Blow offre un intéressant panorama des années coke des seventies, à travers le portrait légèrement trop flatteur d'un dealer. Le choix de Depp dans le rôle de Jung, rend évidemment le personnage attachant et enfantin, et fausse quelque peu l'approche qu'on peut avoir de lui. Cela entache la crédibilité du film, et la photo du véritable George Jung, en clôture du film, confirme que le bonhomme n'avait pas grand-chose à voir avec le gentil pirate des Caraïbes et sa bonne bouille.
Reste que le travail de Demme est digne d'éloges, la reconstitution parfaite, et les seconds rôles bien campés : Cliff Curtis excellent en Escobar, Liotta dans un contremploi de père tolérant et loser, Rachel Griffiths en marâtre tête à claques.
Dans Blow, Jung passe sa vie à se faire trahir par ses proches : sa mère qui le dénonce, sa femme, ses plus vieux copains. Cela laisse une impression déprimante, même s'il est vraiment difficile de compatir aux malheurs d'un individu pareil. L'épilogue en prison sombre dans le pathos, mais est habilement amené. Blow évoque par son sujet et sa construction, un Scarface plus réaliste, et débarrassé de ses aspects "flashy", mais ne laisse pas la même empreinte que le film de De Palma.
Il serait bien de référencer l'excellent film de Ted Demme, Monument Ave. (également connu sous divers autres titres aux USA), dans la lignée de Mean Streets.
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