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Forum : L'Assassin est dans l'annuaire

Sujet : Pages trop blanches..


De Tamatoa, le 24 août 2012 à 23:49
Note du film : 3/6

Léo Joannon termina sa carrière sur trois échecs retentissants. Dont cet Assassin est dans l'annuaire, qui faillit de peu s'intituler Cet imbécile de Rimoldi, puisque le film fut tourné sous ce nom jusqu' à la dernière minute. C'est Alain Poiré qui décida au dernier moment de se débarrasser du titre du bouquin . Je ne suis pas sûr que ça eut changé grand chose…La preuve, c'est que même ce très honorable site affuble Fernandel, dans le générique, du nom de Rimond. Et vu le silence qui se fait du côté de la tombe de Charles Exbrayat, auteur du polar, ne changez rien..

léo joannon qui ne fut ni prolifique ni exempt de défauts, ne laissera guère que L'homme aux clés d'or dans les mémoires indulgentes. Il faut dire qu' il employa très souvent Le défroqué Pierre Fresnay, dont les deux fois citées à très bon escient . Beaucoup plus souvent que Fernandel , pourtant très ami avec lui, venu se perdre dans cette pâle adaptation du bouquin, lequel est beaucoup plus enlevé que le film. Charles Exbrayat restant toujours, sinon "léger", du moins très soft dans le polar, laissant toujours une grande place à la partie comédie. Parce qu' il se traine ce film, assez laborieusement, de situations téléphonées, (justement !) en dénouements prévisibles à cent lieues à la ronde. Quelque chose que l'on ne ressent pas en lisant le livre.

Et c'est peu dire que Fernandel est loin d'y mettre du sien. Il n' y croit pas. Peut-être parce qu'il se retrouve employé de banque qui fut son premier métier. L'I.N.A nous offre une vidéo oû l'acteur est interviouwé pendant le tournage et c'est peine de le voir répondre vaguement aux questions d'une journaliste. Il est ailleurs. On pourrait penser que ça n'a rien à voir avec le film. Le problème c'est qu'il est comme ça dans dans le film. Si l'assassin est dans l'annuaire, Fernandel est aux abonnés absents.. En 1956 Albert Constantin, le clarinettiste jouant au chat et à la souris avec Bernard Blier, avait plus de relief dans un genre similaire ! Pourtant, il est très juste dans certaines scènes de mélancolie ou avec quelques féminités intriguantes de l'oeuvre. Il sait jouer le faux naif. Mais ça ne suffit pas pour faire de cette oeuvrette un film noir façon l'homme à l'imperméable ou l'Armoire volante dans lesquels il excella. Ca manque de frissons et d'ombres sur les murs, de ruelles douteuses et de passants soupconneux. Joannon ou pas, Exbrayat n'est pas James Hadley Chase.. En revanche, c'est bien la première fois que je vois notre Fernandel faire le coup de poing comme jamais. Ca fait tout drôle. C'est pas du Bruce Lee mais ça fait tout drôle. Sans exagérer, on dirait Lino Ventura dans Le gorille vous salue bien. Très inhabituel et impressionnant !

Ce n'est pas exactement un mauvais film. Mais le coeur n' y est pas. Peut-être, oui peut-être manquait-il le grand Duvivier derrière tout ça…


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De Impétueux, le 14 février 2019 à 13:46
Note du film : 1/6

Ah oui, cher et disparu Tamatoa, voilà un film qui n'apportera rien à la gloire de Fernandel, ni même à la (petite) notoriété de Léo Joannon, qui avait fait bien mieux avec Le défroqué et L'homme aux clés d'or. À ce propos, reconnaissons tout de même aux époques anciennes assez de liberté d'esprit pour avoir permis à ce réalisateur mineur de reprendre une carrière et de rencontrer de grands succès alors que le bonhomme avait été passablement – comment dire ? – indulgent aux fariboles de la Collaboration. Mais comme, après la Libération, le public se sentait vis-à-vis de la période de la Guerre, beaucoup moins net que le vertueux public d'aujourd'hui (qui lui aurait dit son fait, à l'Adolf, et pas qu'un peu !), Joannon a pu tourner. Beaucoup.

Beaucoup et même n'importe quoi. Car L'assassin est dans l'annuaire est un ennuyeux et laborieux pensum qui n'a pour lui que de n'être pas trop long. Mais qui a contre lui beaucoup de choses, notamment un Fernandel qui se limite strictement à ce que les clauses de son contrat avaient dû prévoir : être là. Et – la chose est à noter, de fait – de faire le coup de poing contre les canailles avec une certaine efficacité (mais ce n'est tout de même pas du niveau d'Eddie Constantine). Tout le reste de la distribution est au service de la vedette, ce qui n'est pas absolument anormal dans ce genre de film un peu fauché, mais les acteurs conviés font, comme la tête d'affiche, le strict minimum. Dommage, au demeurant, car Georges Chamarat, Maurice Teynac, Henri Crémieux ne sont pas du tout des nullités. Il n'y a guère que Marie Déa, qu'on n'avait plus vu depuis Les visiteurs du soir, où elle était déjà bien pâlotte et insignifiante, qui fasse un peu tâche.

Je me souviens d'avoir jadis lu quelques romans policiers de Charles Exbrayat, sans déplaisir et sans enthousiasme. Le film de Joannon est adapté, donc, d'une de ses histoires qui n'est ni plus exaltante, ni plus déplaisante qu'une autre. Un modeste employé de banque, Albert Rimoldi (Fernandel, donc) qui est un peu la risée, presque le souffre-douleur de ses collègues, parce qu'il est aussi consciencieux qu'empoté est l'objet d'une manipulation habile fomentée par Henri Leclerc (Georges Chamarat), le directeur de la banque et par Levasseur (Maurice Teynac) et sa sœur Édith (Marie Déa) pour barboter un important transfert de fonds.

Agi, manipulé, désorienté, roulé par son patron, aguiché par Édith il mettra bien du temps à se dépêtrer d'une mauvaise affaire où la police le croit coupable du vol, mais aussi de plusieurs assassinats (les crapules ne reculant devant rien !). Tout cela se termine au mieux pour lui, lavé de tout soupçon et qui a même permis l'arrestation de la bande.

Mais une note douce-amère, qui permet de hausser le film un peu au dessus de la nullité absolue. Naturellement, toutes les femmes qui ont fait du charme au modeste employé se sont moquées de lui et n'ont agi que pour le berner, alors qu'il ne rêvait que de belles amours tendres. Les péripéties achevées, voilà qu'il se retrouve aussi seul qu'auparavant et un peu plus triste encore : il n'y aura pas de charmante et modeste héroïne, un peu délaissée jusqu'alors, pour lui ouvrir le chemin et les bonheurs de l'hyménée. Alors le brave homme s'en va adopter un pauvre petit garçon abandonné. C'est bien gris, mais c'est bien joli.


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