extension dans l'exploitation cinématographique) du porno «raide» (hardcore), car elle fait partie de cette petite équipe, déjà vue dans Les jouisseuses et quelques films récents, qui ne laissent dans l'ombre ni leur anatomie ni leur dextérité. Après des rôles quelconques, des contributions à des films tels que Change pas de main (évoqué dans Exhibition*, elle apparaît pour elle-même – actrice médiocre, sauf peut-être d'un certain point de vue, celui de sa spécialité. Mais actrice qui ose…) (La saison cinématographique 75)
Analyse tirée de La Saison cinématographique 75 :
"Le film de Davy nous la montre dans l'exercice de ses fonctions, et pas toujours de manière réellement distanciée et critique. On doit porter au crédit de l'intelligence du réalisateur de nombreuses scènes remarquables mais l'ambiguïté d'Exhibition n'en subsiste pas moins Davy provoque Claudine Beccarie et ses partenaires, les questionne (sur les rapports entre leur métier et la prostitution, sur le plaisir, sur leur morale et leur conscience personnelle et professionnelle, etc.), les spectateurs n'ignorent rien de la biographie de Claudine Beccarie de quelques uns de ses problèmes, de la manière dont elle assume sa carrière ; mais la volonté critique déclarée à rencontre du cinéma érotique esquive une critique de la production et des méthodes qui ont entraîné à l'expansion d'un spectacle érotique faussement libéré. Deux ou trois phrases égratignent de vagues agents de cette production. La critique est réduite à ceux qui s'offrent en spectacle. L'insistance avec laquelle Davy traque les problèmes intimes de Claudine Beccarie selon les procédés surannés du cinéma vérité et quelques effets superficiels du psychodrame à la Jean Rouch mâtiné de trucs télévisuels met la psychologie de l'héroïne au premier plan, et on regrette que l'enquête auprès des spectateurs sortant d'une salle spécialisée ne soit pas approfondie. L'essentiel du phénomène n'est guère perçu dans ce film, auquel on doit tout de même quelques éléments de dossier et un témoignage qui se faufile dans les meilleure séquences."
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