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Sujet : Critique


De dumbledore, le 15 août 2004 à 11:37
Note du film : 5/6

__''"Je vois ce que le tueur voit, je deviens ce qu'on craint le plus, je deviens la capacité, je deviens l'horreur, ce que nous pouvons être qu'au coeur de nos propres ténèbres. C'est mon don. c'est ma malédiction".__''

Chris Carter est en plein succès avec la série X-Files quand Fox télévision lui propose d'inventer une nouvelle série. Intelligent, Chris Carter sait qu'il ne doit pas vraiment sortir du ton et de la particularité de X-Files afin de pouvoir avoir le maximum de chance de garder les fans de Mulder et de Scully. La fin 20ème siècle et le début du 21siècle est proche, la spiritualité et la peur de la fin du monde agrémenté de paranormal sera le fond de commerce de Millennium.

D'un autre côté, du côté des personnages en l'occurrence, Chris Carter fait l'inverse d'X-Files. Là où on avait un duo de personnages principaux, il fait une série avec un seul personnage (Frank Black), là où la vie privée de ses personnages étaient quasiment nulle, il donne à son personnage une famille (une femme et une petite fille) qui est pour lui le moyen de s'équilibrer. Autant Mulder et Scully fonctionnaient sur une base d'humour, autant Frank Black n'a pas d'humour. Pour incarner ce personnage, Chris Carter a choisi Lance Henriksen. Choix absolument parfait pour ce rôle. Sa tête correspond totalement au personnage. Front large et torturé, petits yeux profonds et deux grandes rides qui descendent de ses yeux comme deux larmes de vieillesse, deux larmes causées par des années de tristesse.

Frank Black a travaillé pendant 10 ans à la criminelle, spécialisé dans les tueurs en série. Il a vu les pires aspects de l'humanité. Il excellait dans son travail car il a un don, qui est souvent une malédiction : profiler (le premier de l'époque à la télé) surdoué, il peut voir ce que voit le tueur en série. Devant un cadavre, il peut deviner des détails impossible à deviner autrement que par son don. Seulement, il a récemment reçu des polaroïds de sa femme et de sa fille. Convaincus qu'elles sont traquées par un tueur en série, il a tout abandonner pour tenter de protéger sa famille, il a déménagé à Seattle. Il travaille comme consultant pour l'obscur groupe Millennium, donnant des coups de mains aux policiers bloqués sur des enquêtes trop compliquées.

Saison 1 :

Cette saison ne fut pas un succès aux Etats-Unis. Très vite, l'intérêt du spectateur décroît et à la fin de la saison, Chris Carter demandera à ses deux scénaristes James Wong et Glen Morgan de s'investir plus dans la série et de faire évoluer la série vers des histoires fantastiques (religion, fin du monde) et d'exploiter surtout le Groupe Millennium.

Toutefois cette saison est passionnante car justement, on sent ces évolutions ultérieures, des pistes sont ouvertes. Le personnage de Frank Black est particulièrement fort et brillamment écrit dans ses dialogues et – il faut l'avouer – il est plus à l'aise dans le registre "profiler" que "chasseur de démon".

''Episode 1 : La seconde venue (Pilot)

réalisation : David Nutter – scénario : Chris Carter''

A peine installé à Seattle, Frank Black lit dans la presse un meurtre d'une stripteaseuse. Il s'impose dans l'enquête et avance l'hypothèse d'un tueur en série. Celui-ci fait une réaction face au Sida et a caché ses victimes, enterrées vivantes, dans une forêt et leur retire du sang de temps à autre, dans un fantasme de purification.

L'épisode en lui-même n'est pas éblouissant concernant l'histoire principale. Elle est – comme souvent chez Chris Carter confuse et finalement – quand on va au-delà de la confusion – très/trop simpliste. Par exemple, l'arrivée du Sida révèle de l'opportunisme et d'une tentative voire une tentation de rendre "réelle" et "ancrée" l'histoire qui n'en a pas besoin.

Par contre, l'épisode est très efficace dans la présentation du personnage et l'installation du principe : situation de la famille, de la petite fille notamment et des polaroïds qui vont hanter Frank. Seul flou (volontaire?) le groupe Millennium. On n'en sait pas grand chose (association d'anciens policiers qui aide les policiers dépassés par certains crime) et on sent surtout que même pour les auteurs, ce groupe reste flou.

On aurait pu espérer un pilote plus fort, plus imposant, ce n'est pas le cas. D'un autre côté, on pourrait se dire que cela correspond assez bien à ce qu'est Millennium, une série qui n'est pas tape à l'oeil mais d'une noirceur profonde qui s'installe au fur et à mesure des épisodes.

''Episode 2 : Le visage de la bête (Gehenna)

réalisation : David Nutter – scénario : Chris Carter''

Frank est convoqué par le groupe millennium pour enquêter sur une série de meurtres dont la seule trace a été de la cendre retrouvée dans un jardin public. Il s'agit d'un certain nombre de "concurrents" qui ne furent pas à la hauteur pour rejoindre un club satanique.

Si le premier épisode laissait imaginer un grand potentiel à cette série, cet épisode montre clairement ce que pourrait être le pire de cette série. L'épisode repose ainsi sur un amalgame encore plus indigeste que celui du sida de l'épisode d'avant. Ici se mêlent gaz Sarin, attentat au Japon et bizutage un peu excessif. Seul intérêt : on apprend quelques détails sur la vie de Frank, notamment en nous présentant son mentor… qui se comporte un peu comme un imbécile (aller seul sur le lieu probable où se réunit le groupe). Cet épisode incarnera le cliché de l'épisode au scénario bâclé comme cette série en connaîtra malheureusement. Le plus dérangeant pour l'historique de cette série, c'est qu'il s'agit là du numéro 2, mauvais, qui suit un pilote tiède. Dur, dur… Vite, sauvons la série, passons au N°3.

''Episode 3 : L'empreinte de la mort (Dead Letters)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Glen Morgan & James Wong.''

Le groupe millennium demande à Franck de superviser un candidat susceptible de rejoindre le groupe. Frank le suit sur une enquête de tueur en série qui s'attaque à des femmes. Entre le tueur qui devient de plus en plus menaçant et le "prétendant" qui pète les plombs, Frank doit faire face.

Nous passons du coq à l'âne ! avec comme par hasard l'arrivée d'un couple scénaristique phare de X-files : Glen Morgan et James Wong.

L'épisode est excellent. D'un côté, un enquête sérieuse (quoi qu'un peu clichée) et surtout un bon traitement de personnages. Le prétendant est un double de Frank, dont la seule différence est d'avoir, lui, perdu sa femme et ne voyant son jeune enfant qu'occasionnellement. Démonstration est faite aussi bien pour le spectateur que pour Frank, que si Franck a réussi à tenir le coup dans les horreurs qu'ils voyaient, c'est parce qu'il avait le soutien de sa famille.

A signaler que la fin est à la fois dure et sans concession. Belle radicalité qui fera la force des meilleurs épisodes de cette série. Du bon, du très bon travail.

''Episode 4 : Le Juge (The Judge)

réalisation : Randy Zisk – scénario : Ted Mann.''

Frank Black enquête sur une série de meurtre similaire dans la forme apparente mais différente dans les détails et dans la maîtrise. Il s'agit en réalité d'un esprit dominant mais tordu qui utilise pour ses basses oeuvres des repris de justices paumées.

Cet épisode constitue un épisode clé, mais discret, de la série. Il porte en lui les germes de ce que deviendra la série dans les années suivantes, à savoir une série spirituelle, mystique voire esotérique.

Le "méchant" est d'une puissance, d'un charisme presque surhumain et si sa disparition est expédiée (étrangement d'ailleurs), il reste l'archétype d'autres méchants diaboliques. Il est sûr de lui, sans étant d'âme, sans désir presque. Il est une machine du diable pour répondre le chaos dans le monde.

Le scénario est d'une très grande solidité, avec l'idée géniale d'un tueur en série par procuration. On appréciera et admirera la confrontation, brève mais intense entre le "méchant" et Franck. Du grand art.

''Episode 5 : Le Complexe de dieu (522666)

réalisation : David Nutter – scénario : Glen Morgan & James Wong.''

Un attentat a lieu dans une pub anglais à Washington fréquenté par des diplomates. Frank est dépêché sur place par le groupe Millénium. Il s'agit de traquer un tueur en série fan de bombes et de chaos qui prend Frank comme interlocuteur et mentor…

Très très bon épisode. Le rythme est très soutenu, le suspens haletant et la construction du personnage du méchant tout simplement parfait. L'épisode ose même plusieurs détails absolument sordides sur le personnage et l'assume totalement.

Frank Black est ici poussé à bout et sa course contre la montre dans laquelle il s'engage le rend pour une fois vulnérable, presque sur le point d'être dépassé.

La fin est également très belle, avec cette idée sublime que le tueur distributeur de chaos (par l'explosion et la terreur) a tout organisé dans un ordre, une logique que Franck ne verra et ne comprendra qu'à la toute fin.

''Episode 6 : Désillusion (Blood Relative)

réalisation : Winrich Kolbe – scénario : Jorge Zamacona.''

Frank enquête sur une série de meurtres de curés reprenant des rites de l'inquisition. Il s'agit en réalité pour lui d'une enquête non classée, oubliée pendant quelques années.

Un des défauts récurrents de cette série est généralement les réflexions sur la foi, sur les curés, sur l'église. On sent poindre des sujets tabous, qu'il ne convient pas d'écorner. Pas question notamment de mettre en doute l'existence de Dieu, pas question non plus de critiquer les églises. Quand aux discours sur la foi, ils sont toujours décevants. La philosophie ne vole pas haut et met toujours en avant la nécessité de retrouver et cultiver sa foi. Un être sans foi pour Millennium est un être en perdition.

A la difficulté de traiter le thème, il faut déplorer, pour cet épisode, une construction scénaristique d'une étonnante faiblesse. On assiste ainsi à l'enquête de F. Black qui avance entremêlée toute les 3/4 minutes de nouveaux crimes. Cela devient vite répétitif, et donc lassant. Le personnage de l'opposant n'est également pas d'une grande fascination et n'offrira aucune surprise.

''Episode 7 : Parenté Sanglante (Blood Relative)

réalisation : James Charleston – scénario : Chip Johannessen.''

Un jeune homme s'incruste dans des enterrements et se rapproche des jeunes femmes en deuil. Elles sont retrouvées le lendemain mortes. Le suspect est un jeune adolescent, abandonné jadis par ses parents et qui recherche la chaleur d'une famille…

Il y a un peu de la Chambre verte dans l'épisode : cette fascination pour la communauté affective qui se créé au moment des enterrements. Bien évidemment aussi, on quitte bien vite l'univers de François Truffaut pour aller dans les noirceurs de la série. A cet égard, le personnage du jeune homme est particulièrement réussi. Un joli portrait d'un jeune homme perdu, et en perdition, qui recherche les moments où il peut serrer quelqu'un dans ses bras. Juste pour avoir quelques secondes de chaleur humaine. Personnage touchant qui, à la fin de l'épisode, reste toujours aussi perdu et seul. Rien ne peut nous dire qu'il s'en sortira, qu'il aura appris quoi que ce soit de son expérience.

''Episode 8 : Un verrou dans le coeur (The Well-Worn Lock)

réalisation : Ralph Hemecker – scénario : Chris Carter.''

Catherine Black doit travailler sur le cas d'une fille d'un notable qui déclare que son père abuse d'elle depuis plus de vingt ans. Elle doit se battre contre la pression politique locale pour tenter de dénoncer une tragédie familiale, celle dont "les pires crimes se disent en silence".

Megan Gallagher qui joue Catherine Black devait un peu s'ennuyer car voilà qu'elle prend le devant de la scène dans un épisode qui constitue une parfaite réussite.

Comme souvent, c'est quand la monstruosité est commune, proche de nous qu'elle est d'autant plus terrifiante. Plus la psychopathie est extrême, moins elle est troublante : on peut facilement la repousser en se disant que "ça ne nous concerne pas". Ici, la monstruosité est au centre de la famille, dans une histoire de pédophilie encastrée dans une famille à la fois soudée et perverse. Tous les personnages de cette famille sont troublants, très bien campés et traités avec une distance qui rend l'histoire encore plus forte.

Le rapport entre Franck Black et Catherine Black fonctionne également parfaitement. L'épisode précédant avait essayé de mettre en avant Catherine sur Franck mais ne fonctionne pas vraiment. Ici, l'équilibre est atteint pour donner un excellent épisode.

''Episode 9 : Meurtres sans effractions (Wide Open)

réalisation : James Charleston – scénario : Charles D. Holland.''

Un tueur profite d'une "journée portes ouvertes" pour entrer dans une maison mise en ventes. Il se cache et attend le retour des propriétaire pour tuer le père et la mère devant les yeux de sa petite fille. Catherine est chargée de s'occuper de la petite fille traumatisée alors que Franck se lance à la poursuite du tueur. Il tente de faire avancer l'enquête tout en empêchant la police d'interroger la petite fille. Il ne veut pas (tout comme Catherine) lui faire revivre son traumatisme.

L'épisode met de nouveau en scène le couple Catherine/Franck dans une histoire professionnel. Démarrant de manière un peu clichée, l'histoire acquiert, au fur et à mesure de son déroulement, une force grandissante. L'élément secondaire (la survie de l'enfant) du crime devient en effet central aussi bien à la motivation de Franck et de Catherine, mais également… du tueur. Nous allons ainsi de surprises en surprises malgré un fond devenu cliché pour cette série… Du bon travail.

''Episode 10 : Angel (The Wild and the Innocent )

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Jorge Zamacona.''

Sa mère étant morte, une jeune femme et son petit copain kidnappent le beau-père qui abusait d'elle. Les deux fuyards égrennent les morts sur leur route. Le beau-père kidnappé est un tueur responsable, il y a vient de refaire surface et qu'il est responsable des morts en question. Mais les visions de Franck ne collent pas avec ce scénario.

Millennium se met au vert. Du moins au country. Musicalement d'abord, mais également dans le ton et dans le genre road movie autour duquel l'épisode tourne. On est dans la lignée de Badlands et une motivation digne de Sugarland Express. La force de l'épisode n'est pas dans son histoire, un peu trop artificielle et instrumentalisée par les auteurs, mais dans le couple de fuyard, touchant et paumé.

Le final est particulièrement réussi, avec une confrontation très émouvante entre Franck Black et la jeune femme.

''Episode 11 : Mauvaises graines (Weeds)

réalisation : Michael Pattinson – scénario : Frank Spotnitz.''

Dans une banlieue qui met en avant la sécurité de ses membres, un adolescent est enlevé. Il s'agit du second enlèvement, le premier se terminant par la mort d'un adolescent qui fut contraint notamment de boire plusieurs litres de sang. Frank sème la stupeur en annonçant que le tueur en série fait partie de cette communauté qui se jugeait pourtant parfaite.

Nous sommes là dans un univers que Chris Carter apprécie. Plusieurs épisodes de X-Files ont déjà exploité cette idée de banlieue de haut luxe, de haute sécurité qui renferme la pire des monstruosités, la pire des violences. Millennium ne permettant par les délires fantastiques possibles de X-files, le traitement de l'histoire est moins grossière. Si le meurtrier et son déclenchement n'est pas très heureux, l'ambiance est particulièrement tendue, et les meurtres atroces.

Seule la morale est un peu tendancieuse, très américaine.

''Episode 12 : Amour immaculé (Loin Like a Hunting Flame )

réalisation : David Nutter – scénario : Ted Mann.''

Des couples sont retrouvés morts, enlacés, nus, assassiné par injection de poison. Le tueur est un type paumé, discret, qui n'a jamais réussi à avoir de relation sexuelle épanouie avec sa femme en 18 ans de mariage. Par ses crimes, il veut immortaliser ce qu'il considère le moment le plus fort, le plus pur, que peut connaître un couple.

L'épisode est classique, pas très original, dans l'enquête que mène Franck. On le voit toujours aussi efficace, aussi bon devin, avec ses analyses qui nous sont devenus habituelles.

L'intérêt réside dans le personnage du tueur. Il est touchant dans sa solitude de couple. Encore une figure triste et souffrante comme la série sait en camper. La noirceur de la série est encore au rendez-vous.

''Episode 13 : Force majeure (Force majeure)

réalisation : Winrich Kolbe – scénario : Chip Johannessen.''

Une jeune femme s'immole après une pluie de grêle particulièrement impressionnante. Le lieu du sacrifice met en scène un alignement de plusieurs sphères. Cet alignement est également présent lors d'un suicide d'une jeune femme lui ressemblant étrangement. Il s'agit de message pour avertir que dans 1000 jours – d'après un groupe d'illuminés – aura lieu un déluge.

Bof, bof, bof. Voici une des versions du fin du monde que va développer de plus en plus la série : déluge par les eaux. Revival de Moïse et de la grande marée du siècle!

Tout ici est poussif, aussi bien les personnages secondaires que l'histoire. Franck paraît bien trop crédule et vire trop facilement à l'irrationnel pour être très crédible. On perd là le personnage qui devient particulièrement faible. Son trop grand sérieux n'offre pas de recul à la vision que propose l'épisode.

Cette facette émergente de Franck sera pourtant ce qu'il incarnera dans les saisons suivantes: luttant contre le Mal qui s'écrit maintenant avec une majuscule, et ne réussissant jamais à arrêter les opposants.

''Episode 14 : Les Blessures du passé (The Thin White Line)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Glen Morgan & James Wong.''

Par hasard, à l'hôpital, Franck aperçoit une blessée possédant une coupure à la main. Franck Black a la même depuis l'époque du FBI où il a arrêté Richard Alan Hance. Frank enquête et découvre que des crimes similaires à Richard Alan Hance ont lieu. Il s'agirait de l'oeuvre du protégé de Richard en prison, libéré depuis peu.

Quand le FBI a commencé à faire parler les serial killer pour mieux les comprendre, le responsable de ce programme raconte la plus grande peur qu'il a eu. Il avait en face de lui un tueur en série de plus de cent kilo, d'un mètre quatre vingt dix, d'un QI de 140. En plein milieu de l'entretien, il renverse la situation en demandant ce que cherche réellement l'enquêteur, quel est sa motivation. L'enquêteur se vexe et réagit violemment. Le tueur lui explique le fonctionnement de toute la prison et notamment qu'il faut une trentaine de secondes avant que le gardien puisse entrer. "Que croyez vous que quelqu'un comme moi peut faire à quelqu'un comme vous en 30 secondes" demande-t-il à l'enquêteur.

Cette scène est entièrement reprise dans cet épisode, avec un face à face particulièrement fort entre un Frank Black troublé de devoir affronté le passé et un tueur en série sûre de sa force. Cette scène constitue évidemment la scène forte de l'épisode, complétée par un épilogue très touchant.

L'épisode en lui-même est très solide. Il offre la place à Franck Black de se dévoiler un peu sur son passé et de ses premières missions dans le FBI. L'utilisation du flash back est bien géré avec quelques effets très jolis. Episode solide.

''Episode 15 : Le sacrement (Sacrament)

réalisation : Michael Watkins – scénario : Frank Spotnitz.''

En plein milieu du baptême de son fils, la belle-soeur de Franck Black est enlevée. Franck se lance à la recherche du kidnappeur.

Rarement la notion de temps et d'urgence ne sera aussi bien géré que dans cet épisode. Et pour cause. L'histoire, les rebondissements et l'évolution de l'histoire sont parfaits. Le rapport de Franck à son frère, mais aussi sa confrontation (nouvelle) avec Bob, le flic de Seattle et ami de Franck, renforcent encore plus ce récit.

Une piste est tracée qui sera suivie d'une manière fructueuse: l'insertion des tueurs en série, des monstres professionnels de Franck dans son monde privé. La maison jaune, préservée, perd de plus en plus de sa sécurité.

''Episode 16 : Le Pacte (Covenant)

réalisation : Roderick J. Pridy – scénario : Robert Moresco – Cast : John Finn''

Franck est convoqué pour faire le portrait psychologique de l'accusé pendant le procès d'un sheriff, William Garry qui a avoué le meurtre de ses trois enfants et sa femme. Franck, contre l'avis de tous, et même de l'accusé, est convaincu de son innocence.

Voici de nouveau un des épisodes forts et caractéristiques de cette série. Un homme innocent est tellement rongé par la solitude, par le sentiment de culpabilité qu'il se déclare coupable du pire des crimes. Peut-on aider quelqu'un malgré lui?

Frank Black lutte seul contre tous. Evidemment, ce genre de situation permet une force dramatique importante. L'urgence également (il a quelques jours pour donner son évaluation) permet de rendre l'action encore plus tendu. La résolution trouvée (en somme la vraie explication du meurtre) est parfaite, à la fois surprenante et terrible. Le tout donne tout ce qu'il faut pour faire un épisode de très grande qualité.

''Episode 17 : Les jumeaux diaboliques (Walkabout)

réalisation : Cliff Dole – scénario : Chip Johannessen & Tim Tankosic.''

Franck Black est amnésique. Il a oublié ce qu'il a fait les quelques jours derniers. Il découvre toutefois avoir participer à une expérience médicale pour tester une drogue qui a plongé tous les participants dans une folie passagère. Cette drogue aurait du aider Franck à ne plus avoir de visions…

Si le parti de départ est particulièrement riche (Franck amnésique doit se prendre lui-même comme objet de l'enquête pour découvrir la vérité), le résultat final est d'autant plus décevant. Cette situation n'est pas exploité et s'ouvre sur une histoire confuse qui perd de sa force dramatique à mesure qu'elle s'éclaircit.

Frank amnésique et ayant disparu pendant plusieurs jours sous un nom d'emprunt aurait également pu permettre de développer le personnage de Catherine. Ce n'est pas le cas. Encore une occasion manquée.

''Episode 18 : Lamentation 1/2 (Lamentation 1/2)

réalisation : Winrich Kolbe – scénario : Chris Carter.''

Un tueur en série en prison depuis que Franck l'a arrêté accepte qu'on lui retire un rein pour sauver sa soeur. Après l'opération, le tueur reçoit la visite d'une infirmière qui lui permet de s'évader. Franck croit à une évasion, seulement quelques jours plus tard, le tueur est abandonné devant l'hôpital, mourant. Son second rein vient de lui être retiré. Catherine Black découvre un rein dans le réfrigérateur de sa maison.

Voici l'épisode "point de non retour" de la saison et même de la série. Pour la première fois, l'univers protégé de la maison jaune est fracturée avec une telle violence que jamais plus rien ne sera comme avant. Quelque chose est brisé. Définitivement et pendant les épisodes à suivre, le mariage de Franck bat sérieusement de l'aile. Catherine commencera à se demander si le métier de Frank ne les met pas tous en danger.

Point de non retour non pas seulement au niveau des personnages, mais également de la conception du "mal" qui prend ici clairement la majuscule. L'opposant, dans la vision ultime de Bob, est le diable. Clairement montré comme tel. Le nouvel, l'ultime opposant de Frank Black vient de prendre corps.

L'épisode en lui-même est très solide. Irréprochable.

''Episode 19 : Les Principes de la domination 2/2 (Powers, Principalities, Thrones and Dominions 2/2)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Ted Mann & Harold Rosenthal.''

Suite au meurtre satanique et rituel, Frank est amené à enquêter. Malgré le trouble dans lequel il est, il comprend que le meurtrier qui est vite arrêté est lié au meurtre de Bob qui a eu lieu chez lui. Franck doit faire face à un avocat étrange, envoutant et diabolique qui se fait assassiné par une sorte… d'envoyé de Dieu.

Le basculement entamé dans l'épisode précédent est entériné ici avec une confrontation ouverte entre le Bien et le Mal, un Ange et une incarnation du Diable. Cette radicalité fait perdre un peu de la puissance dramatique à l'histoire (en éloignant de nous la monstruosité des personnages, les rendant non plus réaliste mais mythique). L'histoire n'est pas passionnante. Le seul intérêt est la certitude maintes fois exprimée de Frank d'avoir déjà rencontré cet avocat diabolique… On pense bien sûr à l'épisode "Le Juge".

Le vrai intérêt de cet épisode est ailleurs, dans la relation entre Frank et Catherine qui a bien du mal à survivre aux conséquences de la mort de Bob dans leur maison…

''Episode 20 : Un monde brisé (Broken World )

réalisation : Winrich Kolbe – scénario : Robert Moresco & Patrick Harbinson.''

Alors qu'une jeune femme raccompagne son cheval dans son box, elle découvre qu'un cheval voisin a été égorgé. La jeune femme est agressée. Franck se rend sur les lieux du crime, surprenant tout le monde qu'il s'intéresse à un tueur de chevaux. Pour Franck, c'est la chance de pouvoir peut-être arrêter un tueur en série avant qu'il en devienne un.

L'idée de départ – essayer d'arrêter un tueur en série avant qu'il passe à l'acte – est puissante, surtout dans la problématique de Franck Black, tout le temps à la recherche d'une once de lumière. Lumière qui évidemment ne lui sera pas accordé. Le tueur de chevaux deviendra tueur d'humains.

Dans cet histoire de chevaux, il faut voir un clin d'oeil sans doute au film de Sidney Lumet, Equus qui mettait en scène un jeune homme qui avait troué les yeux de tous les chevaux d'un ranch.

''Episode 21 : Yaponchik (Maranatha )

réalisation : Peter Markle – scénario : Chip Johannessen.''

Yaponchik, c'est en russe le croque-mitaine russe, le responsable de tous les maux de son peuple. C'est lui le responsable notamment de Tchernobyl. Or la communauté russe de Seattle se trouve être la proie d'un tueur qui tue des survivants de Tchernobyl, vit d'un trafic d'icones et est pourchassé par deux policiers. Il s'agirait rien de moins que l'antéchrist.

L'Antéchrist est évidemment Russe. Forcément pour une série produite par la Fox? Entre cette vision et la description cliché et condescendant du monde émigré russe, il n'y a pas de place pour une histoire et une histoire solide. Cet épisode est un des moins bons de la série. Dans les quelques fois où Franck a du affronter le mal ("Le Juge" ou bien encore "Les Principes de la domination"), cette confrontation est ici molle et sans intérêt. Episode vite oubliable.

''Episode 22 : Un monde de papier 1/2 (The Paper Dove 1/2)

réalisation : Thomas J. Wright – scénario : Walon Green & Ted Mann.''

Guidé par un étrange homme en noir, Henry Dion enlève, tue des jeunes femmes et s'isole dans la forêt pour pouvoir leur parler de tout son saoûl, enfin libéré d'une mère trop bavarde et envahissante. De son côté, Frank Black part en vacances avec sa femme et sa fille chez les parents de sa femme. Son beau-père lui demande de regarder sur les minutes du dossier qui a condamné le fils d'un de ses amis. Frank conclut qu'il s'agit sans doute de la première victime d'un tueur en série… Henry Dion.

Comme dernier épisode de la saison, cet épisode doit finir sur une cliffhanger pour créer l'envie de voir la suite. C'est parfaitement réussi et même logique par rapport à ce qu'on a pu voir, par petite touche, ci et là : l'enlèvement de Catherine Black qui va tout naturellement dans la saison suivante être la cause de l'effondrement de la famille de Black.

Ces quelques dernières minutes de la fin de l'épisode ne doit pas effacer la qualité de cette dernière histoire. Elle offre un personnage de tueur en série très fort et particulièrement terrifiant (joué avec brio par Mike Starr. Le montage parallèle entre les deux histoires fonctionne très bien et permet également de montrer Frank Black d'une manière un peu différente: plus détendu, en vacances, avec un humour toujours aussi étrange…

Très très bon épisode.


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