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Rouge ou Noir ?


De vincentp, le 4 août 2013 à 08:36
Note du film : 5/6

5,1/6. C'est un film intéressant, réussi, très bonne adaptation de l'oeuvre de Stendhal. Sur le plan des idées, on trouve bien évidemment de la matière pour réfléchir sur un nombre de sujet considérable : classes sociales, ambition, passion, … Le descriptif de l’évêque, beau-parleur, mais absolument pas concerné par son sujet religieux, plus par sa posture sociale, est un grand moment. Il ne connait pas grand-chose à son sujet et fait le beau ! Je me suis mis à imaginer certaines de mes connaissances sous ses traits… Des instants très réussis d'autant que Julien Sorel se met à rêver d'être à sa place… Succulent ! J'ai apprécié aussi nombre de scènes réussies : entre autres, celle ou Philippe prend la main de Darrieux : choix des plans et voix-off judicieux…

Ce film passe vite ce qui est une marque de la qualité de sa mise en scène. Le chapitrage du récit, avec des citations littéraires en carton d'introduction, est une idée brillante, parfaitement conduite de bout en bout.

Le reproche que l'on peut adresser à cette oeuvre est peut-être son aspect un peu trop académique : tout y est relativement conventionnel, un peu trop propret. Ce type de cinéma ("qualité à la française" ?) montre sans doute ses limites et ne pouvait pas continuer à vivre son existence de la sorte indéfiniment…

Le jeu de Gerard Philipe me parait en revanche très moderne, encore aujourd'hui. Comme celui de Gabin dans les années -30. Une part importante de la réussite des films français des années trente à cinquante leur sont redevables.

La servante Elisa est un personnage bien interprété. M de Rénal l'est moins à mon avis (l'acteur en fait peut-être trop, et réalise une caricature trop appuyée du notable local). Danielle Darrieux compose très bien la bourgeoise française et ressemble énormément à l'écran à la future Catherine Deneuve. Le marquis et sa fille, les membres du clergé sont des personnages très bien traités et interprétés.

Les décors assez sobres mettent effectivement en valeur la narration dramatique de Le rouge et le noir.

C'est un film à voir, adaptation très classique d'un classique de la littérature française.


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De Azurlys, le 12 juillet 2011 à 13:56

LE ROUGE ET LE NOIR.

Merci de votre réponse. Votre remarque est exacte, mais je ne suis pas sûr que cela modifie les choses en profondeur. Après tout, un dépouillement volontaire n'ouvre pas nécessairement sur une réussite esthétique. Je puis me tromper, mais je n'arrive pas à rejeter ces décors stylisés, et par conséquent simplifiés, qui m'avaient pourtant beaucoup géné à la sortie du film. J'ai le sentiment que les exigences financières qui sont à l'origine de ce choix, forcé, dit-on, me semblent bien ne pas avoir affaiblies les intentions du cinéaste. Ces décors dégagent l'image et laissent libres ainsi les comportements, les ambitions de Sorel, les réactions des autres protagonistes, avec plus d'aisance que s'ils avaient été cloîtrés dans des décors réalistes, peut-être trop chargés.

Mais en relisant ce que j'avais écris, j'y ai trouvé trop de confusion en dépît des quatre ou cinq relectures effectuée avant de valider, pour ne pas avoir envie d'éclairer mon propos. Je me demande si mon sentiment ne mêle pas d'instinct l'aspect esthétique, et des éléments techniques et optiques qui éclairent mieux ma pensée. C'est évoqué avec pertinence dans votre remarque justifiée sur le "bariolage" des figurants dans la toute première séquence, au tribunal. La confusion de l'image reste bien la conséquence de la foule, et la couleur des costumes contribuent à ce brouillage de l'information. Les décors réalistes et imposants ajoutent à cette confusion. Le noir et blanc et, en l'occurence, une meilleure maîtrise de la couleur – l'Easmancolor de l'époque était assez saturé – auraient atténué cet effet. Mais la foule, les décors réels et chargés, les plans larges, ne pouvaient que contribuer à ce brouillage. Autrement dit, la perception amoindrie des séquences d'ouverture, quelqu'en soient les causes, n'aurait-elle pas rendu la stylisation – fût-elle obligée pour des motifs pécuniaires – nécessaire et utile au récit ? C'est un peu mon sentiment.

Vous avez parlé avec beaucoup de fougue et de lyrisme des "Rois Maudits" qui a été l'une des plus belles réalisations de la télévision. En dépît de ces trente ans au moins, l'oeuvre revue il y a deux ans environ (sur du VHS), même si quelques lenteurs se font sentir, demeure un spectacle extraodinaire, laisse loin derrière la médiocre adaptation récente, encombrée par les décors de Philippe Druet audacieux sans atteindre au bon goût. S'il convient de ne pas s'y attarder, ce pourrait être une illustration de ce qui précède.

Merci de votre réponse et de votre pertinence.


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