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Jeannot la tulipe !


De Tamatoa, le 17 mai 2013 à 02:09
Note du film : 3/6

La tour, prends garde !
De te laisser abattre
Nous n'avons garde
De nous laisser abattre
J'irai me plaindre
Au Duc de Bourbon
Allez vous plaindre
Au Duc des cornichons !

( Alexandre Dumas, parait-il.. Moi, je la connais par Les quatres Barbus )

Difficile de ne pas faire le rapprochement avec un autre film qui, en 1964, connu un plus grand succès : La tulipe noire. Même si ce dernier se passait quand même largement en aval de la guerre en dentelles, bien des similitudes sont observées. En outre, il est clair que Georges Lampin a lu, pas vu, lu Le bossu de Paul Féval. Car il nous offre un singulier copier-collé de l'assassinat de Philippe de Nevers, dans les fossés du château de Caylus, qu' André Hunebelle n'aura plus qu'à décalquer trois ans plus tard. C'est assez curieux. Pour le reste, c'est un petit film de cape et d'épée assez sympathique, qui ne casse pas trois pattes à un canard et qui marque le déclin de la carrière du réalisateur des Anciens de Saint-Loup.

Bien avant Le bossu, le Capitan, le capitaine Fracasse et autres ferrailleries dont il est un tue-riz-fée-R.E.R (je ne sais toujours pas l'écrire), notre Jean Marais national fait un peu figure de néophyte dans un domaine où il règnera en maitre quelques années plus tard. Bretteur timide, pas encore aguerri au métier des armes, même un peu pataud dans le genre, il bondit quand même de belle manière pour sauver la jolie Cathia Caro des mains de l'ignoble Jean Parédès. La présence du petit Jean-Pierre Léaud m'a fortement surpris, je pensais qu'il avait débuté au cinéma avec Les Quatre cents coups. Un peu "touffu", peut-être ce film. Je veux dire qu'il manque de panache et d'air. Peut-être est-ce du au jeu un peu lourd, même si aérien au besoin, de Jean Marais. Il n'a pas encore l'apanage dans ce style qui deviendra comme une marque de fabrique pour lui. (Et que certain n'en profite pas pour lui tomber dessus !). Mais toujours beau gosse, notre Stanislas à venir est toujours bien entouré. Eleonora Rossi Drago et Nadja Tiller s'en laisseraient bien compter. Elles sont très présentes et sont le charme incontestable de ce film. On se demande même pourquoi Jean Marais cavale derrière les soubrettes.

Les monts et vallées yougoslaves sont bien agréables pour y déployer des armées rutillantes et le sourire benêt de Christian Duvaleix de la bande à Robert Dhéry. Mais les grands espaces ne sont que très peu exploités. Dommage. Les vallées, bien que Geoges Lampin soit plutôt de ces metteurs en scène plus intimistes. Voir Les Anciens de Saint-Loup ou Retour à la vie. Nous sommes loin du panache des Trois mousquetaires de Hunebelle ou de Fanfan la tulipe de Christian-Jaque qui ouvrirent la route à ce genre de films en France.

Ici, nous sommes plus dans le confidentiel. Même si il ne démérite pas, Georges Lampin n'a pas la patte nécéssaire pour porter à bien ce genre là. Celà étant, ce n'est pas un film déplaisant, bien au contraire. Il n'est peut-être pas vraiment abouti, voilà tout. Mais pas question de bouder un certain plaisir à voir les traitres, les manigances, les belles de la cour et les exploits (mêmes limités) d'un chevalier de La Tour qui finira par faire régner justice et tout le bataclan. Et puis ça sent bon le décor intérieur carton-pâte. Avec les pavés qui rebondissent et tout et tout. Ca sent bon le cinéma. Et les films qui viendront, tirant peut-être des leçons de celui-là, ne seront guère différents mais nettement plus élaborés, réfléchis et surtout audacieux. Mais dans le genre cape et d'épée, on ne peut guère inventer outre mesure. Un peu comme pour le western.

C'est sympa. Point.


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