Au générique du film , Carl Lechner joue "Le Sosie de Jeff Costello". Est-ce lui que l'on voit téléphoner sur une affiche au coté de Jef Costello ? (Alain Delon) ?
Comme un clin d'œil à la séance d'identification et à la fragilité des témoignagesAllo ? Hello ? Beaucoup d'eau chez Jeff Costello, des bouteilles d'Evian…et des gitanes bleues (A l'époque on n'était pas aussi sensible aux dangers du tabac).
dans la seule compagnie de son oiseau encagé..
Cet oiseau qui périt, raconte Melville en pleine nuit dans l'incendie des studios. -J'arrivais sur les lieux en pyjama et le premier que j'aperçus, au milieu des pompiers en train de s'activer, c'était Delon en pleurs qui ne cessait de répeter :"-L'oiseau est mort…l'oiseau est mort…-" . J'ai toujours pensé que dans le grand Magma et le mystère insondable du Cinéma, certaines choses nous échapperaient toujours…
Delon qui, bien plus tard rendra un hommage (trop ?) appuyé à cet oiseau et à Melville en réalisant Le battant. Pour ce qui est de la jolie et douce Cathy Rosier, on la voit sur un immense poster sur un mur devant lequel Delon, qui est en Amérique, pose pendant de longues secondes dans Le clan des Siciliens. Clin d'oeil à un film cultissime…
Immense déception à la revision du Samouraï, une dizaine d'année plus tard. (Je tiens cependant Melville pour un génie, en regard de l'Armée des ombres et du Cercle rouge, entre autres).
Bien sûr on retrouve dans ce film ce formalisme glacé, cette solennité funèbre, ces accents de tragédie antique, cette solitude du tueur archétypal. On se doute bien de ce qui intéresse le cinéaste ici, à savoir le lien qui s'établit à distance entre Costello et le commissaire, un lien complexe qui interroge les notions de loyauté et de code de l'honneur : deux professionnels aguerris qui font leur métier, le seul qu'il savent faire.
Mais le style méthodique et rigoureux de Melville ne sert qu'une histoire d'une banalité affligeante, d'une lenteur exaspérante, prévisible et convenue (en particulier la fin, comme le note Impétueux). Pourquoi ces longues séquences de course-poursuite dans le métro, interminables et ennuyeuses ? Pourquoi ces deux personnages féminins réduits à de simples esquisses ? Pourquoi ces invraisemblances flagrantes dans le scénario (Delon qui conserve son imperméable et son chapeau lorsqu'il est arrêté, deux détails vestimentaires qui vont le confondre aux yeux du commissaire) ?
Delon a beau être exceptionnel, exprimant l'indicible par un simple regard ou un geste avortés, je trouve, et cela n'engage que moi, que Le Samouraï est largement surévalué.
Une mise en scène magistrale pour une histoire d'une rare banalité.
PS : j'espère ne pas être virtuellement lynché après ce message…
La fin n'est pas l'une des faiblesses de ce film (avis d'Impétueux) : c'est l'un de ses points forts, me semble-t-il. Le personnage principal comprend l'impasse tragique dans laquelle il est engagé, et finit par terminer son existence via un harakiri, comme tout bon samouraï respectant un code d'honneur (il ne peut trahir son engagement). Un style glacé, effectivement, est employé pour représenter un monde froid (emplois de couleurs froides bleues-grises-vertes, peu de dialogues, personnages insérés -et enfermés- au sein de lignes géométriques). Une représentation brillante et personnelle d'un monde contemporain, que des cinéastes du monde entier peuvent embrasser, s'approprier et développer à leur guise. La psychologie des différents personnages, tous très ambigus (personne n'est clair dans cette histoire), est très travaillée. Le parcours des uns et des autres est évoqué avec concision, par des petits détails parfois (la photo furtive représentant un enfant sur le bureau de François Périer, par exemple).
Le film semble s'égarer dans des détails sans importance ou médiocres (la filature dans le métro) mais cela n'est sans doute pas innocent, car montrant le caractère banal, dérisoire, voire lugubre de certains aspects de la vie ordinaire. Les plans pourtant très sophistiqués du "samouraï" et que l'on croit par moments triomphant de l'adversité, finissent tous par s'effondrer comme un château de cartes. Pas de réunions de groupe portées par une ambiance d'allégresse. Le club de jazz emploie un personnel austère, asservi. Finalement, l'individu, tributaire des ressources et contraintes de son milieu professionnel, peut faire preuve de grandeur seulement à quelques moments de son existence : ainsi François Périer, en reconnaissant in fine le courage de son adversaire, montre qu'il possède une certaine envergure intellectuelle et morale (alors que les séquences précédentes sont toutes allées dans le sens contraire). Ce film est très riche en idées et en interprétations pour le spectateur : c'est sans aucun doute un classique indémodable.
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