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Dans un coffret triple avec Olmi et De Seta


De vincentp, le 18 juin 2012 à 23:42
Note du film : 5/6

4,8/6. Les jours comptés (1962) passe en revue très méthodiquement tout une série de concepts : le temps, l'espace, les rapports humains, sociaux et politiques,… avec quelques traits d'ironie très italiens, qui rendent l'ensemble digeste, vivant, proche des préoccupations de gens ordinaires comme vous et moi. La forme (prises de vue, lumière, musique syncopée) semble explorer les possibilités offertes par le cinéma des années 1960 dans la même veine que celle suivie par Antonioni (L'eclipse), avec un sens marqué d'esthétisme visuel et sonore (trait très italien aussi). Lequel esthétisme souligne ici la cruauté du monde humain, en opposition avec les beautés terrestres et célestes. Des chevaux magnifiques se promènent ainsi en ville, mais apprend-on, ils se dirigent vers l'abattoir…

Des images portées par des cadrages sophistiqués, plaçant régulièrement les personnages dans un angle du cadre, soulignant leur place insignifiante dans le monde contemporain qui les entoure. Ainsi, au pied du colisée de Rome -semble-t-il- quelques individus repeignent sans y arriver vraiment un passage piéton… Les jours comptés souligne la petitesse des enjeux de la société humaine -tout est bon pour gagner quelques sous de plus- et la grandeur de quelques gestes de contreparties -Cesare confiant ses maigres économies à sa petite voisine en difficulté-.

Des images représentant les différents aspects de la ville -marquée par des inégalités sociales prononcées, par une construction hétéroclite- ou de la campagne -en voie de paupérisation et de désertification-. Le passage vers une société urbaine n'est pas montré sous ses meilleurs aspects. On admire un noir et blanc somptueux (la photographie est de Ennio Guarnieri qui a supervisé en 2011 la restauration numérique du film). Elle n'est pas sans rappeler aujourd'hui celles de Sandra (Armando Nannuzzi), de La fille à la valise (Tino Santoni), L'eclipse ou Huit et demi (Gianni Di Venanzo), La viaccia (Leonida Barboni),…. On cite souvent les réalisateurs et les acteurs italiens, un peu les scénaristes (comme Tonino Guerra) mais on tend à oublier les directeurs de la photo sans lesquels rien n'aurait été possible… Tonino Guerra : le scénariste a conçu pour Elio Petri un solide scénario, qui enchaine parfaitement les situations dramatiques ou cocasses entourant le personnage principal, à la recherche de valeurs authentiques, et du temps perdu.

Des images et des propos rythmant un récit méditatif et désenchanté, de grande qualité, moderne encore aujourd'hui (on ne dirait pas que Les jours comptés a aujourd'hui 50 ans), délivrant une vision politiquement engagée à gauche (voir la représentation qui est faite de la justice, avec cet avocat marron et ce procureur fanfaron !), mais susceptible d'intéresser un large public contemporain.


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De vincentp, le 29 avril 2012 à 15:32
Note du film : 5/6

Hum… Il était impossible de ne pas savoir durant l'Occupation que des français étaient victimes des agissements des nazis. La bonne attitude était de ne pas se compromettre avec l'ennemi : tel est le sens par exemple de Le silence de la mer. Une résistance morale et physique ferme et résolue. Le comportement des actrices que vous citez est bel et bien blâmable, et il est logique qu'elles aient été inquiétées pour cela à la Libération.

Le reste est plus une question d'appréciation. Je remarque que Claudia nie aujourd'hui la liaison en question, arguant du fait qu'elle n'est pas "volage". Probablement qu'avec le temps, elle s'est rendu compte de son erreur ou a conscience d'avoir été manipulé (comme hélas un peu auparavant -voir les suppléments de La fille à la valise). Les erreurs des uns doivent servir ceux qui suivent… Il est clair que le pouvoir politique (conjugué à l'argent) des hommes (qui mettent en avant ces aspects) fascine certaines femmes. On retrouve chez l'être humain un comportement identique à celui de l'animal : le roi des cervidés a pour lui une horde de femelles à sa disposition.

Nb : je ne vois pas le rapport entre le fait de ne pas voter et les lapins de La règle du jeu !


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