Voilà un genre de film nullissime qui, si il sortait aujourd'hui, serait condamné d'emblée ! Mais je me doute qu'en ces années soixante, il a du faire le bonheur de nombreux fans du chanteur. Cet Hallyday là, je ne l'ai pas connu. Adolescente dans les années 80, j'ai découvert un Hallyday
moins fadasse, plus "guerrier" et pas encore le Sélénite horrifiant qu'il est aujourd'hui. Je ne sais pas si D'où viens-tu, Johnny ?
représente les premiers pas de l'artiste dans le cinéma. Je me rappelle vaguement, un peu plus tard, d'un A tout casser
assez déjanté que je me souviens avoir décrypté sur une VHS hors d'usage. Puis viendra Le spécialiste
à mourir de rire, et un terminus
abberant et fou. Le chanteur, les cheveux décolorés en blanc et peigné en brosse, conduisait un camion bizarre genre K 2000 en plus gros. Et tout ça, bien sur, pendant ces années 80. Bien plus tard, il fera, ou du moins tentera de faire dans le plus sérieux. Il tâtera du Godard
et sera même presque bon avec Leconte
dans L'homme du train
…
D'où viens-tu, Johnny ? , hormis les quelques gesticulations de l'idôle des jeunes et les chansons qui vont avec, c'est d'abord et avant tout une ode à la belle Camargue. Très joliment filmée, elle est le véritable sujet du film. Tout se qui se trame autour d'elle n'a aucune importance. On ne croit pas une seconde au sérieux de ce scénario qui se voudrait inventif mais qui tombe dans les clichés les plus rebattus. On veut faire bobo à Johnny
mais il n'en sera pas question. Point barre. Mais je le redis, en ces années reculées, voir Hallyday
dans les rues de Paris sur sa Malanca 125 ou chevauchant en Camargue dans les marais en chantant Pour moi la vie va commencer, cela a surement fait rêver bien des midinettes. Et si on peut se moquer gentiment aujourd'hui de ce cinéma désuet, reconnaissons qu'à l'époque, il était surement porteur de rêves.
Et puis n'oublions pas que Sylvie était de la fête ! Je ne sais plus si ils étaient déjà mariés avec Hallyday ou pas. Et aussi, le brun Pierre Barouh,
aussi bon comédien que Hallyday,
c'est tout dire. Mais je dois une reconnaissance éternelle à ce type qui a eu la bonne idée de fonder le label Saravah qui a permit à Caussimon,
autre idôle de ma vie, de pouvoir enregistrer ses plus belles chansons. Est' il nécéssaire de préciser que Pierre Barouh
écrira pour Lelouch
la mélodie éternelle d'Un homme et une femme
…Fernand sardou,
qui joue à domicile ou pas loin, André Pousse
et l'incontournable Daniel Cauchy
à l'époque (quelle vie il a eu ce type !) feront de leur mieux pour donner à cette espèce d'opérette rockeuse des airs de grand cinéma.
Ce n'en est pas. Mais peu importe. Il y a la Camargue, les chevaux, le grand vent, les gitans…Et puis je pense à toutes les filles qui ont du se pâmer d'aise devant un Johnny si beau, faisant pâlir le jour dans des chevauchées fantastiques au milieu des étangs. Il en faut pour tous les gôuts. Et puis de quoi je me mêle ? Je n'étais même pas née. Et ce n'est même pas dit dans le générique…
Que je le dise tout de suite : je ne suis pas du tout un admirateur de Johnny Hallyday, lui ayant toujours trouvé un visage flou, une voix tonitruante et des adulations qui m'agacent (les États-Unis, les grosses motos, les cheveux longs (je n'ose ajouter les idées courtes) et la dépendance à toutes les modes de jeunesse qui parcouraient la deuxième partie de notre cher XXème siècle. Cela étant, je dois reconnaître qu'il a tenu le coup drôlement longtemps et que l'image de ses fans rassemblés devant la Madeleine le 9 décembre 2017 m'a interloqué ; parce que ceux qui étaient là, c'étaient les gens de mon peuple… Je n'ai pas tout compris, mais ils m'ont tout de même touché…
On conçoit qu'il soit ensuite poursuivi par les trafiquants ; il va donc se réfugier chez son parrain, le manadier Christophe (Henri Vilbert), à deux pas des Saintes-Maries de la mer. Il y retrouve ses amis d'enfance, Django (Pierre Barouh)
et Magali (Evelyne Dandry)
, non sans perturber un peu le fragile équilibre amoureux des jeunes gens. Comme dans Gas-oil
de Gilles Grangier,
finalement c'est l'alliance de tous les braves gens qui va chasser du pays les malfaisants… À l'heure où l'on parlait beaucoup des exactions des blousons noirs il fallait bien que l'on montrât que les braves jeunes gens pouvaient à la fois apprécier les musiques rythmées et se montrer d'une parfaite honnêteté…
Que retenir de ce tout petit film ? Le tout début m'a rappelé un jeu de bistro que j'avais complètement oublié : le Rallye France une machine qui avait la physionomie et la corpulence d'un flipper mais où il s'agissait de filoguider, à l'aide d'un système compliqué une voiture en évitant le maximum des obstacles placés sur son chemin ; je me suis souvenu aussi que Sylvie Vartan n'avait pas toujours été l'hollywoodienne botoxée qu'elle est vite devenue ; et que Fernand Sardou avait tout de même joué bien des bêtises… C'est maigre…
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