Léo Joannon termina sa carrière sur trois échecs retentissants. Dont cet Assassin est dans l'annuaire, qui faillit de peu s'intituler Cet imbécile de Rimoldi, puisque le film fut tourné sous ce nom jusqu' à la dernière minute. C'est Alain Poiré qui décida au dernier moment de se débarrasser du titre du bouquin . Je ne suis pas sûr que ça eut changé grand chose…La preuve, c'est que même ce très honorable site affuble Fernandel,
dans le générique, du nom de Rimond. Et vu le silence qui se fait du côté de la tombe de Charles Exbrayat,
auteur du polar, ne changez rien..
léo joannon qui ne fut ni prolifique ni exempt de défauts, ne laissera guère que L'homme aux clés d'or dans les mémoires indulgentes. Il faut dire qu' il employa très souvent Le défroqué
Pierre Fresnay,
dont les deux fois citées à très bon escient . Beaucoup plus souvent que Fernandel
, pourtant très ami avec lui, venu se perdre dans cette pâle adaptation du bouquin, lequel est beaucoup plus enlevé que le film. Charles Exbrayat
restant toujours, sinon "léger", du moins très soft dans le polar, laissant toujours une grande place à la partie comédie. Parce qu' il se traine ce film, assez laborieusement, de situations téléphonées, (justement !) en dénouements prévisibles à cent lieues à la ronde. Quelque chose que l'on ne ressent pas en lisant le livre.
Et c'est peu dire que Fernandel est loin d'y mettre du sien. Il n' y croit pas. Peut-être parce qu'il se retrouve employé de banque qui fut son premier métier. L'I.N.A nous offre une vidéo oû l'acteur est interviouwé pendant le tournage et c'est peine de le voir répondre vaguement aux questions d'une journaliste. Il est ailleurs. On pourrait penser que ça n'a rien à voir avec le film. Le problème c'est qu'il est comme ça dans dans le film. Si l'assassin est dans l'annuaire,
Fernandel
est aux abonnés absents.. En 1956 Albert Constantin, le clarinettiste jouant au chat et à la souris avec Bernard Blier,
avait plus de relief dans un genre similaire ! Pourtant, il est très juste dans certaines scènes de mélancolie ou avec quelques féminités intriguantes de l'oeuvre. Il sait jouer le faux naif. Mais ça ne suffit pas pour faire de cette oeuvrette un film noir façon l'homme à l'imperméable
ou l'Armoire volante
dans lesquels il excella. Ca manque de frissons et d'ombres sur les murs, de ruelles douteuses et de passants soupconneux. Joannon ou pas, Exbrayat
n'est pas James Hadley Chase.
. En revanche, c'est bien la première fois que je vois notre Fernandel
faire le coup de poing comme jamais. Ca fait tout drôle. C'est pas du Bruce Lee
mais ça fait tout drôle. Sans exagérer, on dirait Lino Ventura
dans Le gorille vous salue bien.
Très inhabituel et impressionnant !
Ce n'est pas exactement un mauvais film. Mais le coeur n' y est pas. Peut-être, oui peut-être manquait-il le grand Duvivier derrière tout ça…
Agi, manipulé, désorienté, roulé par son patron, aguiché par Édith il mettra bien du temps à se dépêtrer d'une mauvaise affaire où la police le croit coupable du vol, mais aussi de plusieurs assassinats (les crapules ne reculant devant rien !). Tout cela se termine au mieux pour lui, lavé de tout soupçon et qui a même permis l'arrestation de la bande.
Mais une note douce-amère, qui permet de hausser le film un peu au dessus de la nullité absolue. Naturellement, toutes les femmes qui ont fait du charme au modeste employé se sont moquées de lui et n'ont agi que pour le berner, alors qu'il ne rêvait que de belles amours tendres. Les péripéties achevées, voilà qu'il se retrouve aussi seul qu'auparavant et un peu plus triste encore : il n'y aura pas de charmante et modeste héroïne, un peu délaissée jusqu'alors, pour lui ouvrir le chemin et les bonheurs de l'hyménée. Alors le brave homme s'en va adopter un pauvre petit garçon abandonné. C'est bien gris, mais c'est bien joli.Page générée en 0.0082 s. - 5 requêtes effectuées
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