Je sais que ça va paraître blasphématoire aux fans de Carpenter, mais je trouve que ce film est son chef-d'oeuvre, le plus thématiquement cohérent, le mieux interprété (Neill n'a jamais été mieux) et bénéficiant des plus gros moyens.
Ce n'est pas blasphématoire, c'est la réalité, In The Mouth Of Madness est le chef d'oeuvre de Carpenter, à mettre en parallèle avec The Thing et Prince Of Darkness.
un film précurseur,une source d'inspiration inépuisable!
][film= un film déstabilisant.Je le compare souvent à "saw": aussi ingénieux.
les neurones se mettent en hyperaction fasse à un film aussi inventif.l'image de début et celle de
la fin démontre un certain génie dans les idées.c'est le meilleur de carpenter pour ma part.
Un très bon Carpenter, déstabilisant à souhait, voire carrément effrayant. Le coup du livre qui rend fou aurait pu être ridicule, mais ça marche. Et comme je m'entraîne ces temps-ci à parler le français de France, j'ajouterai que Sam Neill « pète les plombs grave ». (J'ai bon?)
C'est aussi mon Carpenter préféré, je me souviens en particulier d'une scène que j'aimais raconter à mes copains pour les effrayer, la fameuse scène de l'homme inquiétant aux cheveux blancs sur son vélo; quand le personnage interprété par Sam Neil conduit la voiture sur cette route de nuit, route interminable qui permet de rentrer dans la dimension de l'écrivain Sutter Kane, le bruit des cartes dans les rayons des roues du vélo : tictictictic… l'homme aux cheveux blancs est croisé plusieur fois et soudain renversé par Sam Neil, l'impact du corps sur le parre brise et ce visage livide déformé par la peur… Bouh.. J'en ai encore des frissons dans le dos… Et tous ces enfants aux visages meurtris courant au ralenti…beaucoup de scènes sont des perles de l'épouvante. J'aimerais bien revoir ce film, ça remonte à loin…
"Je déteste les Carpenters !" nous dit John Trent alias Sam Neill lorsqu'il perçoit la musique sirupeuse qui traverse les murs de sa cellule capitonnée et noircie de croix manuscrites à l'instar de son visage crispé de folie.
John Carpenter de manque pas d'humour, mais ne sombre pas dans cette manie agaçante de la blague consternante qui dédramatise, comme si certains réalisateurs n'assumaient pas l'ambiance prescrite par tout bon film d'épouvante qui se respecte et sapaient un climat oppressant à couper au couteau d'une simple réplique à vocation hilarante du genre :"t'as pensé à ramener les croissants ?", sachant que cette boutade clamée avec assurance par le héros courageux s'adresse à un tas viscoélastique avec de longues dents baveuses qui ne pense évidemment qu'à bouffer de la chair fraîche (j'exagère à peine).
Paradoxalement, l'auteur reste sérieux dans la rigolade qui ne déraille jamais du caractère excentrique de ses personnages et permet à la folie ambiante de gagner du terrain au fil de l'intrigue. Sam Neill n'a jamais été aussi bien employé que dans ce rôle de chasseur d'arnaque, cynique et effronté, dont la rationalité sera ébranlée jusqu'à l'hystérie meurtrière. Les autres acteurs s'en tirent avec les honneurs, le surjeu est permis, voire encouragé, et Jürgen Prochnow, l'écrivain Sutter Cane (allusion à Stephen King à peine sous-entendue) ainsi que Julie Carmen, l'éditrice sexy Linda Styles, en font des tonnes pour s'enfoncer dans cette mise en abyme infernale.
Quant à la mise en scène, on ne peut que saluer le travail du chef habitué aux séries B qui pour un budget plus conséquent nous mitonne des effets aux petits oignons avec insertions subtiles de visions cauchemardesques : groupes de clochards déshumanisés armés de haches, enfants défigurés, vieil homme exsangue et hirsute sur une bicyclette cliquetante, chien miteux à trois pattes, créatures rampantes et tentaculaires… Les décors sont simples mais grâce à une lumière soigneusement travaillée et étonnamment moderne pour l'époque, ils permettent au bestiaire susmentionné d'animer cet univers démoniaque riche en surprises, car malgré quelques abus de montages saccadés avec images réutilisées, le rythme s'emballe et nous tient à la gorge jusqu'au bout de l'apocalypse.
Finalement, John Carpenter signe là son film le plus abouti, le plus réussi, car malgré bientôt deux décennies, L'Antre de la Folie n'a pas pris une ride et reste fier, debout sur ses deux pattes, dans le paysage de ce genre cinématographique usé jusqu'à la corde.
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