Pour lutter contre la canicule, pourquoi pas des tueurs qui font froid dans le dos ?

La parenté avec la fameuse série The Equalizer est un peu, beaucoup retravaillée pour tailler un costard sur mesure à Denzel Washington qui, au seuil de la soixantaine (!!), voulait sans doute un rôle de tough guy pour nous prouver qu'il "assure" encore et toujours… ce qui est le cas. C'est un exécuteur expert rangé des voitures qui va sortir de sa retraite, mû (ah ben quelle originalité) par une injustice flagrante qu'il entend bien égaliser. Son adversaire de la mafia russe est assez terrifiant aussi, et la façon dont les deux personnages se ressemblent par leur parcours est une bonne idée, qui nous sort (un peu) des schémas les plus courants.

Mais attention: cervelle en veilleuse, toute ! (Comme le capitaine dit "La barre avant, toute!" dans les films de marins.) Les personnages sont bien campés, les dialogues sont pensés, mille et un détails attestent du soin apporté à l'entreprise, mais bien sûr c'est du cinéma hautement prévisible. On est là pour voir des scènes d'action exécutées au quart de tour, et non pour nous interroger sur le sens de la vie. (Pour cela, je recommande plutôt une hilarante et brève pochade de Fruttero et Lucentini, La signification de l'existence).

Cela dit, cet Equalizer est rudement bien fait et les interprètes secondaires sont d'excellente cuvée (Bill Pullman, Melissa Leo…) Et pire encore, drogué que je suis au bon Denzel, je suis plutôt content de savoir que le numéro 2 est en route ! Mais bon, quand il fera moins chaud, je reviendrai peut-être à Bunuel ou Antonioni…