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Avis


De Gilou40, le 20 octobre 2010 à 19:16
Note du film : 4/6

Dans l'histoire du cinéma Français, Pierre Gaspard-Huit n'a jamais été chanté comme ses confrères. Il me semble qu'il est l'un des oubliés du septième art. C'est vrai qu'il ne fut pas très prolixe en la matière. A part peut-être le sirupeux Christine avec Delon et son amoureuse du moment Sissi impératrice qui tirait sur la corde à outrance, le cinéaste se fit assez discret. Mais voilà qu'il nous offre une des nombreuses versions des aventures du Baron de Sigognac. Je ne connais pas les autres, servies par Caserini, Abel Gance ou Alberto Cavalcanti, mais celle ci n'a pas à rougir.

Si ce n'est que Pierre Gaspard-Huit ne s'encombre pas assez de détails. Dans le livre, la description du château est très belle et très fouillée:
Deux tours rondes, coiffées de toits en éteignoir, flanquaient les angles d'un bâtiment, sur la façade duquel deux rainures profondément entaillées trahissaient l'existence primitive d'un pont-levis réduit à l'état de sinécure par le nivelage du fossé, et donnaient au manoir un aspect féodal, avec leurs échauguettes en poivrière et leurs girouettes à queue d'aronde. Une nappe de lierre enveloppant à demi l'une des tours tranchait heureusement par son vert sombre sur le ton gris de la pierre déjà vieille à cette époque.

Ici, le cinéaste s'en tire avec un ou deux plans très hâtifs, trop précipités. Et disons le tout net, l'ensemble de l'oeuvre est très éloignée de l'esprit d'un livre qui, il y a bien des lustres, enflamma l'imagination de bien des enfants. Mais je le répète, si on oublie un peu le bouquin, le film reste de très bonne facture par rapport à ses congénères de l'époque. Le bossu et Le miracle des loups de Hunebelle ou Le masque de fer de Decoin, en autres.Et puis je crois que c'est bien le seul film qui fait se rencontrer les deux bretteurs les plus fins du cinéma : Gérard Barray et Jean Marais. Et c'est peut-être là le bon génie de Pierre Gaspard-huit que d'avoir reuni ces deux légendes en ces années soixante. Gérard Barray n'avait pas encore enfilé la belle chemise blanche du Le chevalier de Pardaillan, puis Hardi ! Pardaillan de Bernard Borderie ni la veste grand siècle et les surbottes du Capitaine Surcouf, le tigre des sept mers ! Aie! Aie! Aie! Ce qu'il était beau là dedans !…Alors que Jean Marais, de vingt ans son ainé, avait déjà largement donné dans le genre film de Cape et d'épées. Les deux stars resteront sur leurs piédestals ad vitam éternam. Mais il nous faut constater que la légèreté de barray aurait fini par faire de l'ombre au jeu trop apprêté, voire un peu raide de Jean Marais. Le temps a emporté ses deux acteurs (même si Gérard Barray est toujours bien vivant) et ils ont chacun la place qui leur est dûe dans le coeur de leurs admiratrices. Le cinéma possède cet atout majeur que d'offrir beaucoup, beaucoup de places sur les podiums du souvenir…

Nous connaissons tous, ou pour la plupart, l'histoire de ce Baron désargenté qui s'en va suivre une troupe de comédiens et qui remet sa destinée entre leurs mains et la vie de théâtreux qu'il vivra un peu malgré lui. Bateleurs Parmi lesquels figurent Isabelle, l'ingénue, que Geneviève Grad incarne avec justesse avant d'aller pousser son dou-you-dou-you-dou-you St-Tropez qui allait la faire connaitre au grand public. En même temps que son Cruchot de père, içi jouant les valets, et qui en veut, qui en veut…Philippe Noiret, Hérode démarrait une carrière prometteuse avec sa voix déjà inimitable. Et puis ce magnifique (et bien oublié hélas) théâtreux Sacha Pitoëff. Quelle gueule ! Et quelle carrière sur les planches ! Mais nous n'oublierons pas qu'il fut le ministre dans Peau d'âne ou encore le mari mysyérieux dans L'Année dernière à Marienbad ou bien un petit tour dans Les espions de clouzot. Un immense acteur, reconnu à chaque apparition, et pourtant évanoui dans le noir de la mémoire de beaucoup. Ici, son court rôle de Matamore se terminera dans la tombe de neige que ses compagnons lui creuseront au cours d'un émouvant hommage. Mais là encore, la misère de ces comédiens épris de leur art jusqu'à la déraison sera bien moins rendue que dans le livre.

L'ensemble se délecte de ses masques, de son verbe haut, de ses costumes chatôyants, de ses duels très étudiés, et surtout des cascades de Marais, qui, bon acteur ou pas selon les gôuts, "en avait" et bien accrochées. A pied, en cheval, en voiture, rien ne lui faisait peur. Mais je me demande pourquoi Pierre Gaspard-huit nous a offert une fin à la Hunebelle. Cette habitude que Marais a de refuser systématiquement les lèvres que lui tend l'héroine, et de poser comme pour la photo. Je ne sais pas sur quel fil, j'avais déjà dit la chose, mais ça m'énerve au possible ! Nous connaissons tous son penchant pour les messieurs, mais : "- Jean ! C'est du cinoche ! Alors fait un effort !-" Tant qu'à la petite protégée de notre ami Arca, Anna-Maria Ferrero, elle fait une trop courte apparition pour pouvoir emballer ses admirateurs. Son camarade Pays, Riccardo Garrone est lui beaucoup plus présent et incarne içi un brigant passé maitre dans le maniement de la rapière et formidablement sympathique.


Un très bon film ! Moins fouillé que le livre, donc, mais peut-être mieux agencé par rapport à ceux de Hunebelle. Et puis, et ça aussi je le rabacherai jusqu'à ce que mort s'ensuive, un cinéma comme on en fera plus jamais…


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De Lagardère, le 29 septembre 2008 à 23:44
Note du film : 3/6

Ah non, Arca….Vous pouvez voir la belle Anna Maria Ferrero dans l'Austerlitz d' abel gance édité par Studio canal.


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