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Beauté d'un film


De vincentp, le 17 mars 2018 à 22:53
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Revu sur grand écran, Sanshô dayû, réalisé par Mizoguchi en 1954, est une oeuvre parfaite, monument du cinéma, dont la chronique constitue un défi ! Atout premier de Sansho Dayu : son propos développé sur 120 minutes, brassant une quantité considérable de thèmes existentiels provenant d'une oeuvre écrite en 1913 par Rintao Mori, relatant une histoire médiévale nippone. Des séquences mettent aux prises des personnages emblématiques des oppositions de la société humaine (hommes et femmes, riches et pauvres, jeunes et vieux, lettrés et incultes). On parle beaucoup, on se rudoie, les fortes personnalités tentent de faire valoir leur point de vue, sous le joug de la répression féodale féroce, basée sur l'esclavage. Une forte souffrance physique et intellectuelle est portée au regard du spectateur. Et puis vient la leçon humaniste d'évidence assénée par des personnages inspirés, le tout accompagné par une musique discrète et lyrique.

Atout second de cette oeuvre : sa perfection formelle, ses plans très soigneusement composés via une mise en scène invisible. La gestion des déplacements physiques, ou le placement statique des personnages sont des modèles du genre, avec pour ma part une préférence pour les scènes situées dans les grands espaces (par exemple, la vue en plongée semble-t-il sur Kyoto depuis la forêt environnante). Le rythme et l'éclairage conjugués apportent la touche poétique et dramatique souhaitée par Mizoguchi. La jeune fille entre lentement dans l'eau qui se déplace autour d'elle sous forme d'ondes, éclairée par une lumière divinatoire. Mais perfection de fond et de forme ne signifie pas adhésion obligée du spectateur : le récit est émouvant, mais ne correspond pas complètement à ma sensibilité. En transes pour Charulata ou Des jours et des nuits dans la forêt de Satyajit Ray ou pour les films de Ozu, je reste un peu extérieur à certaines des oeuvres de Mizoguchi.


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De Impétueux, le 24 novembre 2006 à 13:38

Je conçois que la longueur et l'indigestibilité de mon message vous aient retenu de le bien lire jusqu'au bout : car, in fine, j'ai écrit : "la découverte n'est plus ni de mon goût, ni de mon âge, si ce n'est fortuitement". Ce "si ce n'est fortuitement" est la clef de ce que vous citez comme sortant de la période 1930-1980 dans quoi je ne suis donc pas tout à fait confiné. Pur hasard, quelquefois, comme pour la découverte de Lucas Belvaux, insistance de ma progéniture pour Sofia Coppola ou sympathie pour les slaves, pour Mikhalkov et Kusturica.

De la même façon, en littérature, mon goût pour les auteurs morts est (un peu) contrebalancé par l'intérêt que je porte à Patrick Modiano ou Michel Houellebecq (il est vrai que l'un est le romancier du passé trouble, l'autre celui du mépris du monde moderne).

Alors, comme ça, il y a deux hommes en moi ? Deux, seulement ? Vous êtes certain ? J'en vois bien davantage !


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