Forum - Minuit à Paris - Charmant et oubliable
Accueil
Forum : Minuit à Paris

Sujet : Charmant et oubliable


De Impétueux, le 12 mai 2011 à 13:34
Note du film : 4/6

Voilà un film gentil, aimable, charmant, émaillé de quelques très bons moments, finement interprété (y compris par Carla Bruni, discrète et ravissante), mais qui paraît tout de même bien artificiel, répétitif et longuet.

Une interviouve de Woody Allen dans Le Monde explicite à la fois l'origine et le ressort du film : on a proposé au cinéaste, il y a quelques années de tourner un film dont Paris serait composante, il a cherché une idée, un fil conducteur et l'a trouvé dans la songerie nostalgique du C'était mieux avant, dans ce qu'il appelle le Syndrome de l'Âge d'Or ; dès lors la philosophie de cour de récréation et la morale consensuelle le rattrapent : l'Âge d'Or est toujours celui qu'on n'a pas vécu.

De ces prémisses un peu flageottantes, Allen tire un film qui est surtout un régal pour qui connaît un peu Paris et a envie d'en découvrir davantage que des monuments frontalement exposés, de type brochure touristique. C'est l'atmosphère de Paris qui est captée, à tout le moins l'atmosphère telle que la conçoivent des Étasuniens intelligents et cultivés, presque européanisés, captés par la patine séculaire du Vieux Continent. Un vrai plaisir que de reconnaître, au fil des images, des rues, des jardins, des terrasses, très joliment filmés, très identifiés, mais photographiés sous des angles qui les mettent encore mieux en valeur. Toute la salle où j'ai vu le film bruissait d'ailleurs de murmures à chaque nouveau plan et c'était presque un jeu que d'être le premier à avoir cité le nom de la place ou du boulevard.

Et une fois de plus, je me disais que j'ai bien de la chance de vivre parmi tant de merveilles que personne ne peut se lasser de découvrir chaque matin et chaque soir, dans la multiple splendeur du jour et de la nuit, du soleil et de la pluie, du soleil levant et du crépuscule… Je plains les types de Milkwaukee ou de Cheyenne qui verront le film (s'il y en a !) ; il y a de quoi nourrir des complexes et de développer une psychose maniacio-dépressive !

Cela dit, il faut bien savoir que Midnight in Paris est une sorte de version sophistiquée et (beaucoup plus) élégante de François 1er de Christian-Jaque (avec Fernandel et la chèvre lécheuse). Parce que le héros du film, Gils, (Owen Wilson), jeune scénariste hollywoodien à succès qui tente d'écrire un vrai roman, et qui est affublé d'une future belle-famille caricaturalement Tea-Party se retrouve, au cours d'un séjour parisien pré-matrimonial, propulsé dans le monde qu'il rêve d'habiter, le Paris des Années folles. Il va rencontrer, lors de soirées qu'il multiplie, toutes les figures mythiques possibles, Scott et Zelda Fitgerald, Ernest Hemingway, Salvador Dali, Luis Bunuel, Man Ray, Gertrude Stein, et bien d'autres encore, lorsque, sous la conduite d'une maîtresse de Pablo Picasso, il plongera dans un passé plus ancien encore, autour de 1890, avec Paul Gauguin, Edgard Degas et Henri de Toulouse-Lautrec.

L'anachronisme est aimable et le procédé amusant, mais ses coutures, depuis bien longtemps, sont trop visibles, même si le voyage dans le Temps est, depuis toujours, un filon romanesque fertile.

Deux mots sur la musique, omniprésente ; je n'ai pas trop aimé les notes de guitare manouche qui reviennent à des moments trop réguliers (ceux où la réalité de 2010 s'efface devant celle de 1925) ; la clarinette de Sidney Béchet (Si tu vois ma mère) et la mélodie sirupeuse Parlez moi d'amour (créée en 1930) sont anachroniques ; mais, en revanche, c'est un régal d'entendre Cole Porter, (en tout cas une superbe version de Let's do It) dans les meilleurs moments d'un film qui ne fera pas date…


Répondre

De Le criquet, le 12 mai 2011 à 16:34
Note du film : 1/6

Ennuyeux au possible, ce rallye Parisien n'est qu'un dépliant plus ou moins efficace pour touristes en goguette. Pas ou si peu d'intrigue délavée (qui évite pourtant la mièvrerie) et beaucoup de Bla-bla dans les journaux pour l'apparition de la First Lady fade et furtive. Et je ne vois pas en quoi les types de Milkwaukee ou de Cheyenne qui verront le film devront se sentir complexés devant une ville certes joliment filmée mais bouffée, vérolée par les trafics en tous genres sans parler de la violence qui sévit dans la Capitale peut-être plus que partout ailleurs !

Étrange comparaison faite avec François 1er ! Je ne sais pas si Woody apprécierait. D'autant qu'elle est malvenue. Comparer Christian-jacque à Woody Allen il faut quand même oser ! Je ne retiens de ce film , et une fois de plus de la part d'un Allen nettement sur le déclin, qu'un essai d'un snobisme outrancier qui n'ira pas plus loin que le Festival et ses paillettes.


Répondre

De Impétueux, le 12 mai 2011 à 20:39
Note du film : 4/6

Mais, nouveau venu Criquet, je n'ai jamais comparé comme vous feignez de le croire, Woody Allen à Christian-Jaque ; je connais mal Woody Allen, dont je n'ai jamais vu, jadis, que Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander) et, plus récemment, et à la faveur de projections privées suivies d'aimables cocktails, Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, et donc, hier, Midnight in Paris ; rien de tout cela ne m'a paru à la mesure de l'incroyable réputation du monsieur… En revanche, j'ai beaucoup d'affection pour Christian-Jaque qui a réalisé au moins deux films merveilleux, Les disparus de St-Agil et Un revenant, quelques très bons trucs (L'assassinat du Père Noël, Boule de suif, Nana) et dont certains estiment beaucoup Fanfan la Tulipe – ce n'est pas mon cas -. En d'autres termes, j'estime que Christian-Jaque est un bien meilleur cinéaste que Woody Allen, chéri des bobos germanopratins, mais comme je le connais fort mal, je n'irai pas plus loin dans la polémique.

J'ai dit, en revanche, que la thématique de Midnight in Paris est exactement celle de François 1er et comporte les mêmes effets d'anachronisme et de sidération : un type est balancé dans le passé et rencontre, les yeux sceptiques, des personnages, historiques ou littéraires, qu'il connaît : c'est, naturellement, plus raffiné, subtil, culturellement correct, chez Allen que chez Christian-Jaque, mais le ressort est identique.

Cela dit, si vous n'aimez pas Paris, c'est votre affaire ; je passe tous les matins, sur le pont de l'Archevêché, derrière le chevet de Notre-Dame ; je vois cette image au printemps, en été, en automne, en hiver ; sous le grand soleil, sous la pluie, sous le ciel bas, la nuit, au crépuscule et à l'aurore ; pendant d'autres années, je suis passé, chaque matin et chaque soir, sur le pont de la Concorde, sur le pont Alexandre III ; à chaque instant, l'émerveillement de vivre dans la plus belle ville du monde. Mais si vous préférez Pont-à-Mousson ou Bamako, c'est votre affaire…


Répondre

De vincentp, le 13 mai 2011 à 07:38

Je n'irai pas voir ce film car j'estime que ce pauvre Woody a complètement perdu la boule depuis fort longtemps. Son système : une starlette, quelques déclarations humouristiques à la presse (axées sur le zizi), et des films languissants. Il est devenu un "artiste" people, type Andy Warhol, une véritable machine à faire du fric.

Mieux vaut revoir ses réussites des années 70-80 comme Manhattan, Annie Hall, La rose pourpre du Caire… On s'aperçoit qu'une part non négligeable de son succès de l'époque est dû à Diane Keaton.


Répondre

De le criquet, le 13 mai 2011 à 13:11
Note du film : 1/6

Cher Monsieur, j'ai pris pendant onze années de suite, mon petit déjeuner sur le promontoire Bennelong Point à Sydney et, puisque vous avez l'amabilité de parler de Bamako, j' y ai connu les plus beaux couchers de soleils du monde sur les Dunes roses, après des périples pieds nus et exténuants d'extase . Je n'ai jamais prétendu ne pas aimer Paris. Si je m'y suis installé il y a quatorze années de celà, c'est surement qu'il y avait une bonne et heureuse raison. Je dis simplement que si Paris fut longtemps considérée comme la villes des Lumières, et si elle garde toujours aujourd'hui le charme certain que vous défendez, elle est quand même devenue la capitale poudre aux yeux. Une belle ville, oui. Mais qui ne peut hélas pas se targuer d'être "propre" (socialement parlant) au même titre qu'une Las Vegas, autre ville d'autres lumières. Paris me fait penser aujourd'hui à la Baie d'Along située au nord du Viêt Nam, ou j'ai longtemps jeté l'encre. Une des plus belles cartes postales du monde….rougie de trop de sang. Et si je comprends un chauvinisme sympathique de votre part, je sais que Paris ne le mérite plus. Et que ce n'est pas la faute de Paris, mais bel et bien des parisiens.

Cordialement.

Bernard Palaret.


Répondre

De Impétueux, le 13 mai 2011 à 17:56
Note du film : 4/6

@ Le Criquet :Si je ne connais pas le moins du monde l'Australie (et n'ai pas vraiment l'idée que je pourrai jamais connaître : trop loin, trop anglo-saxon, trop récent ; on n'a pas la tête en bas, puisque c'est de l'autre côté de la sphère ? Curieux ! Et puis qu'est-ce qu'il y a à voir ? l'Opéra de Sydney ? Quoi d'autre ?), je connais plutôt l'Afrique ; moins Bamako qu'Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ! Ah la gare de Bobo ! 1937 ! Une merveille qui s'effrite !), mais je ne classe pas grand chose dans la même catégorie que Paris ; qu'est-ce qui peut tenir le choc ? Rome, sans doute, et encore…

Mais je partage assez votre avis sur le côté gnangnan conservateur-écolo des parisiens ! refus de tout ! des espaces verts partout ! Pas une tour, pas un immeuble un peu innovant ! Ces neuneus ne semblent pas avoir saisi que la beauté de la Ville, c'est son infinie variété ! Qu'en marchant le long de la Seine je puisse voir successivement Notre-Dame (1250, en gros), le Centre Pompidou (1976), la Monnaie (1773), l'Institut (1688), le Louvre (dans sa partie visible des quais, 16ème et 17ème siècles), la Concorde (1766 et 1840), le Musée d'Orsay (1898), les Invalides (1706), le Musée des arts premiers (2006), la Tour Eiffel (1889), le Palais de Chaillot (1937), m'émerveille et me rassure. Mais que de mal ont eu ceux qui ont imposé, au milieu des conservatismes, l'idée de la nouveauté.

Pour le reste, je ne comprends pas très bien ; que veut dire être une ville socialement propre ? Depuis que l'ascenseur a rendu caduques les anciennes distinctions sociales qui étaient verticales (de l'étage noble à la mansarde, je ne crois pas trop qu'il n'y ait pas, dans le monde, en tout cas en Occident, une sectorisation ; les quartiers s'homogénéisent, c'est comme ça, et les meilleurs électeurs de M. Delanoë chassent vers de plus en plus lointaines banlieues les prolétaires dont ils ont la bouche emplie…

@ Vincentp : Si je n'avais été invité à regarder le film de Woody Allen, avec la promesse d'un coquetèle inventif et très bien servi, je ne me serais sûrement pas déplacé ; j'ai vu dans les mêmes conditions bourgeoise Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, qui ne casse pas trois pattes à un canard. Je continue à préférer Christian-Jaque.


Répondre

De Gilou40, le 13 mai 2011 à 19:04

Je ne sais pas ce qu'est une ville socialement propre mais il est vrai qu'entre votre discours Architectural et les émissions télé qui nous gavent de toute votre pègre, vos trafics, vos rackets, vos dealers (comme partout ailleurs!), et sans parler des souvenirs de la Tour Eiffel fabriqués en Corée, votre chauvinisme bien naturel en prend un coup ! C'est peut-être celà que le criquet voulait évoquer…


Répondre

De Impétueux, le 13 mai 2011 à 22:10
Note du film : 4/6

Quel curieux procès ! La pègre, les trafics, les racketts et les dealers, il y en à à Marseille, à Lyon, à Toulouse, à Nice et où vous voulez ; qu'est-ce que ça a à voir ? Malgré tout ça, Paris est la plus belle ville du monde. En tout cas Woody Allen et moi le savons.

Mais chacun est libre de préférer Pont-à-Mousson, Romorantin ou Clermont-Ferrand. Quelle importance ?


Répondre

De fretyl, le 13 mai 2011 à 22:40

Malgré tout ça, Paris est la plus belle ville du monde. En tout cas Woody Allen et moi le savons.

Ah bon, je croyais pourtant que Allen avait marqué à plusieurs reprises sa préférence pour Manhattan.

PS : je ne peux blairer ni Woody Allen ni aucun des ses films.


Répondre

De Gilou40, le 13 mai 2011 à 22:50

Oh ! Qué caractère !! Et qué procès ? J'ai bien précisé comme partout ailleurs !. Mais entre Vincentp qui dit que Allen a perdu la boule et est désormais accès sur le zizi, et vous qui mettez toujours en avant votre alzheimer, affirmer que Paris est la plus belle ville du monde, on peut en douter, non ?? D'ailleurs, vous l'avez écrit : Oubliable et je suis sur que vous avez déjà oublié ! Tayau ! tayau !! Sus aux vieillards !!

Ps : Que c'est bon de rire aux larmes !!…


Répondre

De vincentp, le 14 mai 2011 à 22:56

Paris est une ville polluée (gaz carbonique dans l'air, déjections canines sur les trottoirs). Quant au décor évoqué par Impétueux, certes, mais quand on le voit tous les jours, on n'y fait plus attention. Je remarque plus aujourd'hui un tracteur dans un pré de Haute-Savoie en train de labourer un champ qu'un hôtel particulier du XVII° siècle situé dans le Marais parisien.

Mais le problème est ailleurs : le système roublard mis en place par Woody Allen. Une preuve éclatante : y filmer Carla Bruni qui n'a jamais fait de cinéma ! On comprend bien qu'il faut des coktails pour que des personnalités de la vie parisienne comme Impétueux voient le film et en fassent ensuite le bouche à oreille. (Tout un système auquel vous prêtez votre fort sympathique concours).

Mon cher Impétueux, je peux vous prêter l'excellent southern comfort de l'arrière pays américain. Ca, au moins c'est du cinéma, loin des mondanités dans lesquelles se vautre depuis trente ans Woody Allen. Woody Allen se moque éperdument de Paris. Doté par la nature d'un physique ingrat, il cherche avant tout à se mettre en valeur aux côtés de jolies femmes. Il lui manquait Carla Bruni à son palmarès : c'est fait ! Vous pouvez vous rassurer : il ne filmera jamais Josiane Balasko ou Jackie Sardou !


Répondre

De Impétueux, le 15 mai 2011 à 00:03
Note du film : 4/6

Incroyable aveuglement ! Quand vous écrivez Vincentp, une énormité comme quand on voit tous les jours (ce décor parisien),on n'y fait plus attention… Mon pauvre ami, c'est précisément le contraire que j'ai écrit : à revoir tous les jours les merveilles de Paris, on ne s'en enthousiasme que davantage, puisqu'on les voit sous toutes leurs nuances, grises et bleues, matinales et nocturnes. La beauté vous lasse et vous préférez regarder les vaches (admirables bêtes, au demeurant : allez voir les aloyaux, les entrecôtes, les filets idéalement persillés, dans les vitrines des Boucheries nivernaises, rue du Faubourg Saint-Honoré, sublime spectacle, et parfaite leçon de choses !), libre à vous…

Du gaz carbonique dans l'air ? Et alors ? Seuls les écolos et les Japonais s'en offusquent, et les marronniers du boulevard Arago et du Cours La Reine ne s'en portent pas plus mal ! Si on préfère l'odeur du lisier, faut vivre dans les Côtes d'Armor ! Pour les déjections canines, je vous rejoins ; mais c'est une des conséquences de l'idiot goût de la nature qu'ont trop de citadins : les cabots, à la campagne ! A la ville, les seuls animaux supportables me semblent être les poissons rouges, les canaris, et les chats (qui sont à peine des bêtes)…

M'imputer de la réclame pour Allen, alors que gourmandé par beaucoup ici, je n'ai jamais regardé ce que vous estimez être de très bons films (Manhattan, La rose pourpre du Caire et je ne sais quoi d'autre), est dresser un mauvais procès… Invité à une soirée où des tas de gens qui ne connaissent absolument rien au cinéma, et s'en contrefichent, mais font semblant de s'intéresser, parce que, dans les dîners en ville où ils se retrouveront, on parlera du film, est toujours un moment rigolo ; ce sont ces mêmes gens qui vont aux expositions d'Orsay ou du Grand Palais, qui se gobergent de Manet, Monet, Picasso, Matisse et tutti quanti et qui se précipiteraient voir Bouguereau, Detaille, Couture ou Cabanel si les peintres Pompiers étaient promus à la mode. Et, à dire le vrai, ces gens-là, tout comme moi, d'ailleurs, se rendent dans ce genre de soirées, pour s'illusionner d'être des happy few, écluser d'excellents champagnes, et des petites choses variées, imaginatives et inventives, proposées par des traiteurs de qualité. Et aussi pour se reconnaître et bavarder.

Il ne me viendrait pas à l'idée d'aller dépenser le moindre euro pour aller m'asseoir dans une salle obscure à regarder un film de Woody Allen ! Déjà me retrouver dans la pénombre pour un cinéaste que j'aime m'est à peu près insupportable, du fait de l'inconfort des sièges, et de la fétidité des salles ! Alors payer pour un Allen !

Mais bon ! Pour conclure – sans doute provisoirement – ce fil, je note avec plaisir qu'Allen n'a pas d'hypocrisie et qu'il dit assez clairement (dans une interviouve au Monde) que le cinéma lui a donné l'occasion de rencontrer des types très intéressants et de très jolies femmes ; quant on n'est pas Kubrick et qu'on le sait, autant essayer de passer le temps agréablement en illusionnant sur son talent des gens qui n'imaginent même pas que le cinéma puisse être autre chose qu'un film plaisant, qui se laisse regarder… Il est vrai qu'il y a des gens qui lisent pour lire. Et d'autres pour avoir lu.


Répondre

De vincentp, le 15 mai 2011 à 04:48

Je suis loin de m'enthousiasmer comme vous par les nuances grises ou bleues des quais de seine, que je vois envahis par les véhicules. J'y ai fait une fois du vélo, y ai respiré des gaz d'échappement et n'y ai depuis plus remis les pédales. Le parisien y va pourtant y installer sa chaise longue dans le cadre de parisplage ! A chacun ses plaisirs ! Libre à vous de trouver votre inspiration littéraire dans cet environnement fétide ! Le décor dont vous faites allusion suscite avant tout l'admiration des touristes que je croise quand je me rends au travail… Des touristes qui auraient bien du mal à vivre au quotidien dans ces endroits pollués, hors de prix, exigus, ou l'on peut se faire écraser à chaque instant, ou voler son portefeuille à la première occasion. Avec lucicité, un des membres de ma famille qui possédait un appartement sur l'ile saint Louis l'a vendu pour aller s'installer au-delà du périphérique, dans un endroit moins pollué, arboré, spacieux, ou il est possible d'élever une famille en bonne santé…

Quant à Woody Allen, s'il était lucide, il prendrait tout simplement sa retraite au lieu d'essayer de mettre en scène un Paris de carte postale, bien loin des réalités du quotidien.

Pour Gilou40, je précise que le parisien (tel que Impétueux) est une personne qui vit en deça du périphérique, encerclé par des milliers de véhicule qui y déversent des tonnes de pollution atmosphérique. Je vis pour ma part un peu à l'écart de tout ceci, et profite simplement de façon opportuniste des centres d'intérêts culturels et mercantiles de la capitale.


Répondre

De Gilou40, le 15 mai 2011 à 17:55

Mon cher Vincentp, pour en terminer avec cette ""polémique"" qui doit rester souriante et gentiment "mise en boite" envers notre camarade Impétueux, je voudrais vous rappeler ce que disait Rose bertin Sophie Desmarets, couturière dans l'excellent Si Paris nous était conté.

"-Pour moi, être Parisien, ce n'est pas être né à Paris, c'est y renaitre ! Etre de Paris, ce n'est pas forcément y avoir vu le jour, mais c'est y voir clair. Il y a beaucoup d'étrangers qui sont très Parisiens et tant de Parisiens qui sont un peu Province…J'ai connu un prince qui tomba follement amoureux d'une provinciale. Tellement qu'il l'a ramena à Paris. Un mois plus tard, il l'a renvoya dans sa province. Il avait voulu lui montrer Paris et c'est Paris qui la lui a montré…Non, décidément, elle n'allait pas avec Paris !-"

Je crois que notre Ami (Provencal dans l'âme) voit clair dans SON Paris, peut-être plus que partout au monde. Et ses extases répétées devant ce Paris dont il ne se lasse pas, passent par dessus des vérités que veulent ignorer tous les hommes amoureux…Les histoires d'Amour, avec une femme ou une ville, sont aveugles. Et c'est très bien ainsi…


Répondre

De fretyl, le 15 mai 2011 à 17:56

Répondre

De vincentp, le 15 mai 2011 à 18:15

Nulle "mise en boîte" de Impétueux, Gilou40. Simplement un avis nuancé de ma part.

La vie de quartier, les troquets et les brasseries, les musées et les galeries d'art, les bibliothèques, ses galeries couvertes, ses cinémas de répertoire et les monuments font le charme de la capitale. Mais il ne faut pas non plus occulter les travers de Paris, qui font que cette ville est chère, et difficile à vivre pour des familles ou des étudiants relégués sous les toits. Disons que Paris est complémentaire que ce qu'on peut trouver ailleurs en France. Et je me garderai de suggérer que Paris est aujourd'hui la "plus belle ville du monde". Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme me dis-je souvent dans le métro parisien, sale, peu sûr et bondé !

Et bien sûr Woody Allen, pour en revenir à lui, se garde bien d'énumérer les travers de la cité, ancré dans son système de représentation très particulier.


Répondre

De Impétueux, le 15 mai 2011 à 19:11
Note du film : 4/6

Je crois avoir lu quelque part que Paris est plutôt moins cher que Tokyo et que Londres (et sans doute que Manhattan) ; en fait, nous comparons des choses peu comparables tant la notion de Ville est variable, administrativement parlant.

Paris, dans ses vingt arrondissements, est une toute petite surface ; à peine plus de 2 millions d'habitants à l'intérieur du Périphérique (3 millions en 1900 : on imagine la densité !) ; lorsqu'on parle de Rio, de Pékin, de Lagos (ou de Londres, je crois aussi), on évoque des métropoles avec plusieurs ressorts administratifs, plusieurs municipalités ; à ce titre-là, il faudrait que nous parlions, sinon de la Région d'Ile-de-France, à tout le moins de Paris et des trois départements circonvoisins ; et ça fait redescendre sensiblement le prix du M2, si on inclut Vitry-sur-Seine, Bagneux, Villejuif, Stains ou Noisy-le-Grand (il est vrai que, d'un autre côté, Neuilly-sur-Seine, Saint-Maur, Marnes-la-Coquette ou Villemomble le font remonter)…

Je ne vois pas trop comment opposer les beaux appartements bourgeois et les soupentes crasseuses ; je doute qu'il puisse en être différemment partout ailleurs ; je doute qu'un moyen de transport aussi fréquenté que le métro puisse être autre chose qu'inconfortable, bruyant et mal fréquenté ; je suppose qu'à Varsovie, à Bucarest, à Oslo, à Kuala-Lumpur, on puisse ne pas connaître ces effectifs et considérables embarras de Paris ; seulement, dans tous ces chefs-lieux de canton de notre vaste monde, on ne trouve pas la place des Vosges, la place Dauphine, la place de Furstenberg, le Palais-Royal, et quelques milliers d'autres lieux magiques.

Et je suis bien d'accord avec Vincentp que Woody Allen filme un Paris pour touristes, et touristes très friqués (les personnages sont descendus au Bristol (un des quatre hôtels parisiens qui vient d'être classé Palace), on les voit notamment déjeuner au Grand Véfour (2 macarons Michelin, 3 jusqu'en 2008), et au restaurant (3 macarons) de l'hôtel Meurice (un des quatre Palaces) ; ces touristes-là existent et font vivre pas mal de monde. Ce n'est pas parce qu'on manque de moyens qu'il est interdit de regarder les vitrines de la place Vendôme sans appeler à la Guerre sociale, non ?

Enfin ! Un peu de discussions sur un film qui n'en mérite pas tant ne fait pas de mal à DVD Toile !


Répondre

De vincentp, le 15 mai 2011 à 21:09

Je rejoins sur l'essentiel ce dernier avis d'Impétueux…

Le Bristol, j'y étais il y a deux semaines invité par un partenaire commercial et ami et ai apprécié l'incomparable confort de ce palace. Reconnaisons les atouts de notre capitale, au rayonnement international. Mais cette capitale ne serait rien sans ce qu'il y autour, villes, départements et régions, peuplés d'illustres et anonymes… totalement inconnus ou presque du cinéma américain contemporain.


Répondre

De Arca1943, le 15 mai 2011 à 21:28

Ou comme le disaient de facétieux humoristes de chez nous, Paris, capitale mondiale de la France !


Répondre

De vincentp, le 15 mai 2011 à 21:53

C'est exactement ça, mon cher Arca1943. Vos humouristes québecois ont du flair, même s'ils s'expriment parfois avec un français qui ressemble à celui de Jacques Cartier.


Répondre

De Arca1943, le 15 mai 2011 à 22:27

Ah, la socio-linguistique, quel domaine passionnant. Et il est bien vrai qu'à l'oral, l'accent français et l'accent québécois sont bien différents l'un de l'autre.


Répondre

De vincentp, le 7 juin 2011 à 00:24

Ma mère me dit avoir aimé ce film de Woody Allen, aussi je vais aller le voir. Ce soir, j'étais sur un bateau-mouche (invité) mais n'ai pas tout à fait vu les merveilles décrites par Impétueux ci-dessus(Ces neuneus ne semblent pas avoir saisi que la beauté de la Ville, c'est son infinie variété ! Qu'en marchant le long de la Seine je puisse voir successivement Notre-Dame (1250, en gros), le Centre Pompidou (1976), la Monnaie (1773), l'Institut (1688), le Louvre (dans sa partie visible des quais, 16ème et 17ème siècles), la Concorde (1766 et 1840), le Musée d'Orsay (1898), les Invalides (1706), le Musée des arts premiers (2006), la Tour Eiffel (1889), le Palais de Chaillot (1937), m'émerveille et me rassure), le long de la Seine. Blasé ou moi-même "neuneu" ? Je crains hélas de figurer dans la seconde catégorie.


Répondre

De JIPI, le 19 juin 2019 à 08:28
Note du film : 4/6

Certaines ressources ayant des difficultés à se réaliser dans leur époque préfèrent s’enfuir momentanément de leur présent afin d’obtenir une seconde chance d’exister pendant quelques heures dans un passé susceptible de les distinguer.

L’immense opportunité de se ressourcer au contact de certains luminaires aussi sympathiques que délirants se laissant approcher sans aucune difficulté.

L'homme du futur n'est pas rejeté bien au contraire il est accueilli spontanément tel qu’il se présente par toute une cohorte de nouveaux penseurs se nourrissant quotidiennement de son propre décalage.

Pour découvrir cette attirante porte du temps il faut être au bon endroit au bon moment.

Un monde parallèle que l'on découvre par accident tel l’entame d’un merveilleux parc thématique créatif, libre et novateur.

Les boutiques, les hôtels de luxes et les brocanteurs hors de prix sont vite remplacés par un contact extravagant et nonchalant.

Ces époques restaurées tous les soirs à minuit sont chaleureuses et festives.

Un besoin de fusionner sa différence en compagnie de personnages excentriques.

Les esprits de la belle époque se lâchent en surclassant leur identité dans le farfelu seul remède permettant de s'extraire pendant quelques heures d'une réalité tristounette que l'on boude par ses débordements.

C'était mieux avant alors ?

Dans certains cas certainement même si cet avant s'évanouit au petit matin.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0078 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter