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Réédition de la série "Caroline Cherie"


De Azurlys, le 30 mars 2011 à 14:02

Comme il m'arrive de débarquer, je découvre un DVD de "CAROLINE CHERIE" actuellement (?) en vente. Comme il y a six ans qui séparent les premières interventions des correspondants DVDTOILE, et les tout derniers – Gilou, sauf erreur, et Impétueux, docteur es élégance vieille France – j'ignore totalement si le disque est sorti récemment ou si c'est de l'histoire ancienne. Chacun sait, je pense, qu'il en est des DVD comme des ouvrages parus en librairie. Si l'on ne saute pas sur le livre – quelque soit sa qualité – six mois après, son acquisition devient problématique… Les libraires ne s'embarrassent plus, ou pratiquement plus de réassortiment, et préfèrent répondre "en réimpression" (entendez par là, "repassez dans dix ans, nous verrons"). J'exagère à peine.

Si tant est que la chère Caroline soit encore dans les bacs, je vais m'y précipiter. La comparaison avec l'ineffable "Marquise des Anges" est astucieuse, et l'on y pense pas nécessairement. Pour ma part, mais cela n'engage que moi, CAROLINE CHERIE est de qualité supérieure, mieux construit, très bien dialogué. Jean Anouih est crédité seul au générique, mais l'on sait que Michel Audiard avait mis la main à la pâte. Il est hélas difficile de dire quelle fut l'importance de son intervention. Je me souviens de l'un des scènes d'ouverture, au cours de laquelle le comte et la comtesse de Bièvre (Jacques VARENNE et Colette REGIS) échange des propos aigres-doux sur le mariage de leur fille Caroline, et le mot de "dignité" apparaît dans les propos de la comtesse. Et son époux hausse le ton, cinglant et perfide : "Madame, voilà trente ans que je me mords les doigts de l'avoir épousée, moi, la dignité !". Je ne suis sûr de rien, mais cela sent son Audiard, plus que Jean ANOUILH. Ou encore cette autre réplique que j'ai encore dans l'oreille. Elle est lancée par l'héroïne elle-même : « Ils ont pris la Bastille ? Ils sont bien avancés ! Ils ne vont pas savoir quoi en faire !! ». Là, le ton me fait plutôt penser à Anouilh. Mais tout cela est subjectif.

Martine Carol est était délicieuse ! Elle fut en effet une des plus grande vedette des années cinquante, comme le rappelait Impétueux dans l'une de ses interventions. Et puis, la beauté ravageuse de BB lui ôta la première place. Il est amusant d'indiquer – si cela n'a pas encore été fait – que le troisième opus de "Caroline", "LE FILS DE CAROLINE CHERIE" (Sans doute de Jean Devaivre), que l'héroïne du titre ne figurait plus dans le film, n'y apparaissait que sous la forme d'un portrait accroché au mur, et n'était que suggérée dans la toute fin du film, pratiquement le dernier plan, alors que son fils (Jean-Claude PASCAL) s'approchait d'une voiture arrêtée sur le chemin pour y accueillir ses parents, sans qu'ils aient passé le nez à la portière (Jacques DACQMINE et Martine CAROL). Ni l'un ni l'autre ne figuraient dans la distribution de ce troisième volet ! En revanche, avec sa séduction folle et fascinante, Brigitte BARDOT y jouait un petit rôle… Tout un programme se dessinait déjà !

La première Caroline, si l'on dire, était autrement mieux agencée et mieux pensée. On restait dans le divertissement, mais avec du rythme et un savoir-faire certain. Et pourtant le réalisateur, Richard POTTIER n'était pas un aigle, loin s'en faut. Mais il a été dit qu'il était aussi entouré de comédiens solides. Par exemple Paul BERNARD m'a toujours paru mieux dirigé dans ce film que dans des oeuvres (PANIQUE de DUVIVIER, sauf erreur) où il abordait des rôles plus populaires, même au meilleur sens du mot. Au contraire, les personnages sophistiqués, parfois douteux et/ou aristocratiques (LE BOSSU, De J. DELANOY) lui allaient comme une perruque poudrée. Raymond SOUPLEX, qui était chansonnier, y faisait une apparition excellente en Dr.Belhomme (Quel film à faire sur ce personnage !) qui abritait dans sa pension les suspects fortunés. A l'époque hors Paris, son hôtel se trouve inclus dans nos actuelles limites de vingt arrondissements (mais z'où ?… Je l'ignore, et reste ouvert aux connaissances d'autrui…). Il y avait bricolé de la sorte un excellent moyen de faire fortune. R. SOUPLEX y était superbe : cauteleux, huileux, abject… face au désespoir d'une Yvonne de BRAY qui tentait de lui fourguer une bague que lui aurait offert le Bien-Aimé, et prolonger son séjour à l'abri de la guillotine.

Encore aujourd'hui les positions de l'œuvre, sinon contre-révolutionnaires, du moins très pondérées à l'adresse d'un système dont Impétueux a épinglé les violences et les monstruosités (Les colonnes infernales de Turreau, en Vendée), crée un malaise chez les bien-pensants, tout déconfits de se voir confrontés à la réalité. Rivarol disait "Je ne condamne, ni ne flatte, je raconte". CAROLINE CHERIE n'a pas de prétentions historiques formelles, mais il fut une époque où semblait encore possible de s'exprimer librement. De nos jours, le "politiquement correct" et les extases imposées en affecte lourdement les possibilités. Certains voient – ou croient voir – la liberté s'exprimer en toute quiétude. Je me demande si nous sommes sur la même planète… Sauf a considérer naturel que certains aient la ressource d'exposer leurs opinions – au détriment de celles des autres, rejetée sans vergogne. Là est sans doute la réponse.






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De Azurlys, le 15 mars 2011 à 15:58

Ah ! CAROLINE quand tu nous tiens…

Merci de leur interventions à Gilou et Impétueux. Je suis allé hier fouiner sur Google pour voir les lignes réservées au Dr.Belhomme. Je disais hier le film intéressant qu'il y aurait à tirer un tel personnage. C'était sans compter les surprises : j'ignorais qu'il recevait effectivement de la clientèle fortunée, bourgeois ou aristocrates, qui y trouvaient un refuge loin des menaces du rasoir national (la Veuve…). J'ignorais, en revanche que selon toute probabilité, il accomplissait cet acte de piété chrétienne – largement intéressée – avec la quasi bénédiction de Fouquier de Tinville (qui avait cru plus prudent d'ôter sa particule, tout comme le pur Robespierre). En échange de sa compréhension et de son silence, Belhomme lui allongeait des intérêts (j'allais écrire des royalties… quelle dérision !) proportionnels à la clientèle reçue et "soignée".

Cela, avouons-le, n'a pas été démontré. Donc il faut rester prudent. Mais ce simple soupçon écarte, hélas,les possibilités cinématographiques. Dommage !

Quant au bâtiment lui même, si j'en crois ce que j'ai lu, il semble qu'il en reste, sinon la totalité, du moins une partie, située au fond d'un parc, au 165, ou 168 rue de Charonne. Là, le corps de bâtiment que montrent les deux ou trois clichés présente un petit pavillon, plutôt charmant (j'en ferai bien ma campagne aux bords de la Loire !) façon "folie Régence", mais en plus modeste, augmenté de deux corps logis latéraux, sans doute plus récents, et de couleurs différente. Il semble bien qu'il soit dévolu à un club de personnes âgées ou un club de théâtre amateurs, je ne sais plus. Sur la palissade métallique qui en défend l'accès, hormis les adhérents sans doute, figure une pancarte qui indique "Club Colbert". Il y a des choses que l'on n'oserait inventer…


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