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Droit au coeur ?


De Impétueux, le 16 octobre 2011 à 12:50
Note du film : 2/6

Le fil de discussion initial de ce film étant composé de 32 messages, dont une très grande majorité n'a absolument rien à voir avec le sujet (y compris nombre de mes propres interventions), je crois préférable d'ouvrir une nouvelle fenêtre qui, je l'espère, et si elle donne lieu à conversations, ne sera pas trop dénuée de rapports avec Arizona dream.

J'ai trop souvent, ici, défendu, flamberge au vent et étendard déployé, le cinéma de Kusturica pour ne pas m'arroger le droit de dire tout le mal que je pense de cet étrange machin qui me semble très extérieur à l'œuvre du réalisateur, bien qu'on puisse juger qu'il en présente, superficiellement, toutes les apparences, et même tous les tics (par exemple la constance de la présence d'animaux, ici poissons, chiens de traîneaux, porcelet, tortues), que le jeu des acteurs soit, comme de coutume, survitaminé, que la musique soit de Goran Bregovic et qu'on y trouve, ici et là, ces images étranges et magnifiques qui fascinent tant dans d'autres réalisations (ici les limousines présentées sur des sortes de pilotis, l'embrasement final de l'arbre devant qui ondoie le poisson volant, par exemple).

Après avoir reçu, au festival de Cannes, la Palme d'or pour Papa est en voyage d'affaires et le prix de la mise en scène pour Le temps des gitans, Kusturica est sollicité pour tourner un film aux États-Unis. Je suppose que ce genre d'apparente aubaine ne se refuse pas souvent, surtout si la distribution comporte des vedettes de première magnitude, comme Faye Dunaway et Johnny Depp ou une momie célèbre, comme Jerry Lewis.

Le premier malheur est que le film, conçu en 90-91 se tourne aux pires moments du conflit dans les territoires de l'ex-Yougoslavie, : la Bosnie-Herzégovine proclame unilatéralement son indépendance en octobre 91 et cette autoproclamation est bizarrement reconnue par les États-Unis et l'Europe en avril 92. Dès lors la guerre civile éclate, les massacres commencent, les déplacements de population prennent de l'ampleur. On peut comprendre que les déchirements d'un pays si singulier, mais à qui Kusturica était fondamentalement attaché, les craintes pour les siens, l'écroulement des illusions d'un destin collectif aient profondément perturbé le cinéaste.

Mais tout autant, précisément, on peut se demander si la transposition des merveilleuses folies balkaniques dans un Arizona sans histoire ancestrale, avec des acteurs imbibés jusqu'au fond d'eux-mêmes du rêve américain était une bonne idée. Un réalisateur aussi empreint et marqué par son appartenance territoriale, par la civilisation de son peuple que Kusturica peut-il, sans risque pour sa propre cohérence, tourner quelque chose qui atteigne la même dimension universelle que les films de son enracinement ? Allez faire tourner à Pagnol, à Guitry des films qui ne soient pas empreints de l'esprit de Provence pour l'un, de l'esprit de Paris, pour l'autre…. Et je gagerai volontiers que les films les plus importants de Renoir ne sont pas ceux de sa période étasunienne…

C'est là un débat que nous avons eu, de temps en temps et qui est, de ma part, davantage une position stable qu'une certitude, mais dont j'attends encore les contre-arguments… Toujours est-il que ne suis pas entré du tout dans Arizona dream, n'ai trouvé aucune pertinence, aucune cohérence, aucun intérêt aux trépignements des protagonistes d'un film qui dure bien trop longtemps sans jamais qu'on n'y trouve les miraculeuses parcelles d'émotion si présentes dans Underground, Chat noir, chat blanc ou La vie est un miracle.


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De Impétueux, le 9 mai 2008 à 13:43
Note du film : 2/6

Jolem, vous n'avez pas utilisé bite et chier dans vos messages ? Y compris dans la partie censurée (non pas de mon fait, au demeurant, je crois) ? Vous n'avez pas écrit cela ? Je vous en donne acte, bien volontiers.

Mais j'admets moins facilement ce ton totalement empreint d'une sorte de haine de l'âge, qui n'est vraiment opportune ni sur le fond, ni sur la forme.

Sauf à considérer que tout le cinéma est né avec vous, vos propres goûts et votre propre vision du monde,mais que vous le vouliez ou non, de toute façon, des milliers de films de tous les temps et de tous les pays sont là, trésors superbes et – pour la plupart, à vous lire – ignorés de vous. C'est votre affaire.

Cela dit, comme le dit très opportunément Freddie D, si, dans le désordre, pour tel et tel film, le genre considéré, le noir et blanc, la date de sortie, le style du réalisateur, la forme du récit, la technique vous déplaisent, pourquoi allez-vous y mettre votre nez ?

Si les nanards des Années Cinquante, dont je fais mon miel, vous paraissent atterrants (je ne suis pas loin, souvent, d'avoir le même avis, mais c'est une autre histoire), n'allez pas me lire ! Si le cinéma italien vous débecte, n'ouvrez aucun message d'Arca ; si les savantes interventions de vulgarisation technique d'Azurlys vous paraissent trop longues, sautez-les. Demeurez bien confiné dans votre ressenti de l'immédiat, sans jamais relier les films entre eux, sans jamais établir de rapports entre différents réalisateurs, sans, comme y excellait Gaulhenrix, analyser une séquence significative, sans réfléchir jamais à quoi que ce soit ; là encore, c'est votre affaire… Après tout, je laisse bien des tas d'amis de DVD Toile commenter les films japonais, qui ne m'intéressent pas.

Ah ! Berlusconi, moi, sûrement pas ! Je suis trop colbertiste (au cas probable où vous l'ignoreriez, ce mot désigne la politique économique suivie par Colbert, contrôleur général des Finances de Louis XIV -1638/1643/1715) et gaulliste pour être libéral !

Mais vous, Besancenot, ça ne me surprendrait pas. Vraiment pas.


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