C'est un boui-boui. J'ai des idées pour l'améliorer.

4,5/6. Un couple finlandais, de condition modeste, se retrouve sans emploi et rencontre des difficultés matérielles (visite des huissiers,…). Il n'y a guère que leur petit chien pour compatir de leurs problèmes. Aki Kaurismäki traite en 1996 ce sujet toujours d'actualité par la sobriété. Sobriété des comportements (les personnages font face avec un certain courage et souvent avec mutisme aux épreuves qui s'accumulent), des décors (épurés) et de la mise en scène. Souvent deux ou trois personnes conversent avec une simple chaise et table autour d'eux. Mais très curieusement, on relève un travail assez sophistiqué concernant les couleurs -vives- (dominante jaune et bleue) contrastant avec la retenue des personnages et la sobriété des décors. Couleurs vives mais un monde froid et dur est décrit, loin, très loin des poncifs d'un certain cinéma glamour. On est ici dans un "cinéma-vérité" contemporain. En arrière-plan de l'image, on observe les affiches de L'atalante et de L'argent, sans doute oeuvres -françaises- d'influences thématiques de Kaurismaki. L'emploi d'une bande sonore assez élaborée (musique traditionnelle, souvent mélancolique) appuie les émotions -toutes en retenue- des personnages de ce récit dur, mais réussi et intéressant du cinéaste finlandais. Au loin s'en vont les nuages est plus conçu pour faire réfléchir que pour divertir, et s'adresse à des spectateurs avertis.