Sortie en salles en 1982, dans un contexte international tourmenté, cette oeuvre de Wajda n'a pourtant pas pris une ride. Au delà de la magistrale interprétation des acteurs retenus, c'est l'ambiance chaotique de la guerre qui frappe la France en 1794 retranscrite ici…
Un film passionnant, qui suscite encore le débat, et dont les extraits les plus pertinents animent tant de cours d'histoire aujourd'hui encore !
Comment s'étonner alors, qu'après toutes les louanges qui ont couronné l'oeuvre complète de Wajda, ce film n'est jamais été proposé en dvd ! Pire encore, il n'existe tout simplement plus à la vente malgré les nombreuses demandes !
Du meilleur Depardieu, pour se souvenir de son talent….
C'est la dernière fois que j'ai été impressionné par le travail de comédien de Depardieu, qui était (dans mon souvenir) absolument magistral en Danton tonitruant, plus vrai que nature. Je redoute un peu d'être déçu en le revoyant tant d'années plus tard, mais j'irai quand même jeter un coup d'oeil. Après tout, le gros Gégé n'a pas toujours été le clown hagard de Olé ! ou Les rois maudits…
Des qualités cinématographiques: c'est bien mené, bien réalisé, techniquement irréprochable. Wajda est de toute évidence un grand réalisateur.Depardieu fournit une prestation extrêmement puissante, malgré son côté loubard un peu anachronique.
Mais le film est à mon sens un peu gâché par un caractère outrancier, dans sa musique, dans le jeu extraverti des interprètes, dans certains effets de style (le ballet final de la guillotine) et surtout dans sa représentation sans nuance de la Révolution française. "La terreur et la vertu" , épisode de La caméra explore le temps de Lorenzi, Decaux et Castelot présente une vision moins manichéenne de la terreur, sans en minimiser les excès les plus condamnables. D'ailleurs, la Révolution française n'est qu'une toile de fond: en fait c'est un film sur la Pologne telle qu'elle était à l'époque du tournage du film (1982), le gentil Danton représente Lech Walesa et le dictatorial Robespierre représente le général Jaruzelski.
Malgré ces réserves, je suis assez nostalgique de ce cinéma: un film d'auteur intelligent à gros budget ayant pour but d'attirer le plus grand nombre de spectateurs.
«Malgré ces réserves, je suis assez nostalgique de ce cinéma: un film d'auteur intelligent à gros budget ayant pour but d'attirer le plus grand nombre de spectateurs.»
Outre mes réserves habituelles à moi, à savoir qu'un cinéma n'a pas forcément besoin d'être "d'auteur" pour être intelligent, je partage plutôt cette nostalgie. D'ailleurs, au moins une clé de cette quasi-disparition est visible sur la page de bienvenue de votre site préféré, où on a eu depuis peu l'excellente initiative de lister les films montrés à la télévision chaque jour. Cette rubrique, je la consulte quotidiennement ; et devinez quoi ? Les films qui passent à la télé sont soit américains, soit français, point à la ligne. Il est devenu rarissime – pas seulement en France, mais partout – qu'un film soit d'une autre provenance qu'américaine ou locale. Certes, Danton est un film français, mais Wajda est un metteur en scène polonais. Eh bien, un film polonais à la télé – pour en rester à ce seul exemple ! – c'est devenu, ou en passe de devenir, pratiquement inconcevable.
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