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Sujet : Pour se souvenir de Depardieu...


De hal, le 10 juillet 2004 à 12:23
Note du film : 6/6

Sortie en salles en 1982, dans un contexte international tourmenté, cette oeuvre de Wajda n'a pourtant pas pris une ride. Au delà de la magistrale interprétation des acteurs retenus, c'est l'ambiance chaotique de la guerre qui frappe la France en 1794 retranscrite ici…

Un film passionnant, qui suscite encore le débat, et dont les extraits les plus pertinents animent tant de cours d'histoire aujourd'hui encore !

Comment s'étonner alors, qu'après toutes les louanges qui ont couronné l'oeuvre complète de Wajda, ce film n'est jamais été proposé en dvd ! Pire encore, il n'existe tout simplement plus à la vente malgré les nombreuses demandes !


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De adonhiram, le 27 octobre 2004 à 11:10
Note du film : 5/6

Du meilleur Depardieu, pour se souvenir de son talent….


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De Freddie D., le 13 janvier 2006 à 18:03
Note du film : 5/6

C'est la dernière fois que j'ai été impressionné par le travail de comédien de Depardieu, qui était (dans mon souvenir) absolument magistral en Danton tonitruant, plus vrai que nature. Je redoute un peu d'être déçu en le revoyant tant d'années plus tard, mais j'irai quand même jeter un coup d'oeil. Après tout, le gros Gégé n'a pas toujours été le clown hagard de Olé ! ou Les rois maudits


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De PM Jarriq, le 11 mars 2007 à 12:21

Jamais sorti en DVD, ce Danton ? C'est hallucinant…


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De vincentp, le 20 mars 2012 à 23:04
Note du film : 5/6

5,5/6. C'est un film que j'aurais du voir à sa sortie en salles, mais manque de chance, il n'y avait que trois spectateurs devant le guichet et la séance avait été annulée… Ce n'était donc que partie remise ! Un très beau film, porté par un scénario très réussi de Jean-Claude Carrière, présentant les individus, les groupes, les idées politiques, le cadre social, liés à cette période trouble de l'histoire de France. La mise en scène de Wajda est de grande qualité également. Avec l'appui de la musique, de la couleur, des ambiances nocturnes, elle donne une dimension de fin du monde (très approprié) au sujet. Un grand film politique et historique, qui nourrit la réflexion du spectateur contemporain.


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De verdun, le 12 mai 2016 à 23:32
Note du film : 4/6

Des qualités cinématographiques: c'est bien mené, bien réalisé, techniquement irréprochable. Wajda est de toute évidence un grand réalisateur.Depardieu fournit une prestation extrêmement puissante, malgré son côté loubard un peu anachronique.

Mais le film est à mon sens un peu gâché par un caractère outrancier, dans sa musique, dans le jeu extraverti des interprètes, dans certains effets de style (le ballet final de la guillotine) et surtout dans sa représentation sans nuance de la Révolution française. "La terreur et la vertu" , épisode de La caméra explore le temps de Lorenzi, Decaux et Castelot présente une vision moins manichéenne de la terreur, sans en minimiser les excès les plus condamnables. D'ailleurs, la Révolution française n'est qu'une toile de fond: en fait c'est un film sur la Pologne telle qu'elle était à l'époque du tournage du film (1982), le gentil Danton représente Lech Walesa et le dictatorial Robespierre représente le général Jaruzelski.

Malgré ces réserves, je suis assez nostalgique de ce cinéma: un film d'auteur intelligent à gros budget ayant pour but d'attirer le plus grand nombre de spectateurs.


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De Arca1943, le 14 mai 2016 à 16:11

«Malgré ces réserves, je suis assez nostalgique de ce cinéma: un film d'auteur intelligent à gros budget ayant pour but d'attirer le plus grand nombre de spectateurs.»

Outre mes réserves habituelles à moi, à savoir qu'un cinéma n'a pas forcément besoin d'être "d'auteur" pour être intelligent, je partage plutôt cette nostalgie. D'ailleurs, au moins une clé de cette quasi-disparition est visible sur la page de bienvenue de votre site préféré, où on a eu depuis peu l'excellente initiative de lister les films montrés à la télévision chaque jour. Cette rubrique, je la consulte quotidiennement ; et devinez quoi ? Les films qui passent à la télé sont soit américains, soit français, point à la ligne. Il est devenu rarissime – pas seulement en France, mais partout – qu'un film soit d'une autre provenance qu'américaine ou locale. Certes, Danton est un film français, mais Wajda est un metteur en scène polonais. Eh bien, un film polonais à la télé – pour en rester à ce seul exemple ! – c'est devenu, ou en passe de devenir, pratiquement inconcevable.


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De Impétueux, le 6 juillet 2020 à 17:03
Note du film : 6/6

Il y a tant et tant de canailles déshonorantes sur la scène de la Révolution française que, lorsqu'on est écœuré par le sang qui a tant et tant ruisselé on a presque envie de trouver un personnage un peu moins abominable au milieu de ce misérable ramassis d'assassins. Et c'est ainsi que Georges Danton jouit d'une sorte d'indulgence relative et bénéficie même, à Paris, d'une haute statue, carrefour de l'Odéon, au débouché d'une rue qui porte son nom. Moins sanguinaire que ses complices en barbarie, Hébert, Robespierre, Fouquier-Tinville ? Si l'on veut. Mais enfin, c'est comme si, en Allemagne, on parlait d'hitlérien modéré. Tout ça ne veut rien dire. Merci au film d'Andrzej Wajda de nous le rappeler de façon brillante et définitive.

L'organisateur du soulèvement du 10 août 1792, de la prise populacière des Tuileries où furent massacrés les gardes suisses, le ministre de la Justice qui laissa commettre sans réagir les Massacres de Septembre (1792) le député influent qui ferma les yeux sur les Noyades de Nantes (93-94) est une victime évidente du monstre que ses amis et lui ont déchaîné… et parmi ses amis François-Joseph Westermann ; comme dans le film le personnage est interprété par Jacques Villeret, on aurait presque tendance à transposer sur le révolutionnaire la sympathie qu'on porte à l'acteur. Oublierait-on que c'est à ce général qu'on doit la proclamation du premier acte génocidaire de l'Histoire, lorsqu'il commandait l'armée de l'Ouest : Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m'aviez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes, qui, au moins pour celles-là n'enfanteront plus de Brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé. Édifiant, n'est-ce pas ?

Danton commence par des images d'une aube pluvieuse du printemps 1794. Famine dans Paris, rationnements, queues interminables devant des boutiques vides. Et soupçons de tous pour tous, méfiance, sentiment de peur. La Loi des suspects est en vigueur depuis septembre 1793 et permet à peu près tous les arbitraires. Les têtes tombent sans arrêt. D'ailleurs au moment où Danton (Gérard Depardieu) revient à Paris, on va guillotiner (ou on vient de guillotiner) Hébert, le chef de file des Enragés et ses amis du Père Duchesne (et Hébert, qui ne cessait de réclamer que les têtes tombent se montrera d'une grande lâcheté devant l'échafaud). Danton a bien vu que la Révolution courait à sa perte en Moloch qui réclame toujours plus de victime. (Lire Les dieux ont soif d'Anatole France si besoin est). Jouisseur, bon vivant, corrompu jusqu'à l'os, il se rend bien compte que le mouvement est lancé qui ne s'arrêtera pas. Et, de fait, son double opposé, Maximilien de Robespierre (Wojciech Pszoniak) n'en n'a plus pour longtemps : le 28 juillet 1794, avec Saint-Just (Boguslaw Linda), le paralytique Georges Couthon (Tadeusz Huk) et quelques autres il sera présenté au rasoir national. La France pourra un peu respirer.

S'appuyant sur la pièce robespierriste d'un auteur polonais, scénarisée par Jean-Claude Carrière, le film de Wajda retrace avec une grande fidélité historique, de très importants moyens techniques et une maîtrise accomplie, quelques semaines sanglantes. Teintes terreuses des extérieurs, grâce civilisée de belles demeures, reconstitution fidèle d'intérieurs plus modestes ; et mouvements de foule haletants, foules versatiles et emportées, hargneuses et complaisantes. Le réalisateur parvient à faire sentir cette dérive inéluctable qui a fait passer en quelques saisons les délires rousseauistes des débuts aux égorgements industriels de la Grande Terreur. Il n'y a pas dans le film la moindre séquence où l'on respire, où l'on se dit que le cauchemar pourrait s'arrêter… Nous avons fait la Révolution pour la Vertu et l'Égalité dit Robespierre et Danton de lui répondre l'Égalité ? Tu coupes toutes les têtes qui dépassent… Et après l'exécution de Danton et de ses amis, Robespierre, lui-même effrayé par l'ampleur des crimes qu'il a couverts admet que la République ne peut qu'ouvrir la voie à la dictature.

Gérard Depardieu, tour à tour goguenard, puissant, désenchanté, trouve en Danton un de ses meilleurs rôles. Le reste de la distribution est à l'avenant, de Wojciech Pszoniak en Robespierre glacé, effrayant et tous les acteurs polonais qui composent sa coterie et tous les acteurs français (notamment Roger Planchon qui incarne Fouquier-Tinville, l'Accusateur public, guillotiné lui aussi le 7 mai 1795). Musique puissante et souvent glaçante de Jean Prodromides. Il est significatif de constater que les deux films commandés sous le double septennat de François Mitterrand pour célébrer la Révolution française, celui -ci et celui de Robert Enrico et de Richard T. Heffron constituent la plus lourde des charges contre une des périodes les plus épouvantables de notre longue Histoire.


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