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Carpenter


De Torgnole, le 13 janvier 2012 à 18:47
Note du film : 5/6

"Je déteste les Carpenters !" nous dit John Trent alias Sam Neill lorsqu'il perçoit la musique sirupeuse qui traverse les murs de sa cellule capitonnée et noircie de croix manuscrites à l'instar de son visage crispé de folie.

John Carpenter de manque pas d'humour, mais ne sombre pas dans cette manie agaçante de la blague consternante qui dédramatise, comme si certains réalisateurs n'assumaient pas l'ambiance prescrite par tout bon film d'épouvante qui se respecte et sapaient un climat oppressant à couper au couteau d'une simple réplique à vocation hilarante du genre :"t'as pensé à ramener les croissants ?", sachant que cette boutade clamée avec assurance par le héros courageux s'adresse à un tas viscoélastique avec de longues dents baveuses qui ne pense évidemment qu'à bouffer de la chair fraîche (j'exagère à peine).

Paradoxalement, l'auteur reste sérieux dans la rigolade qui ne déraille jamais du caractère excentrique de ses personnages et permet à la folie ambiante de gagner du terrain au fil de l'intrigue. Sam Neill n'a jamais été aussi bien employé que dans ce rôle de chasseur d'arnaque, cynique et effronté, dont la rationalité sera ébranlée jusqu'à l'hystérie meurtrière. Les autres acteurs s'en tirent avec les honneurs, le surjeu est permis, voire encouragé, et Jürgen Prochnow, l'écrivain Sutter Cane (allusion à Stephen King à peine sous-entendue) ainsi que Julie Carmen, l'éditrice sexy Linda Styles, en font des tonnes pour s'enfoncer dans cette mise en abyme infernale.

Quant à la mise en scène, on ne peut que saluer le travail du chef habitué aux séries B qui pour un budget plus conséquent nous mitonne des effets aux petits oignons avec insertions subtiles de visions cauchemardesques : groupes de clochards déshumanisés armés de haches, enfants défigurés, vieil homme exsangue et hirsute sur une bicyclette cliquetante, chien miteux à trois pattes, créatures rampantes et tentaculaires… Les décors sont simples mais grâce à une lumière soigneusement travaillée et étonnamment moderne pour l'époque, ils permettent au bestiaire susmentionné d'animer cet univers démoniaque riche en surprises, car malgré quelques abus de montages saccadés avec images réutilisées, le rythme s'emballe et nous tient à la gorge jusqu'au bout de l'apocalypse.

Finalement, John Carpenter signe là son film le plus abouti, le plus réussi, car malgré bientôt deux décennies, L'Antre de la Folie n'a pas pris une ride et reste fier, debout sur ses deux pattes, dans le paysage de ce genre cinématographique usé jusqu'à la corde.


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De lych666, le 7 octobre 2006 à 19:39
Note du film : 4/6

C'est aussi mon Carpenter préféré, je me souviens en particulier d'une scène que j'aimais raconter à mes copains pour les effrayer, la fameuse scène de l'homme inquiétant aux cheveux blancs sur son vélo; quand le personnage interprété par Sam Neil conduit la voiture sur cette route de nuit, route interminable qui permet de rentrer dans la dimension de l'écrivain Sutter Kane, le bruit des cartes dans les rayons des roues du vélo : tictictictic… l'homme aux cheveux blancs est croisé plusieur fois et soudain renversé par Sam Neil, l'impact du corps sur le parre brise et ce visage livide déformé par la peur… Bouh.. J'en ai encore des frissons dans le dos… Et tous ces enfants aux visages meurtris courant au ralenti…beaucoup de scènes sont des perles de l'épouvante. J'aimerais bien revoir ce film, ça remonte à loin…


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