Un de mes films préférés. Steve McQueen y campe un personnage froid mais sensible ; il est brillant (comme le plus souvent). Un "phare" dans le cinéma du genre.
Sombre, pessimiste, résolument fatal, Bullitt exerce une sorte de fascination à la fois un peu morbide et étonnamment dynamisante. Je goûte particulièrement les espaces de silence ménagés par le scénario qui apportent au film une réelle dimension opératique.
Superbe polar, en effet. La poursuite en voiture est finalement ce qui a le plus vieilli, c'est comme un gros pâté au milieu de l'action. McQueen n'a jamais été plus charismatique, Vaughn est génial et il y a Robert Duvall
en chauffeur de taxi. A quand une réédition haut de gamme ?
Pitch et scénario sont à peine du niveau d'une série policière lambda, mais "Bullitt" fait partie de ces polars qui fonctionnent complètement en dehors de ce niveau. Et si le film est le plus culte de McQueen,
ce n'est pas pour rien…
Le personnage de Frank Bullitt n'est pas un "Dirty harry", simplement une figure très mutique et mystérieuse derrière certaine de ses méthodes… Le film lui ressemble, souvent lancinant et silencieux, s'évertuant à filmer l'anodin de son personnage (on accompagne Bullitt faire ses courses avec égal intéret) ainsi que les scènes d'actions sur la durée et sans grande dramatisation: c'est le cas des deux climax du film, la fameuse poursuite en voiture d'un côté et le final dans l'aéroport de l'autre. C'est une sorte de touche européènne qu'apporte ici Peter Yates,
un thriller qui serait sous influence nouvelle vague et free cinéma… On est pas pour autant dans une vision d'auteur, juste dans un très bel art de l'habillage. Schifrin,
qui a écrit là un de ses plus beaux thèmes, illustre en majeur partie les moments les moins spectaculaires du film, instaurant des ambiances jazzy dans des scènes plus petites (mais y en a-t-il vraiment ici ?). Le générique superbe , pas mal hors de propos du reste, donne d'ailleurs la couleur de l'objet…
Steve McQueen, c'est pratiquement SON film. Yates
se repose essentiellement sur son regard et son charme incroyables… Le film existe par et pour lui. Steve en pyjama à côté de sa copine nue dans les draps (La douce plante verte Jacqueline Bisset
et sa voiture jaune ne sont qu'une projection de Bullitt)
, Steve qui encaisse les reproches de ses supérieurs, et les assauts un peu ridicules d'un politicien pas net joué par Robert Vaughn
… Les autres acteurs ne sont là que pour servir sa coolitude, y compris un jeune Robert Duvall
en conducteur de taxi. Ce film instaure une rythmique et une embiance totalement au service de son interprète principal… La raison d'être de "Bullitt
", c'est d'introniser définitivement McQueen
comme mythe. Il y réussit haut la main… On se dit parfois que les frontières entre publicité et cinéma en deviennent minces, mais le plaisir intense est bien là.
Nous avions devisé il y a quelque temps, sur l'inanité d'un remake annoncé de Bullitt, et surtout sur l'inconscience de celui qui oserait enfiler le col roulé bleu marine et le holster de McQueen.
Eh bien, le nom de l'inconscient est maintenant connu : c'est Brad Pitt
!
Robert Fuller avait repris le rôle de McQueen dans Le retour des sept,
Alec Baldwin
celui de Getaway
… Pas sûr que Mr. Jolie
s'en sorte mieux. Mais aussi, quelle idée de refaire Bullitt
!!!
D'autant que je m'aperçois qu'en ce qui me concerne, le moule "Bullitt" est cassé… et qu'en fait, il l'a toujours été.
Je m'explique :
La fameuse poursuite, normalement, n'a pas été filmée dans le même format que le reste du film, ce qui, à l'origine, en faisait un véritable morceau de bravoure dans le film. Et elle n'a jamais été restituée dans ce cadre précis !…
On parle et reparle encore de cette fameuse course poursuite… Et si, à juste titre, elle restera mythique dans bien des mémoires, force est de constater qu'elle nous paraît
un peu fade , aujourd'hui. Il faut dire que depuis, elle a fait école auprès de nombreux cascadeurs qui n'ont pas voulu en rester là ! En 69 , un an plus tard , le tandem Carliez-Julienne nous régalait dans "L'or se barre", de Peter Collinson. Puis l'équipe du grand Kenny Bates jouait la surenchère dans le "Rock
" de Jerry Brunchheimer. Entre temps, Remy Julienne avait réglé de main de maitre le ballet automobile dans "Le casse
" de Verneuil
… Pas triste non plus ! Et tant d'autres et qui, pour quelques uns et pour notre plaisir, y ont laissé leurs vies..
Ce film du réalisateur anglais Peter Yates tourné en 1968 reste aujourd'hui encore l'une des références du film policier moderne. J'y vois trois raisons principales (…)
Gaulhenrix a raison ! On peut ajouter à son avis d'autres arguments. Bullit est baigné dans un climat étrange, de tension permanente. Tension raciale : le docteur noir, le quidam rasta sont sur le qui-vive. Tension du personnage principal : sublime Steve Mc Queen, habité par le personnage. Tension de l'establishment local également. Le tout souligné par des prises de vue en forte plongée et contre-plongée ou utilisant des diagonales qui déstabilisent la quiétude du spectateur (ex : quand Robert Vaughn
jette un regard vers ses acolytes près de la voiture). La terreur surgit ici de nulle part et préfigure les ambiances paranoïaques que l'on retrouve dans les films américans de la première moitié des années 70. Tout ceci est en opposition avec un autre monde, beaucoup plus tranquille, celui des jeunes filles qui traversent la rue ou de l'épicier paisible. Bullit
filme habilement la juxtaposition de ces deux univers si diamétralement opposés.
Pas de doute : c'est un classique, qu'une édition HD-DVD, n'en déplaise à notre ami PMJarriq, met brillamment en valeur. La photographie, les lumières, la bande son, sont magnifiés par cette édition de qualité.
Je pourrais reprendre presque mot pour mot la plupart des opinions de la longue file qui s’établit sur ce film mythique, que je n’avais jamais vu jusqu’alors, parce que rien ne m’y incitait du fait de sa provenance étasunienne et de son thème policier, choses qui ne m’attirent pas spontanément.
Comme souvent, dans ce genre de films, je suis un peu réservé par la complexité de l’intrigue (qui m’a obligé à faire de nombreux retours en arrière : le DVD est irremplaçable ! au cinéma, je n’aurais sans doute rien compris !), mais j’admets bien volontiers que son caractère elliptique est assez fascinant : Peter YatesDans ce fameux San Francisco que je croyais plus photogénique que ça, et qui m’a donné l’impression d’être un gros village doté de montagnes russes, comme à la fête foraine, la course de voitures fait encore son effet, malgré certains trucs un peu naïfs (je crois que Yates a réutilisé certains plans et il me semble qu’il y a un Volkswagen coccinelle verte que les poursuivants croisent au moins trois fois) ; en revanche, j’ai beaucoup aimé la scène finale dans l’aéroport, surtout lorsque, dans le hall bondé, Bullitt cherche Ross, dans la foule pressée…
Tout ça ne nous rajeunit pas….
J'espère que vous allez vous faire gronder par notre ami Stève ! Parce que ne pas avoir vu La grande évasion (et pas que pour Mcqueen
!) relève de la négligence la plus grave ! Et, s'il vous plait, prévoyez au plus vite de voir l'immense The Getaway
suivi de près par L'Affaire Thomas Crown.
Puis insérez dans votre lecteur, sans attendre, le dernier film de l'acteur : Le chasseur.
Du grand, très grand et beau cinéma. Très efficace en tous cas !
Les normes du film d'action ont beau avoir énormément changé en quelques décennies, ce film de Peter Yates, réalisateur qui ne doit d'ailleurs pas être limité à cette oeuvre-culte, reste divertissant voire fascinant 45 ans plus tard.
Il faut croire qu'il y a suffisamment d'éléments pour captiver encore:
Voilà, je ne vois pas quoi dire d'autre.. Je dois dire que je prends toujours plus de plaisir à le revoir au fil des diffusions.
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